Les droits de la personne sont une vĂ©ritable passion pour Abdel Dicko. Étudiant de 3e annĂ©e au cheminement Joint Honours en sciences politiques et Ă©tudes africaines, Abdel est rĂ©cemment devenu boursier Rhodes 2021, faisant sa place parmi les 146 autres ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵois laurĂ©ats de cette bourse prestigieuse depuis sa crĂ©ation en 1902.
Abdel souhaite faire une maîtrise (M. Sc.) en gouvernance et diplomatie mondiale à Oxford, puis une maîtrise en politiques publiques pendant sa deuxième année. Il a un avenir brillant devant lui, et ce sont toutes les expériences vécues jusqu’ici, en classe comme à l’extérieur, qui ont alimenté son désir de participer à la construction d’un monde meilleur.
La route vers un avenir brillant
Né en Côte d’Ivoire, Abdel a vu son pays souffrir de la crise politique. « J’ai été témoin de l’effet dévastateur que peuvent avoir les mauvaises décisions politiques, l’héritage colonial et une culture d’impunité tenace sur la vie des gens », avoue-t-il. À la même époque, Abdel s’est tourné vers des leaders comme Nelson Rolihlahla Mandela, Thomas Sankara et Kofi Annan, en quête d’inspiration. « Ces hommes – également des fils de l’Afrique – ont réussi à déjouer le destin et à vaincre les obstacles systémiques pour se réaliser pleinement et laisser une marque indélébile dans le monde. »
Abdel avait neuf ans lorsque sa famille a immigré au Canada pour s’installer d’abord à Montréal, puis à Ottawa. Se décrivant comme un enfant de troisième culture – qui a grandi dans un environnement culturel différent de celui de ses parents – Abdel explique que ce changement de pays a influé sur son choix de carrière.
« J’ai toujours eu tendance à comparer et à remettre en question les conditions de vie dans les différents endroits où j’ai vécu, et j’ai fini par me rendre compte que les lois et les politiques étaient des facteurs importants à prendre en compte, explique-t-il. Je me suis dit qu’en choisissant la fonction publique et le droit, je pourrais avoir une incidence positive sur la vie des gens et apporter mon humble contribution à un monde plus juste et plus équitable. »
Donner l’exemple
Au dĂ©part, Abdel a jetĂ© son dĂ©volu sur l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ parce qu’il voulait revenir dans la première ville canadienne oĂą il a habitĂ©. MontrĂ©al occupe une place bien spĂ©ciale dans son cĹ“ur. Pendant ses Ă©tudes au premier cycle, Abdel a jouĂ© plusieurs rĂ´les importants sur le campus, notamment au sein du RĂ©seau des Ă©tudiants noirs de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, de l’Association des Ă©tudiants en Ă©tudes africaines et de la Desautels African Business Initiative. « J’encourage les futurs Ă©tudiants de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ Ă participer Ă la vie universitaire; c’est une expĂ©rience vraiment enrichissante. Ça m’a fait grandir sur le plan personnel et j’ai beaucoup appris. »
Abdel a aussi dĂ©ployĂ© ses ailes Ă l’extĂ©rieur du campus. Après sa première annĂ©e Ă ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, il a dĂ©crochĂ© un poste de stagiaire au Bureau du lĂ©giste et conseiller parlementaire de la Chambre des communes. « J’avais grandi dans la capitale nationale; je rĂ©alisais donc un rĂŞve en travaillant sur la Colline du Parlement », fait remarquer Abdel. Son deuxième stage d’étĂ© – obtenu par l’intermĂ©diaire du Bureau des stages de la FacultĂ© des arts – s’est dĂ©roulĂ© Ă la Commission des droits de la personne et de la justice administrative du Ghana. Grâce Ă la gĂ©nĂ©reuse bourse de stage Carol et Lloyd-Darlington de la FacultĂ© des arts, Abdel a pu se rendre Ă Accra, au Ghana, pour y travailler comme stagiaire en recherche sur les droits de la personne.
L’été dernier, on l’a choisi parmi un groupe impressionnant de candidats pour un stage au bureau du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Montréal.
« Je tenais vraiment à acquérir de l’expérience au sein des Nations Unies avant d’avoir mon diplôme », avoue-t-il. Et il y est parvenu grâce au soutien du Bureau des stages de la Faculté des arts et de la bourse de stage Allan-A.-Hodgson. « Travailler au HCR, surtout en cette année bouleversante sans précédent, fut une expérience vraiment marquante, affirme Abdel. En évoluant au sein d’une organisation qui cherche à protéger les droits de populations parmi les plus vulnérables du monde – en pleine pandémie de surcroît – j’ai pris conscience de l’importance de travailler ensemble pour transformer l’ignorance en empathie, le désespoir en espoir et la division en une reconnaissance de notre humanité commune : Ubuntu. »
Destination : Oxford
Abdel est ravi de faire partie de la cohorte 2021 des boursiers Rhodes, mais il avoue que ses études ne sont pas la seule raison de son enthousiasme à l’égard de son déménagement au Royaume-Uni : il est passionné de soccer depuis toujours et a même joué au niveau compétitif. « Je suis assidûment les matchs du Championnat d’Angleterre, et en tant que fan du Chelsea F.C., j’espère avoir l’occasion d’assister à un match au stade Stamford Bridge avant la fin de mes études ».
Abdel espère que les connaissances acquises à Oxford l’aideront à faire entendre la parole des personnes marginalisées. « J’aimerais que mon programme combine les relations internationales, les études sur les conflits, les droits de la personne et les politiques publiques, tout en mettant l’accent sur le continent africain. » Après Oxford, il envisage de faire des études de droit et de faire carrière en diplomatie et en droit international.
Une bourse Rhodes est certes un immense privilège, mais Abdel considère qu’il hérite également de la responsabilité « de se battre pour le monde ». « Je vais me consacrer à la fonction publique et chercher sans cesse à faire de la justice, de la dignité, du bonheur et de l’égalité des chances une réalité pour le plus d’êtres humains possible. Cette bourse me lance aussi un message : ne jamais oublier d’où je viens, ne jamais perdre de vue mes valeurs et toujours oser avoir de grands rêves! »