Le Neuro souligne le Mois de la sensibilisation Ă la maladie de Parkinson
Avril est le Mois de la sensibilisation Ă la maladie de Parkinson, affection qui touche quelque 100Ěý000ĚýCanadiens. Centre de recherche et de traitement de la maladie de Parkinson, l’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©al (Le Neuro) offre plusieurs services aux personnes atteintes de cette affection ainsi que de nombreuses occasions de participer Ă des projets de recherche.
Les patients suivis à la Clinique des troubles du mouvement du Neuro sont traités par une équipe d’experts dévoués composée de plusieurs neurologues et spécialistes des troubles du mouvement, de deux infirmières spécialistes de la maladie de Parkinson, d’un ergothérapeute, d’un physiothérapeute, d’un orthophoniste et d’un travailleur social. Ils reçoivent l’aide de conseillers en génétique, d’un neuropsychologue, d’un neuropsychiatre, d’un neurochirurgien ainsi que de chercheurs principaux dont les travaux visent à découvrir les causes de la maladie de Parkinson.
Qu’est-ce que la maladie de Parkinson?
La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative, ce qui signifie que certaines cellules du cerveau perdent progressivement leur capacité fonctionnelle. Chez les personnes atteintes de cette maladie, cette détérioration touche principalement les cellules des noyaux gris centraux, la zone du cerveau qui régit le contrôle et l’apprentissage moteurs.
On croit souvent que la maladie de Parkinson est une maladie du vieil âge, mais elle frappe parfois au cours de la trentaine ou de la quarantaine. Elle se manifeste non seulement par des symptômes bien connus, comme les tremblements, la rigidité musculaire et la limitation des mouvements, mais également par des changements d’humeur, une dépression, des pertes d’équilibre, des problèmes d’élocution, des troubles du sommeil ainsi que des troubles cognitifs.
La maladie de Parkinson n’est pas une maladie homogène, mais compte vraisemblablement plusieurs sous-types. La gravité et la physionomie des symptômes ainsi que la vitesse d’évolution de la maladie varient d’un patient à l’autre.
Même s’il n’existe aucun remède à la maladie de Parkinson, plusieurs médicaments permettent d’en maîtriser efficacement les symptômes. Chez certains patients, le recours à des implants chirurgicaux se révèle très efficace.
Les spécialistes de la maladie de Parkinson œuvrant au Neuro
Au Neuro, de nombreux chercheurs et cliniciens spécialistes de la maladie de Parkinson conjuguent leurs efforts afin de soigner les patients et de mettre au point de nouveaux traitements contre cette affection.
Neurologie
Le DrĚýAlainĚýDagher, neurologue et chercheur, a recours Ă des techniques d’imagerie cĂ©rĂ©brale fonctionnelle pour comprendre l’incidence de la maladie de Parkinson sur la pensĂ©e et les Ă©motions. Il s’emploie Ă concevoir de nouvelles mĂ©thodes reposant sur l’imagerie cĂ©rĂ©brale afin de mieux comprendre les diffĂ©rents sous-types de la maladie de Parkinson. Ses travaux permettent de mieux prendre en charge les problèmes cognitifs et les troubles de l’humeur qui touchent les personnes parkinsoniennes et de dĂ©pister la maladie Ă ses dĂ©buts.
Le DrĚýEdwardĚýFon, neurologue et chercheur, est le directeur scientifique du Neuro. Il dirige Ă©galement le RĂ©seau Parkinson QuĂ©bec du Fonds de recherche du QuĂ©becĚý– SantĂ©, dont il est l’un des fondateurs, ainsi que le programme sur la maladie de Parkinson de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, un Centre d’excellence de la National Parkinson Foundation. SpĂ©cialiste de la maladie de Parkinson reconnu mondialement, il s’intĂ©resse Ă la gĂ©nĂ©tique de la maladie de Parkinson, notamment Ă une enzyme de première importance appelĂ©e «ĚýparkineĚý».
La DreĚýAnne-LouiseĚýLafontaine, neurologue et chercheuse, dirige la Clinique des troubles du mouvement, oĂą elle a mis en place de nouvelles mesures afin de permettre aux patients d’être suivis par un mĂ©decin le plus rapidement possible après l’apparition des premiers signes de la maladie de Parkinson. Elle rĂ©alise Ă©galement des essais cliniques sur de nouveaux mĂ©dicaments contre la maladie de Parkinson. La DreĚýLafontaine et LucieĚýLachance, infirmière Ă la Clinique des troubles du mouvement, participent Ă l’organisation du Congrès mondial sur la maladie de Parkinson qui se tiendra Ă Tokyo en 2019.
Le DrĚýRonĚýPostuma, neurologue et chercheur, s’intĂ©resse aux symptĂ´mes non moteurs de la maladie de Parkinson pour le dĂ©pistage de la maladie Ă un stade prĂ©coce. Dans le cadre d’une Ă©tude rĂ©alisĂ©e rĂ©cemment en collaboration avec des collègues du Neuro, soit le DrĚýAlainĚýDagher, le boursier postdoctoral Seyed-MohammadĚýFereshtehnejad et le doctorant YasharĚýZeighami, le DrĚýPostuma a proposĂ© une nouvelle mĂ©thode reposant sur les symptĂ´mes moteurs et non moteurs pour la description des sous-types de la maladie de Parkinson. Cette Ă©tude a montrĂ© que certains symptĂ´mes, comme les troubles cognitifs, les troubles autonomes et les troubles du sommeil, pourraient se rĂ©vĂ©ler d’importants indicateurs des sous-types de la maladie de Parkinson dès les tout premiers stades de cette dernière, chacun de ces sous-types Ă©voluant Ă un rythme diffĂ©rent. Le DrĚýPostuma prĂ©side le ComitĂ© consultatif scientifique de Parkinson Canada et est membre du ComitĂ© de politiques de recherche de cet organisme.
La DreĚýMadeleineĚýSharp, neurologue et chercheuse, s’intĂ©resse aux troubles cognitifs et aux problèmes comportementaux souvent associĂ©s aux troubles du mouvement. Ces symptĂ´mes sont très frĂ©quents, mais demeurent mal compris et difficiles Ă traiter. Ses travaux de recherche sont principalement axĂ©s sur les noyaux gris centraux, zone du cerveau touchĂ©e par la maladie de Parkinson et d’autres troubles du mouvement. La DreĚýSharp Ă©tudie le rĂ´le des noyaux gris centraux dans la cognition chez les patients atteints de la maladie de Parkinson.
Neurochirurgie
Le DrĚýAbbasĚýSadikot est un neurochirurgien spĂ©cialiste de la stimulation cĂ©rĂ©brale profonde pour le traitement des symptĂ´mes parkinsoniens. L’insertion d’un minuscule dispositif dans le cerveau permet d’émettre des impulsions Ă©lectriques afin de maĂ®triser les tremblements et la rigiditĂ© attribuables Ă la maladie de Parkinson. Le DrĚýSadikot travaille depuis peu Ă instaurer le premier programme de chirurgie par ultrasons focalisĂ©s guidĂ©s par rĂ©sonance magnĂ©tique (MRgFUS) au QuĂ©bec et le troisième au Canada. Ce programme servira Ă la mise au point de traitements chirurgicaux de la maladie de Parkinson et des tremblements essentiels. Le DrĚýPostuma est membre du Conseil consultatif scientifique de Parkinson Canada.
Recherche
Le DrĚýLouisĚýCollins est un spĂ©cialiste de l’imagerie cĂ©rĂ©brale qui s’emploie Ă perfectionner les techniques d’imagerie non effractives pour identifier les structures cĂ©rĂ©brales essentielles avant le recours Ă un traitement chirurgical de la maladie de Parkinson. Ses travaux de recherche les plus rĂ©cents portent sur une nouvelle technique d’imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique permettant de dĂ©celer, dans le cerveau, la neuromĂ©lanine, une substance associĂ©e Ă la maladie de Parkinson. Si les chercheurs pouvaient dĂ©montrer que la neuromĂ©lanine est un biomarqueur de la gravitĂ© de la maladie de Parkinson, la visualisation de cette substance par IRM pourrait remplacer la tomographie par Ă©mission de positons, technique plus coĂ»teuse.
Professeur adjoint spĂ©cialisĂ© en biologie cellulaire, ThomasĚýDurcan collabore avec le laboratoire du DrĚýEdwardĚýFon afin de concevoir des mini-cerveaux Ă partir de cellules souches provenant du sang de patients et de sujets en bonne santĂ©. Ces mini-cerveaux peuvent servir de modèles pour l’étude des phĂ©nomènes pathologiques liĂ©s Ă la maladie de Parkinson ainsi que pour la mise au point de molĂ©cules thĂ©rapeutiques. Selon ThomasĚýDurcan et le DrĚýFon, cette innovation pourrait ouvrir la voie Ă de nombreuses dĂ©couvertes au cours des cinq prochaines annĂ©es.
Traitement
TizianaĚýDiĚýRocco travaille Ă titre d’orthophoniste Ă la Clinique des troubles du mouvement. Au moyen d’exercices et de conseils professionnels, elle vient en aide aux patients qui Ă©prouvent des problèmes de voix ou d’élocution en raison de la maladie de Parkinson.
MauraĚýFisher est physiothĂ©rapeute Ă la Clinique des troubles du mouvement. Son travail consiste Ă Ă©valuer la souplesse, la posture, les mouvements fonctionnels, l’équilibre et la dĂ©marche des patients atteints de la maladie de Parkinson. Elle leur prescrit des exercices et les dirige vers des centres de rĂ©adaptation ou des programmes d’exercices communautaires ainsi que vers des services de soins Ă domicile assurĂ©s par les CLSC. Outre ses activitĂ©s professionnelles au Neuro, MauraĚýFisher participe au programme de danse-mouvement Parkinson en mouvement, conçu pour les patients parkinsoniens ().
PascalĚýGirard est travailleur social Ă la Clinique des troubles du mouvement. Il aide les patients Ă obtenir de l’aide Ă la maison, Ă s’adapter Ă de nouvelles conditions de vie ou Ă faire face Ă des problèmes personnels ou familiaux.
BethĚýRobertson est ergothĂ©rapeute Ă la Clinique des troubles du mouvement. Elle aide les patients Ă amĂ©liorer leur capacitĂ© fonctionnelle afin qu’ils puissent accomplir plus facilement leurs tâches quotidiennes, que ce soit dans leur cuisine ou leur voiture. Elle est l’auteure d’une brochure sur la maladie de Parkinson et la conduite automobile (Parkinson’s Disease and Driving) publiĂ©e par Parkinson Canada.