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Ami ou ennemi : le nez ne s’y trompe pas

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 27 November 2007
Une nouvelle Ă©tude d’imagerie cĂ©rĂ©brale menĂ©e par des chercheurs de l’Institut neurologique de MontrĂ©al (INM) de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ rĂ©vèle que l’odorat humain est beaucoup plus raffinĂ© qu’on le pensait auparavant, ce qui nous permet de flairer avec prĂ©cision la diffĂ©rence entre un Ă©tranger et un ami. Les participants Ă  l’étude Ă©taient invitĂ©s Ă  identifier quatre odeurs diffĂ©rentes : la leur, celle d’un Ă©tranger, celle d’un ami et une odeur normale ou courante, et ce, pendant qu’ils se trouvaient dans un tomographe par Ă©mission de positons (TEP). L’étude, publiĂ©e dans la revue scientifique Cerebral Cortex, montre que des voies nerveuses tout Ă  fait diffĂ©rentes du cerveau traitent les odeurs corporelles et les odeurs courantes. Fait intĂ©ressant, les chercheurs ont Ă©galement dĂ©couvert que l’odeur corporelle d’un Ă©tranger active les mĂŞmes rĂ©gions du cerveau qui sont connues pour rĂ©agir Ă  la peur ou au danger, Ă  savoir le noyau amygdalien et l’insula. « Notre Ă©tude montre que l’appareil olfactif traite de façon prĂ©fĂ©rentielle des stimuli importants sur le plan du comportement. En clair, les stimuli que nous percevons comme très importants – pour notre survie, pour trouver de la nourriture, ou des stimuli qui vĂ©hiculent d’autres signaux importants, comme des signaux de sĂ©lection d’un partenaire – sont traitĂ©s plus rapidement et plus prĂ©cisĂ©ment par des rĂ©seaux neuronaux spĂ©cialisĂ©s. On sait que les appareils auditif et visuel procèdent sensiblement de la mĂŞme manière et nous avons maintenant dĂ©montrĂ© qu’il en va de mĂŞme pour l’appareil olfactif », indique Johan Lundstrom, Ph. D., chercheur principal et ancien boursier postdoctoral Ă  l’INM, prĂ©sentement membre adjoint du Monell Chemical Senses Center de Philadelphie. « VoilĂ  pourquoi les participants ont perçu l’odeur corporelle d’un Ă©tranger comme Ă©tant plus intense et moins agrĂ©able que les autres odeurs. L’odeur corporelle d’un Ă©tranger est un stimulus important du point de vue du comportement parce qu’elle est inconnue et pourrait signaler un danger. C’est pourquoi le cerveau a dĂ©veloppĂ© un mĂ©canisme veillant Ă  ce qu’elle attire notre attention. » « L’odeur corporelle a plusieurs fonctions importantes qui permettent notamment de communiquer des messages sociaux et de distinguer des membres de la famille. Les changements Ă©volutifs ont amenĂ© le cerveau Ă  dĂ©velopper un rĂ©seau entièrement distinct de nerfs pour traiter ces signaux importants », prĂ©cise Marilyn Jones-Gotman, Ph. D., neuroscientifique Ă  l’INM et coauteure de l’étude. L’odorat se rĂ©vèle Ă©galement important dans d’autres domaines. L’appareil olfactif devient de plus en plus rĂ©vĂ©lateur en tant qu’outil clinique dans le diagnostic de maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives comme la maladie de Parkinson. Plusieurs Ă©tudes ont montrĂ© que les gens atteints de Parkinson et d’Alzheimer prĂ©sentent un dysfonctionnement olfactif souvent plusieurs annĂ©es avant le diagnostic clinique. Par consĂ©quent, les Ă©tudes qui contribuent aux connaissances sur la façon dont le cerveau traite les odeurs pourraient jeter une lumière nouvelle sur les maladies neurologiques dans le cas desquelles on observe des dĂ©ficits olfactifs. Cette recherche a Ă©tĂ© subventionnĂ©e par les Instituts de recherche en santĂ© du Canada et le Conseil suĂ©dois de la recherche. Ă€ propos de l’INM L’Institut neurologique de MontrĂ©al est un institut de recherche et d’enseignement de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ qui se consacre Ă  l’étude du système nerveux et des maladies neurologiques. FondĂ© en 1934 par le rĂ©putĂ© docteur Wilder Penfield, l’INM est l’un des plus grands instituts du genre au monde. Les chercheurs de l’INM sont des chefs de file en neurosciences cellulaires et molĂ©culaires, en imagerie cĂ©rĂ©brale, en neurosciences cognitives ainsi qu’en Ă©tude et traitement de l’épilepsie, de la sclĂ©rose en plaques et des troubles neuromusculaires. L’INM, avec son partenaire clinique l’HĂ´pital neurologique de MontrĂ©al (HNM), du Centre universitaire de santĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, continue d’intĂ©grer recherche, soins aux patients et formation. Il est reconnu comme l’un des premiers centres en neurosciences au monde. L’INM juge essentiel d’investir dans la facultĂ©, le personnel et les Ă©tudiants qui effectuent des recherches exceptionnelles, prodiguent des soins Ă©voluĂ©s avec compassion et ouvrent la voie Ă  une prochaine gĂ©nĂ©ration de percĂ©es mĂ©dicales. La recherche, si essentielle Ă  l’évolution des soins mĂ©dicaux, repose sur des personnes douĂ©es et motivĂ©es.
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