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Des chemins de fer moins énergivores et plus écoresponsables grâce à l’IA

Après une mission dans une résidence pour personnes âgées, un étudiant en génie remporte un concours de démarrage d’entreprises

Dev Jain avait vraiment hâte de participer au programme AccĂ©lĂ©rateur X-1 du Centre Dobson de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ de cet Ă©tĂ© : dix semaines pendant lesquelles de jeunes pousses prometteuses affinent leur plan d’affaires et se prĂ©parent Ă  rencontrer des investisseurs. Toutefois, une mission plus importante s’est imposĂ©e au jeune entrepreneur et rĂ©cent diplĂ´mĂ© de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ.

Dev Jain a dû mettre ses ambitions d’entrepreneur de côté un moment pour prêter main-forte au système de santé du Québec, durement éprouvé par la pandémie de COVID-19. Soldat dans la Réserve des Forces armées canadiennes (où il est également cornemuseur), il est devenu préposé aux bénéficiaires dans un établissement de soins de longue durée de la région de Montréal.

« Nous faisions face à une crise et des gens avaient besoin d’aide, explique-t-il. Je n’avais jamais envisagé de travailler dans le secteur de la santé, mais ce fut une expérience enrichissante. Après une formation de quelques jours, nous avons dû apprendre le reste sur le terrain. C’est une réalisation personnelle dont je suis très fier. »

Dev, qui a obtenu son baccalauréat en génie mécanique l’année dernière, a lancé alors qu’il était étudiant au premier cycle. L’entreprise a recours à l’intelligence artificielle pour aider les petits chemins de fer à consommer moins de carburant et à améliorer la sécurité de leur exploitation. Ses logiciels récupèrent des données sur le parc de matériel ferroviaire et proposent des façons d’en augmenter l’efficacité – l’adaptation de la vitesse des trains pour une optimisation de la consommation de carburant en est un exemple.

L’année dernière, le premier client de RailVision, la société de transport ontarienne , a reçu un de l’Association des chemins de fer du Canada pour un projet qui a permis à sa division GO Transit de réduire sa consommation de carburant de 1,5 million de litres par année, ainsi que ses émissions de gaz à effet de serre.

Lauréat de la Coupe Dobson

Dev n’a pas pu participer au programme AccĂ©lĂ©rateur X-1, mais il a terminĂ© son affectation de prĂ©posĂ© aux bĂ©nĂ©ficiaires juste Ă  temps pour la Coupe Dobson de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, compĂ©tition de style Dans l’œil du dragon ouverte Ă  tous les aspirants entrepreneurs de l’UniversitĂ©. En raison de la pandĂ©mie, les juges ont rendu leur verdict Ă  la fin de juillet plutĂ´t qu’au printemps.

RailVision a remporté le premier prix dans la catégorie Entreprise innovante.

« Dev est revenu de sa mission en résidence pour personnes âgées avec une détermination remarquable », affirme Marie-Josée Lamothe, professeure praticienne à la Faculté de gestion Desautels et directrice des études du Centre Dobson pour l’entrepreneuriat. La Pre Lamothe a été impressionnée autant par les « valeurs humaines fondamentales » de Dev que par le potentiel de son modèle d’affaires.

« La technologie RailVision a tout ce qu’il faut pour faire bouger les choses dans une vieille industrie toujours essentielle au modèle économique d’aujourd’hui », ajoute-t-elle.

Des retombées réelles

Le Centre Dobson pour l’entrepreneuriat en quelques chiffres :

  • 450 jeunes pousses actives
  • Plus de 6 000 emplois crĂ©Ă©s
  • Près de 800 millions de dollars amassĂ©s par les jeunes pousses
  • 10 facultĂ©s de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ
  • 40 % des jeunes pousses fondĂ©es ou cofondĂ©es par des femmes

La genèse d’une idée

Comme c’est souvent le cas pour les entrepreneurs, Dev a connu un parcours ponctué de rebondissements, de défis et de quelques heureux hasards.

Après ses Ă©tudes secondaires Ă  Mississauga (Ontario), oĂą il a grandi, Dev a poursuivi sa formation en sciences de l’ingĂ©nierie Ă  l’UniversitĂ© de Toronto. Au bout de deux ans, il a eu envie de bouger, et il s’est inscrit Ă  ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ pour y faire une majeure en gĂ©nie mĂ©canique.

Avant de déménager à Montréal, Dev a occupé un emploi d’été chez Metrolinx, à Toronto. C’est là que son idée d’entreprise a germé. « J’ai constaté que la compagnie recueillait beaucoup de données, mais qu’elle ne les utilisait pas. »

Dev nous explique que la plupart des quelque 650 chemins de fer nord-américains ont un problème en commun. Contrairement à la poignée de grosses entreprises ferroviaires, les chemins de fer d’intérêt local et régionaux ne peuvent pas compter sur des équipes de scientifiques de données qui mènent des analyses poussées.

C’est là que RailVision entre en jeu. « Grâce à notre solution, les conducteurs et leurs superviseurs disposent des renseignements nécessaires pour optimiser la conduite des trains », explique Dev. Le tableau de bord créé par l’entreprise donne des indications sur l’économie de carburant, la conformité aux règles de sécurité et la ponctualité.

C’est durant ses Ă©tudes Ă  ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ que Dev a donnĂ© vie Ă  son projet. « Mes cours en gĂ©nie ont Ă©tĂ© très formateurs et m’ont fait progresser », fait-il remarquer. Il pense tout particulièrement Ă  un cours de mĂ©thodes numĂ©riques donnĂ© par le professeur Mathias Legrand, dans lequel il a grandement amĂ©liorĂ© ses compĂ©tences en crĂ©ation de logiciels.

Comme il venait d’une autre université, Dev n’a pas vécu l’expérience d’une première année en résidence universitaire. Il a plutôt emménagé dans une maison avec cinq colocataires – tous des francophones de la France et du Québec. Il avait déjà étudié le français en Ontario, mais là, il vivait une immersion totale. « Je parlais plus souvent en français qu’en anglais, ce qui m’a fait progresser rapidement. » Il a fini par maîtriser la langue suffisamment pour suivre un cours de génie électrique en français à .

Cornemuseur Ă  temps partiel

Parallèlement, Dev se consacrait à une activité plutôt inusitée : la cornemuse.

C’est lors d’un voyage en Écosse, pendant son secondaire, que Dev a eu la piqûre. « J’ai trouvé que c’était un instrument original et puissant. » Il a donc acheté une cornemuse bon marché et l’a rapportée à la maison.

De retour en Ontario, il a découvert qu’il pouvait suivre des cours gratuitement en se joignant à un corps de cornemuses, ce qu’il s’est empressé de faire. À Montréal, c’est au sein du corps de cornemuses et tambours de l’Association Black Watch qu’il a continué à jouer, en tant que civil. Lors d’un défilé, un représentant des Forces armées canadiennes lui a dit qu’il pourrait être rémunéré pour jouer de la cornemuse s’il rejoignait le régiment de réserve Black Watch, et il s’est lancé.

Durant sa dernière année d’université – et tout en dirigeant sa jeune entreprise – Dev a passé ses week-ends à Drummondville, au Québec, pour son instruction de base.

Dev piping in the Inuit village of Kangiqsujuaq

La cornemuse lui a ouvert d’autres portes sur le monde culturel. L’année dernière, il a été invité à participer à un festival de musique dans le village inuit de Kangiqsujuaq, dans le Nord-du-Québec. « Aller là-bas et rencontrer tous ces gens a été une expérience incroyable ».

Un moment magique

La cornemuse occupe une place importante dans les cĂ©rĂ©monies de collation des grades Ă  ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ. En effet, c’est un cornemuseur en kilt qui prĂ©cède les dignitaires de l’UniversitĂ© et les Ă©tudiants jusque sur les lieux de la cĂ©rĂ©monie.

Dev piping at convocationL’année dernière, lors sa collation des grades, Dev a conduit tout le monde sous la tente, puis il a couru vers le Pavillon des arts, a revêtu sa toge et est monté sur la scène avec les autres finissants. Après la cérémonie, il est redevenu cornemuseur pour la sortie.

« Ce fut assurĂ©ment l’un des temps forts de ma carrière de cornemuseur et d’étudiant Ă  ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ. Un moment exceptionnel. »
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Tournée des entreprises en démarrage

Prix de la Coupe Dobson en poche, Dev participera bientĂ´t Ă  la TournĂ©e des entreprises en dĂ©marrage de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ et aura ainsi la chance de prĂ©senter son projet Ă  des investisseurs potentiels de partout en AmĂ©rique du Nord et du Royaume-Uni. (Comme la plupart des Ă©vĂ©nements en ce moment, la tournĂ©e sera virtuelle.)

RailVision aimerait recueillir plus d’un million de dollars, puis commercialiser son produit et prendre de l’expansion. « Au cours des deux prochaines années, nous approcherons d’autres acteurs du secteur du transport qui possèdent ou exploitent un parc de véhicules, qu’il s’agisse de bus, de camions ou de navires », affirme Dev.

Pour l’instant, Dev et son Ă©quipe de six personnes occupent des bureaux Ă  , incubateur dĂ©diĂ© aux entreprises de haute technologie Ă  MontrĂ©al. De plus, Dev maintient des liens Ă©troits avec le Centre Dobson de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ; son entreprise peut ainsi avoir accès Ă  du mentorat et Ă  « beaucoup d’autres services qui l’aideront dans son processus de commercialisation et de croissance ».

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