QuestionnĂ© Ă propos de sa religion, le fils de Sheila Linden a rĂ©pondu « aider si possible, sinon ne pas faire de mal ». Ă€ l’époque, Ronald n’avait que sept ans. Le diplĂ´mĂ© de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ est devenu un brillant Ă©conomiste et un Ă©minent avocat Ă Toronto. Ă€ 29 ans, il a subitement dĂ©veloppĂ© des symptĂ´mes de carcinome et a Ă©tĂ© hospitalisĂ© frĂ©quemment jusqu’à ce que, tragiquement, il succombe Ă un cancer du cerveau Ă l’âge de 55 ans.
La devise simple, mais profonde de Ronald rĂ©sume la philosophie de vie de sa mère Sheila, qui s’en inspire pour faire face Ă la perte tragique de son unique enfant. Cette devise sera inscrite Ă la nouvelle suite en soins neuropalliatifs du Neuro, la « chambre de RonnyĚý» – nommĂ©e en son honneur et Ă sa mĂ©moire.
Aux dires de tous, Sheila a mené une vie inouïe. Après avoir survécu, enfant, à la Deuxième Guerre mondiale, elle a fui le régime communiste de la Hongrie en 1949. Elle a obtenu son diplôme de médecine en Allemagne avec la mention très bien. À leur arrivée au Canada à bord d’un bateau de réfugiés, Sheila avait 23 ans et son mari, 25 ans. Elle a mené une brillante carrière de clinicienne, tout à fait dévouée à ses patients. Sa nature généreuse l’a poussée à se rendre plusieurs fois en Inde, pour œuvrer aux côtés de Mère Teresa au service des plus démunis.
Or, ce n’est rien en regard de la douloureuse épreuve qu’elle a traversée de voir son fils aux soins palliatifs durant onze jours à Toronto. À aucun moment n’a-t-elle quitté son chevet. Devant ses souffrances inutiles, la mère affligée s’est juré de tout mettre en œuvre pour que d’autres patients en soins palliatifs et leur famille ne vivent pas son affliction. C’est ainsi qu’elle a eu l’idée d’une approche innovante et humaine aux soins neuropalliatifs en milieu hospitalier.
« Je désire offrir un environnement accueillant où l’on honore et respecte la volonté d’une patiente ou d’un patient, ses valeurs, ses préférences et ses priorités : où l’on se renseigne sur ce que veut la personne, où elle peut accueillir qui elle veut, déguster ce qu’elle aime, voir ses besoins personnels satisfaits dans un cadre paisible et apaisant. Je veux offrir de la dignité aux patientes et patients en fin de vie », confie Sheila.
« Sheila est l’âme de ce projet. Elle a donné avec générosité l’essentiel des fonds pour la suite. Sa vision ferme et sa détermination inébranlable ont motivé notre équipe au Neuro – moi y compris, les donateurs et des bénévoles, à recueillir des fonds et à prendre fait et cause pour cette initiative. Au Neuro, les patients demeurent en tête et au cœur de nos décisions – qu’il s’agisse de leur assurer les meilleurs soins possible, ou de réinventer la recherche à la faveur de la science ouverte pour accélérer la découverte de nouveaux traitements et remèdes. Tandis que nous cherchons des remèdes, nous devons veiller à traiter nos patients avec dignité tout au long de leur cheminement, du diagnostic d’une maladie incurable jusqu’à la fin de leur vie. Grâce à Sheila et à d’autres, nous disposerons d’une suite spéciale pour répondre aux besoins uniques de patients en soins neuropalliatifs », souligne le Dr Guy Rouleau, directeur du Neuro.
La nouvelle suite de soins neuropalliatifs se prête on ne peut mieux à une approche centrée sur les patients. Chaque élément du plan et de la conception reflète la vision de Sheila : sa forme en L dotée de larges fenêtres où la lumière naturelle entrera à flots, le mobilier, l’éclairage, la décoration, les plantes, tous choisis avec soin, et des mesures d’atténuation du bruit. Dans ce lieu confortable, patients et familles pourront se rassembler, partager un repas et passer le temps qu’il leur reste ensemble.
Avant de donner au Neuro, Sheila a fait preuve de générosité envers nombre d’initiatives. Un jour, quelqu’un de son cercle d’amis qui appuie le Neuro depuis longtemps lui a dit : « La mission du Neuro t’inspire – pourquoi ne pas y donner? ». C’était tout à fait logique pour Sheila, qui a appris à connaître et à admirer la mission du Neuro durant sa carrière professionnelle. Bien des années plus tard, lorsqu’elle est rentrée atterrée à Montréal après avoir été mise au courant de la tumeur de son fils, le neurochirurgien Gilles Bertrand l’attendait au Neuro. Il lui a aussitôt offert son épaule compatissante.
« Voilà l’origine de mon attachement profond et fidèle pour le Neuro », souligne Sheila. « Trois grandes raisons me motivent à le soutenir aujourd’hui. Premièrement, l’excellence scientifique et la profonde humanité des gens qui y travaillent. Deuxièmement, le fait que le Neuro rende accessibles les résultats de la recherche. En qualité de médecin, je saisis l’importance capitale de la science ouverte dans l’amélioration des traitements médicaux. Troisièmement, le caractère international du Neuro – des gens du monde entier et d’horizons les plus divers y collaborent de façon paisible et productive à réaliser des choses qui deviennent possibles uniquement à la lumière d’une diversité de perspectives. Et elles et ils se consacrent tous à l’objectif commun d’accomplir quelque chose d’important pour l’humanité. »
Sheila Linden redonne maintenant au monde ce qu’elle a reçu de la vie – l’amour pour son fils unique – en concrétisant un engagement dont la portée offrira réconfort et dignité à des patients et à leur famille.
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