Semaine de sensibilisation aux tumeurs cérébrales
L’excellence des soins et la recherche de pointe au service des patients
Selon la Fondation canadienne des tumeurs cérébrales, 55 000 Canadiens vivent avec une tumeur cérébrale et, chaque jour, 27 personnes au pays apprennent qu’elles sont porteuses de ce type de tumeur. La Semaine de sensibilisation aux tumeurs cérébrales permet de mesurer le lourd fardeau que représente cette maladie pour les patients et de rendre compte des efforts déployés pour améliorer leur qualité de vie.
La Clinique de neuro-oncologie du Neuro est un centre de soins cliniques de premier plan qui offre chaque année environ 3000 consultations à des patients atteints d’une tumeur cérébrale. Elle est également le seul centre de niveau pour adultes au Québec, niveau d’agrément le plus élevé du classement établi par les instances gouvernementales provinciales.
Au Neuro, les chercheurs étudient les tumeurs cérébrales jusqu’au niveau cellulaire afin de découvrir leur cause et les moyens de freiner leur croissance.
Une brillante soirée
La quatrième édition du gala-bénéfice Une brillante soirée, organisé chaque année afin de réunir des fonds pour la recherche sur le cancer du cerveau au Neuro, s’est tenue le 18 octobre 2018, et a permis d’amasser la somme d’un million de dollars au profit de la recherche. Depuis 2015, Une brillante soirée a recueilli plus de 3,5 millions de dollars.
Si les chercheurs ont enregistré des progrès dans le traitement des tumeurs cérébrales, il reste encore beaucoup à faire. Nous vous présentons certains des scientifiques du Neuro qui réalisent d’importantes avancées dans la lutte contre cette maladie.
Dr Kevin Petrecca– Recherche et traitement chirurgical
«"Tumeur cĂ©rĂ©brale" est un terme au sens très large qui dĂ©signe toute masse qui se dĂ©veloppe dans le cerveau», explique le Dr Kevin Petrecca, chef du Service de neurochirurgie du Centre universitaire de santĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ et chef de groupe du Programme de recherche sur les tumeurs cĂ©rĂ©brales au Neuro. «Chaque tumeur cĂ©rĂ©brale est composĂ©e de plusieurs types de cellules, et chacune de ces cellules possède son propre squelette gĂ©nomique. Ces tumeurs expriment diffĂ©rents gènes et diffĂ©rentes protĂ©ines. Elles ne se dĂ©veloppent pas toutes au mĂŞme rythme et n’ont pas toutes la mĂŞme sensibilitĂ©. C’est pourquoi il est si difficile de les traiter.»
Le Dr Petrecca, chercheur spécialisé dans le domaine du cancer du cerveau, oncologue et neurochirurgien, et les membres de son laboratoire s’emploient à découvrir les origines des diverses formes de cancer du cerveau, et ce, à partir du moment où les premières cellules cancéreuses s’infiltrent parmi les cellules saines. L’analyse de chacune de ces cellules a permis aux chercheurs d’établir l’histoire naturelle du cancer– naissance à partir d’une cellule normale, division cellulaire et évolution.
«Ce processus ressemble beaucoup à la façon dont le cerveau normal se développe», souligne le Dr Petrecca. «En fait, le développement cellulaire du glioblastome reproduit celui du cerveau normal.»
Au cours des dernières années, le Dr Petrecca et ses collègues ont largement puisé à même les données sur les cellules qu’ils ont recueillies au fil du temps pour découvrir de nouveaux traitements.
«Qu’est-ce qui préside à l’apparition des premières cellules cancéreuses? Nous avons découvert que certains de ces mécanismes de régulation sont des processus normaux dans les cellules souches du cerveau. Nous avons exploré de nouvelles avenues thérapeutiques dans le cancer du cerveau en reconnaissant, caractérisant et ciblant ces premières cellules au sein de cellules souches de glioblastomes débutants. Nous en avons testé certaines avec beaucoup de succès dans des modèles précliniques.»
On doit également au Dr Petrecca d’importantes avancées dans l’exérèse chirurgicale des tumeurs cérébrales cancéreuses. Il est impossible de distinguer les cellules cancéreuses des cellules saines au moyen d’instruments optiques traditionnels ou de l’imagerie par résonance magnétique. En collaboration avec le Pr Frédéric Leblond, de Polytechnique Montréal, le Dr Petrecca a mis au point un dispositif alliant spectroscopie Raman et intelligence artificielle, qui permet de déceler les cellules cancéreuses des tumeurs cérébrales pendant l’intervention chirurgicale visant à retirer ces dernières. La phase initiale des essais cliniques a été réalisée au Neuro cette année. Les résultats obtenus se sont révélés fort encourageants. Une deuxième phase devrait être amorcée au Neuro et dans deux autres centres internationaux plus tard cette année.
Plus récemment, le 11 octobre 2018, le Dr Petrecca a recruté le premier patient d’un portant sur l’utilisation de la radiothérapie peropératoire pour le traitement du cancer du cerveau. Le Neuro est le seul centre canadien à prendre part à cet essai.
Stefano Stifani
Les travaux de recherche réalisés dans le laboratoire du Pr Stifani portent sur le glioblastome, tumeur cérébrale la plus fréquente et la plus agressive chez l’adulte. Lorsque Gord Downie, chanteur principal du groupe rock canadien The Tragically Hip, a reçu un diagnostic de glioblastome au stade terminal, en 2016 la nouvelle a rapidement fait les manchettes partout au pays. Le chanteur est décédé 20 mois plus tard. Le Pr Stifani étudie les propriétés des cellules souches cancéreuses, qui détermineraient le caractère récurrent du glioblastome et sa résistance aux traitements. Il a décrit les mécanismes moléculaires qui activent et répriment les gènes de manière à favoriser la croissance tumorale. Ses travaux ont permis de mieux comprendre la façon dont ces mécanismes contribuent à la formation du glioblastome.
Dr Roberto Jose Diaz
Le Dr Diaz est un neurochirurgien qui réalise des travaux de recherche fondamentale sur un type de tumeur maligne appelé chordome, qui siège notamment à la base du crâne. Ses plus récents travaux, dont les résultats ont été publiés en septembre2018 dans la revue , ont mis au jour une instabilité génétique au sein de ce type de tumeur pendant sa croissance. Le Dr Diaz a émis l’hypothèse selon laquelle cette instabilité expliquerait pourquoi le chordome présente une forte résistance à la chimiothérapie et à la radiothérapie traditionnelles. Il est à mettre au point une thérapie génique qui cible un gène tumoral appelé Brachyury, également présent dans d’autres types de cellules cancéreuses. C’est pourquoi un traitement ciblant ce gène pourrait se révéler efficace contre d’autres types de tumeurs cérébrales.