En mars dernier, dans la dernière ligne droite de son baccalauréat en commerce avec majeure en gestion internationale, Yuliya Novosad s’attendait à recevoir une offre d’emploi d’une entreprise en TI.
Mais la pandémie de COVID-19 est venue tout bousculer en un clin d’œil, et elle n’a jamais eu de nouvelles de cet employeur éventuel.
Malgré tout, Yuliya ne se laisse pas abattre et établit une nouvelle stratégie : elle a l’intention d’élargir ses compétences et de solliciter des entrevues d’information avec des employeurs, question de se faire des contacts.
« J’espère que les étudiants qui se trouvent dans la même situation que moi n’abandonneront pas. Ne vous laissez pas abattre et profitez-en pour enrichir vos connaissances; c’est probablement la meilleure façon d’investir votre temps. »
Une boussole pour naviguer en pleine incertitude Ă©conomique
Mettons-nous un instant Ă la place des diplĂ´mĂ©s de la promotion de 2020 de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ : pas de cĂ©rĂ©monie de collation des grades sur le campus cette annĂ©e et une rĂ©alitĂ© qui a changĂ© juste avant la fin de leurs Ă©tudes.
Ils mettent le pied dans un marché du travail menacé par de gros nuages qui n’augurent rien de bon.
« Très vigoureux il y a quelques mois Ă peine, le marchĂ© du travail dans lequel les diplĂ´mĂ©s s’aventurent est maintenant incertain ou faible, voire inexistant dans certains secteurs », se dĂ©sole Darlene Hnatchuk, directrice du Service de planification de carrière (CaPS) de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ.
« Les conditions sont encore plutôt bonnes dans certains secteurs, précise-t-elle, mais les entreprises ne savent pas encore à quel rythme leurs activités reprendront. Nous devons accompagner nos étudiants et nos diplômés dans ce contexte plein d’incertitudes. Comment y voir clair quand l’horizon est nébuleux? »
Le CaPS a mis sur pied un groupe de discussion sur la résilience en recherche d’emploi à l’intention des diplômés qui doivent s’adapter à une nouvelle réalité.
Le CaPS a également modifié la formule de ses ateliers : ils sont désormais en ligne, plus courts et regroupés.
« Les étudiants choisissent ce qui les intéresse », explique Darlene Hnatchuk au sujet des cours intensifs en ligne sur la recherche d’emploi. « Nous donnons les cours plus fréquemment, et nous continuerons pendant tout l’été, ce que nous faisons rarement. » Chaque atelier attire plus de 60 étudiants, ce qui prouve qu’il y a une demande.
Sur le site Web du CaPS, les nouveaux diplômés ont accès à une plateforme sur laquelle ils peuvent perfectionner leurs techniques d’entrevue en ligne.
« Nous offrons aux étudiants des services en ligne dont ils n’avaient pas nécessairement besoin auparavant, mais qui sont devenus indispensables, ajoute Darlene Hnatchuk. Dans un sens, nous sommes allés au-devant de leurs besoins. »
Sur le portail d’emploi myFuture, les nouveaux diplĂ´mĂ©s de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ peuvent parcourir plus de 800 offres d’emploi de partout dans le monde, et mĂŞme chercher des postes qu’ils pourront « occuper Ă distance ».
Le CaPS reste en contact avec les employeurs afin d’être toujours au fait de leurs besoins en recrutement, et il prévoit organiser d’autres activités de recrutement virtuelles.
Darlene Hnatchuk ajoute que ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ regorge de diplĂ´mĂ©s talentueux et travaillants qui, en suivant leurs cours Ă distance, viennent de faire la preuve de leur excellente capacitĂ© d’adaptation. « Ce sont des qualitĂ©s essentielles au sein de n’importe quel secteur d’activitĂ©. Il faut pouvoir s’adapter rapidement. »
Les finissants au baccalauréat en commerce au bout du fil
L’équipe du Centre de carrières Soutar de la FacultĂ© de gestion Desautels de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ a commencĂ© Ă appeler tous les finissants de la promotion 2020 pour prendre de leurs nouvelles et leur faire connaĂ®tre les ressources d’orientation professionnelle dont ils peuvent profiter Ă distance.
Marie-José Beaudin, directrice générale du Centre, précise que la plupart des finissants qui avaient trouvé un emploi à temps plein avant l’obtention de leur diplôme l’ont conservé.
Le Centre veut inciter les chercheurs d’emploi à adopter un état d’esprit résilient. « Cette crise passera, fait remarquer Marie-José Beaudin, mais il ne faut pas attendre les bras croisés. »
Le Centre de carrières Soutar produit une infolettre hebdomadaire, qui renferme des offres d’emploi, et organise une série d’ateliers en ligne sur des sujets tels que les entrevues à distance ou l’utilisation des outils informatiques. Prochainement, une brochure présentant les finissants à la recherche d’un emploi sera envoyée aux employeurs partenaires.
« Nous faisons en sorte que les étudiants connaissent toutes les ressources disponibles et sachent quels secteurs recrutent », explique la directrice générale.
Ă€ la FacultĂ© de droit de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, la plupart des Ă©tudiants trouvent un stage bien avant de recevoir leur diplĂ´me.
« À notre connaissance, seulement un ou deux stages ont été annulés », affirme Sophie Roy-Lafleur, directrice du Centre de développement professionnel de la Faculté.
« Je crois que nous aurons une meilleure idée des répercussions dans le courant de l’été », dit Sophie Roy-Lafleur, tout en faisant remarquer que les nouveaux diplômés en droit font leur examen du barreau – et suivent la formation de quatre mois de l’École du barreau s’ils sont au Québec – avant de faire leur stage.
Le Centre de développement professionnel a récemment tenu sa séance annuelle sur le professionnalisme pour aider les étudiants et les diplômés à se préparer à leur emploi d’été ou à leur stage. « Cette année, nous avons ajouté des conseils sur la façon de se préparer au travail à distance et en faire une expérience fructueuse. »
La plupart des stagiaires retournent chez des employeurs pour qui ils ont déjà travaillé, ce qui facilite les choses dans les circonstances.
Des services Ă distance
« Au Centre de carrière en ingĂ©nierie de la FacultĂ© de gĂ©nie de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, nous offrons le plus de services possible Ă distance : entretiens fictifs, rĂ©vision de CV et conseils d’orientation personnalisĂ©s, par exemple », explique Rachel Schafts, agente de liaison avec les entreprises.
Les diplômés de la promotion 2020 de la Faculté ont déjà pu se renseigner sur les stages et participer à deux salons de l’emploi (TechFair) sur le campus plus tôt cette année.
Le Centre envisage d’organiser deux séances d’information en ligne avec des employeurs. Il communique avec des entreprises pour cerner leurs besoins et cherche des façons de les mettre en contact avec les bons étudiants. Et, comme le précise Rachel Schafts, le Centre veut aussi connaître les besoins des étudiants, qui ont inévitablement changé.
ł˘â€™u˛Ôľ±łŮĂ© Avancement universitaire de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, qui a notamment pour mission de cultiver les relations avec les diplĂ´mĂ©s et les donateurs, a Ă©galement voulu donner un coup de pouce aux nouveaux diplĂ´mĂ©s de 2020.
Elle a donc décidé de faire appel à la promotion de 2008, qui en sait long sur l’accès à un marché du travail peu accueillant.
On demande aux diplĂ´mĂ©s de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ qui ont terminĂ© leurs Ă©tudes pendant la rĂ©cession de 2008 d’envoyer un message Ă©crit ou vidĂ©o aux membres de la promotion de 2020 pour les encourager dans leur recherche emploi.
L’équipe des Relations avec les diplĂ´mĂ©s a Ă©galement crĂ©Ă© la sĂ©rie de webinaires Life, Interrupted Ă l’intention des jeunes diplĂ´mĂ©s. , organisĂ©e par le ComitĂ© des jeunes diplĂ´mĂ©s de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ le 12 mai dernier, explorait la « nouvelle rĂ©alitĂ© » en planification de carrière et en recrutement.