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Une nouvelle association pour les Ă©tudiants noirs

Une étudiante en philosophie veut encourager la littératie financière et la croissance des entreprises appartenant à des personnes noires
Image par Owen Egan.

Qu’est-ce qui incite une étudiante en philosophie à lancer une association étudiante axée sur les finances?

Comme beaucoup d’étudiants au premier cycle, Vanessa Richardson ne s’intéressait pas particulièrement aux placements et autres questions financières. Mais devant l’insistance de son frère, qui l’incitait à ouvrir un compte d’épargne libre d’impôt, elle a commencé à parcourir le Web à la recherche d’information sur les finances personnelles. Et elle s’est vite rendu compte qu’à l’instar de la plupart des étudiants, elle avait une connaissance très limitée du sujet.

« Un jour, je me suis demandĂ© pourquoi on ne m’avait jamais enseignĂ© ces notions, se rappelle l’étudiante en troisième annĂ©e Ă  ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ. Savoir gĂ©rer ses finances personnelles, c’est un atout prĂ©cieux pour s’offrir une belle qualitĂ© de vie. » Pourtant, Ă  leur entrĂ©e Ă  l’universitĂ©, la plupart des Ă©tudiants ont très peu, ou pas du tout, de connaissances sur le sujet.

Vanessa estime également que « nous devons prendre conscience de l’écart qui existe entre les connaissances financières des personnes dont on s’attend qu’elles produisent de la richesse et celles des autres », y compris les femmes et les minorités visibles. « Je crois qu’il faut combler les lacunes » afin d’ouvrir des horizons aux entrepreneurs, mais aussi aux personnes qui profiteront de la création de nouvelles entreprises.

Elle a donc décidé de fonder une association qui encourage la littératie financière chez les étudiants noirs, mais aussi la croissance des entreprises dirigées par des personnes noires au sein de la communauté mcgilloise et dans la grande région de Montréal.

Le rĂ©sultat? Le Club de littĂ©ratie financière des Ă©tudiants noirs de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ (), qui a dĂ©marrĂ© ses activitĂ©s Ă  la session d’automne et s’est fixĂ© des objectifs ambitieux pour sa première annĂ©e.

Vanessa Richardson

MalgrĂ© qu’elle Ă©tudie Ă  la FacultĂ© des arts, Vanessa s’est dit que la mission du nouveau club pourrait bien s’allier Ă  celle de l’association Ă©tudiante de la FacultĂ© de gestion Desautels. En juin, elle a donc prĂ©sentĂ© son idĂ©e au conseil d’administration de l’Association des Ă©tudiants de premier cycle en gestion, qui a acceptĂ© Ă  l’unanimitĂ© de faire du Club de littĂ©ratie financière des Ă©tudiants noirs de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ un club provisoire.

Les débuts

Aussitôt la session d’automne commencée, Vanessa s’est mise à l’œuvre. Et au début octobre, une équipe de direction de six personnes était en place; cette dernière est composée d’étudiants de la Faculté des arts, de la Faculté des sciences et de la Faculté de gestion : Etsub Yifru, vice-présidente; Taylor Nelson, directrice, Promotion et médias; Hamza Farooq, directeur, Finances et commandites; Imane Enette, directrice, Activités; et Dorine Garbe, bénévole, Activités.

Le Club a démarré ses activités le 22 octobre avec la projection de , documentaire mettant en vedette trois femmes noires aux prises avec différentes situations financières à Tulsa, à Atlanta et à Detroit. Le réalisateur, Raafi Rivero, a assisté à la présentation par Zoom et a répondu aux questions des étudiants.

Prochaine activité du Club : séance de réseautage en compagnie de professionnels noirs, à la fin novembre.

Le Club a l’intention de créer un événement annuel phare en mettant sur pied un concours pour aspirants entrepreneurs dès l’hiver prochain. En entendant parler de la Coupe Dobson, grâce à laquelle de nombreux entrepreneurs mcgillois ont pris leur envol, Vanessa a eu l’idée d’organiser un concours semblable pour les étudiants noirs. « Ça serait génial, surtout si nous pouvions en faire un gros événement en invitant aussi des étudiants d’autres universités. »

Le Club envisage également de créer un programme de mentorat et, ainsi, de jumeler des mentors noirs à des étudiants noirs venant de cégeps et d’écoles secondaires.

À court terme, Vanessa voudrait obtenir un statut permanent pour le nouveau club. Elle espère aussi que son club fera des petits dans d’autres universités canadiennes.

Expérience travail-étude

Depuis deux ans, Vanessa travaille Ă  temps partiel aux Services de soutien pĂ©dagogique de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, oĂą elle acquiert une expĂ©rience prĂ©cieuse sur l’organisation et la direction d’une association.

Après avoir décroché un poste administratif par l’entremise du programme travail-étude, elle a participé à la mise sur pied d’ateliers d’introduction à l’anti‑oppression, à l’antiracisme et à la création de communautés inclusives. Ces ateliers font partie de la série « Nos espaces partagés », qui donnent aux étudiants les moyens de cultiver des milieux de vie et d’apprentissage inclusifs et équitables sur nos campus. L’été dernier, Vanessa a également pris part à la création d’un atelier « sexualité 101 » pour les Services de soutien pédagogique, où elle assume maintenant le rôle d’assistante en sensibilisation à l’équité.

L’annĂ©e dernière, Vanessa a aussi collaborĂ© Ă  la conception et Ă  l’animation des ateliers BeingBlack@ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ. La deuxième Ă©dition de cette sĂ©rie de cinq ateliers, dont l’objectif est la crĂ©ation d’un environnement sĂ©curitaire oĂą les Ă©tudiants noirs peuvent discuter de leur expĂ©rience mcgilloise Ă  titre de personnes noires, a commencĂ© en octobre dernier.

« Lorsque j’ai rencontré Vanessa, je n’aurais pas pu deviner qu’elle n’avait jamais préparé ni animé d’atelier auparavant », se remémore Charlene Lewis-Sutherland, conseillère principale, Sensibilisation à l’équité et à l’antiracisme, aux Services de soutien pédagogique. « Elle possède une ouverture, une vulnérabilité et une sagesse étonnantes pour son âge. Au fil du temps, je l’ai vue s’épanouir et accomplir son travail avec intelligence et aplomb. C’est un privilège d’apprendre à la connaître et de l’avoir dans mon équipe. »

Prochaine Ă©tape : le diplĂ´me de droit

Vanessa fait un cheminement Honours en philosophie et une mineure en sciences cognitives, et elle envisage de faire des études de droit une fois son baccalauréat en poche.

Elle est membre de l’Association Ă©tudiante de prĂ©paration au droit (Pre-Law) de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, qui organise une foule d’activitĂ©s pour les Ă©tudiants au premier cycle. Grâce au programme de mentorat de cette association, Vanessa a Ă©tĂ© jumelĂ©e Ă  une personne diplĂ´mĂ©e de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ qui a obtenu son diplĂ´me de droit Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al et qui travaille aujourd’hui dans un important cabinet d’avocats canadien.

Récemment, Vanessa s’est jointe à l’équipe de simulation de procès de l’Association étudiante de préparation au droit. « J’avais déjà participé à des procès fictifs en 11e et 12e année, à Oakville, en Ontario, et ça m’avait beaucoup plu. Ça m’avait aussi conforté dans mon choix de carrière. »

Retour sur le campus

Vanessa est vraiment contente d’être de retour sur le campus, après 18 mois passĂ©s Ă  Ă©tudier Ă  la maison, en Ontario. « Tout se faisait en ligne et c’était très difficile d’être loin de tout le monde », admet-elle. Elle est Ă©galement ravie d’avoir recommencĂ© Ă  chanter avec le groupe , prĂ©sent sur la scène musicale de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ et de MontrĂ©al depuis longtemps.

Son conseil aux nouveaux Ă©tudiants de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ? « Le passage de l’école secondaire ou du cĂ©gep Ă  l’universitĂ© peut ĂŞtre angoissant. Je vous conseille de participer le plus rapidement possible Ă  des activitĂ©s para-universitaires. Les associations offrent des possibilitĂ©s de rĂ©seautage extraordinaires. »

« Ce sont les projets auxquels je participe et les personnes que je rencontre qui me font aimer ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, ajoute-t-elle. On ne sait jamais oĂą les nouvelles expĂ©riences peuvent nous mener. »

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