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Et si la qualité du sommeil était une affaire de sexe ?

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 12 September 2016

Vous l’avez peut-ĂŞtre constatĂ©Ěý: les femmes sont plus vulnĂ©rables que les hommes aux perturbations de leur sommeil. Elles ont d’ailleurs jusqu’à 2 fois plus de risques de souffrir d’insomnie. Existerait-il une relation entre l’horloge biologique rĂ©gulant le sommeil et le fait d’être une femme ou un homme ? Oui, selon une Ă©tude inĂ©dite menĂ©e par la Dre Diane B. Boivin du dĂ©partement de psychiatrie de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ et de l’Institut universitaire en santĂ© mentale Douglas.

En contrôlant le cycle menstruel et l’utilisation de contraceptifs hormonaux, la Dre Boivin montre dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), que l’horloge biologique affecte différemment le sommeil et l’éveil des femmes et des hommes.

« À horaire de sommeil comparable, nous observons que l’horloge biologique des femmes les porte Ă  s’endormir et Ă  se rĂ©veiller plus tĂ´t que les hommes. La raison est simpleĚý: leur horloge biologique est dĂ©calĂ©e sur un fuseau horaire situĂ© plus Ă  l’Est », dit la directrice du Centre d’étude et de traitement des rythmes circadiens de l’Institut Douglas, un des centres de recherche du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-MontrĂ©al.

Et de prĂ©ciserĚý: « Cette diffĂ©rence observĂ©e entre les sexes est essentielle pour comprendre que les femmes sont plus susceptibles d’avoir leur sommeil perturbĂ© que les hommes. »

Une expérience inédite

Pour cette Ă©tude, l’équipe de la mĂ©decin chercheuse a comparĂ© chez 15 hommes et 11 femmes les variations du sommeil et de l’éveil rĂ©gulĂ©es par l’horloge biologique. Les femmes recrutĂ©es ovulaient naturellement et ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©es Ă  deux phases de leur cycle menstruel. Ce point est essentiel, car des recherches antĂ©rieures de la Dre Boivin avaient dĂ©jĂ  montrĂ© que la phase du cycle menstruel affecte les rythmes biologiques de la tempĂ©rature corporelle et du sommeil.Ěý

« Nos participants n’ont pas manifesté de troubles du sommeil durant notre étude. Néanmoins, nos résultats nous aident à comprendre, entre autres, pourquoi les femmes sont plus susceptibles que les hommes de se réveiller plus tôt le matin et de se sentir fatiguées après une nuit de sommeil. La nuit, les femmes ont aussi des niveaux de vigilance plus bas que les hommes », explique la Dre Boivin.

Les femmes pourraient ainsi être moins adaptées biologiquement au travail nocturne, suggèrent en filigrane les résultats de cette étude. D’autres recherches seront nécessaires pour approfondir cette question et développer des interventions adaptées à la santé des femmes et des hommes.

Plus du tiers de la population canadienne subit des perturbations de son sommeil. Avec pour consĂ©quence, des troubles de fonctionnement chez près de 15Ěý% des adultes.Ěý

Ces travaux ont Ă©tĂ© financĂ©s par les Instituts Canadiens de Recherche en santĂ© du Canada (IRSC), le Fonds de la recherche du QuĂ©bec-SantĂ©Ěý(FRQ-S) et l’Institut de Recherche Robert-SauvĂ© en SantĂ© et en SĂ©curitĂ© du Travail.

L’article « Diurnal and circadian variation of sleep and alertness in men versus naturally cycling women » a Ă©tĂ© publiĂ© dans la revue PNASĚýle 12 septembre 2016.Ěý

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Ă€ propos de Diane B. Boivin

La Dre Diane B. Boivin est mĂ©decin chercheuse, fondatrice/directrice du Centre d’étude et de traitement des rythmes circadiens de l’Institut universitaire en santĂ© mentale Douglas et professeure titulaire au dĂ©partement de psychiatrie de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ. Elle est reconnue internationalement pour son expertise sur les rythmes circadiens humains et leur application aux troubles d’adaptation aux horaires atypiques de travail, Ă  la gestion des risques liĂ©s Ă  la fatigue et au dĂ©calage horaire.

À propos du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal

Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal est issu du regroupement du CSSS de l’Ouest-de-l’Île, du CSSS de Dorval-Lachine-LaSalle, du Centre hospitalier de St. Mary, de l’Hôpital Sainte-Anne, de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, du Centre de réadaptation de l’ouest de Montréal, du Centre de soins prolongés Grace Dart et des Centres de la jeunesse et de la famille Batshaw.

De renommĂ©e internationale, l’Institut Douglas, affiliĂ© Ă  l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ et Ă  l’Organisation mondiale de la santĂ©, soigne les personnes souffrant de maladies mentales et leur offre espoir et guĂ©rison. Ses Ă©quipes de spĂ©cialistes et chercheurs font constamment Ă©voluer les connaissances scientifiques, les intègrent aux soins offerts Ă  leurs patients et les partagent avec la communautĂ© pour la sensibiliser et Ă©liminer les prĂ©jugĂ©s entourant la maladie mentale.

Source

Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal

Pour informations et entrevues

Bruno Geoffroy
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