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De grands changements à venir au Neuro dans les traitements pour la dystrophie myotonique

Après des années avec peu d’options à offrir, les chercheurs testent un traitement qui cible le problème génétique au cœur de cette maladie rare

Un essai clinique en cours à l’Unité de recherche clinique (URC) du Neuro teste un médicament qui a le potentiel de modifier l’évolution de la dystrophie myotonique. La maladie touche une personne sur 500 dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, la plus forte concentration au monde. Les thérapies actuelles traitent les symptômes sans pour autant affecter la progression de la maladie.

« C’est très excitant, explique la Dre Erin O’Ferrall neurologue et l'une des cliniciennes-chercheuses pour les études neuromusculaires au Neuro. C'est la première fois que nous pourrions disposer d'un traitement qui cible spécifiquement le problème génétique au cœur de la dystrophie myotonique de type 1, » explique la Dre Erin O’Ferrall.

Trouble multigénérationnel

La dystrophie myotonique est une maladie génétique héréditaire qui peut toucher des personnes de tous âges, le plus souvent diagnostiquées au début de la vingtaine. Dystrophie musculaire Canada explique qu’elle est caractérisée principalement par une atrophie progressive et une faiblesse des muscles des bras, des jambes, de la déglutition et de la respiration, ainsi que par une myotonie – une difficulté à relâcher un muscle après avoir accompli un mouvement.

La dystrophie myotonique comprend également des effets multi-systémiques : elle peut affecter la glande thyroïde, provoquer la résistance à l'insuline et diabète, des arythmies cardiaques, des cataractes, des problèmes de fertilité, voire des déficiences intellectuelles.

Parce c'est une maladie dominante, chaque génération d’une famille sera touchée. Et à chaque génération, les symptômes peuvent être plus sévères que ceux de la génération précédente.

À l’échelle mondiale, la dystrophie myotonique touche une personne sur 8 000.

« C'est très variable d’une personne à l’autre, mais cela peut être gravement handicapant. Les patients peuvent rencontrer des difficultés à marcher et éventuellement à se nourrir ou à se laver. Ils peuvent avoir des troubles d'élocution, ce qui complique la communication. Ils ont de la difficulté à avaler, ce qui peut entraîner un étouffement, des infections pulmonaires ou une perte de poids », explique Dre O'Ferrall.

Le Québec a une concentration particulièrement élevée de maladies rares. Selon le Ministère de la santé, près de 700 000 québécois seraient atteints ou porteurs d’une maladie rare, dont 80% sont génétiques.

Un traitement ciblé potentiel

Dans la dystrophie myotonique de type 1 (DM1), il y a une accumulation d'ARN messager dans les cellules qui est trop importante et que le corps ne réussit pas à éliminer efficacement, ce qui embourbe le système et cause ces symptômes progressifs.

« Jusqu'à récemment, nous n’avons rien qui puisse améliorer votre déglutition, ou soulager vos difficultés respiratoires ou vos arythmies cardiaques. Nous ne pouvions pas réparer ces choses, » explique-t-elle.

Cette nouvelle molécule a été développée spécifiquement pour la DM1. C’est un traitement d’interférence par ARN, conjugué avec un anticorps pour l'aider à pénétrer dans les cellules. Ainsi, le traitement peut se rendre dans les muscles, où il interrompt les effets dommageables des gènes défectueux. Il agit aussi pour supprimer l’accumulation existante d’ARN défectueux.

Bien que le nouveau médicament soit encore en cours d’évaluation, les premières études de phase précoce se sont révélées prometteuses. L’URC est l'un des trois seuls sites au Canada parmi 40 à l'échelle internationale participant à cet essai randomisé de phase III, qui confirmera l'efficacité et continuera de surveiller les effets secondaires du traitement. Les participants seront assignés à recevoir soit un placebo, soit le traitement expérimental. À la fin de l'étude, tous les participants auront la possibilité d'avoir un accès rapide au traitement expérimental.

Et ce n’est qu’une des études pour la DM1 en cours à l’URC; de nouvelles études sont déjà programmées pour 2025.

« De nombreux patients se sont déconnectés de leur spécialiste parce que, depuis longtemps, nous n’avions rien à leur proposer. J’encourage les individus atteints de DM1 à reprendre contact avec leur neurologue parce que plusieurs nouvelles thérapies sont à l’horizon, » conclut-elle.

Pour en savoir plus sur les essais à l’URC, visitez cru.mcgill.ca/fr/nm-2, ou contactez le 514-398-5500 ou info-neuro.cru [at] mcgill.ca.

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Le Neuro (L'Institut-Hôpital neurologiqueÌýde Montréal) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de ÎÛÎÛ²ÝÝ®ÊÓƵ, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santé ÎÛÎÛ²ÝÝ®ÊÓƵ. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

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