Mis sur pied par des Ă©tudiants en mĂ©decine de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, l’incubateur CHASM (Community Health and Social Medicine) inspire d’autres Ă©tablissements.Â
LancĂ© en 2017, ce modèle d’organisation a depuis Ă©tĂ© adoptĂ© par d’autres universitĂ©s, dont l’UniversitĂ© de Toronto et l’UniversitĂ© de Western Ontario, qui se sont alliĂ©es Ă CHASM pour faire connaĂ®tre le modèle d’incubateur partout au Canada.Â
La mission de CHASM : donner aux MontrĂ©alais les plus dĂ©munis accès Ă des soins de santĂ© complets – pas seulement mĂ©dicaux.Â
Owen Dan Luo, codirecteur de programme et de cohorte CHASM, annonce que son groupe est sur le point de conclure une entente de collaboration avec Accel Labs, l’incubateur de l’UniversitĂ© Western Ontario, pour ainsi « former une communautĂ© de pratique et, espĂ©rons-le, favoriser l’émergence d’une plateforme pour les Ă©tablissements d’enseignement et les Ă©coles de mĂ©decine de partout au Canada ».Â
Beaucoup de MontrĂ©alais issus de milieux socio-Ă©conomiques dĂ©favorisĂ©s, comme Parc-Extension et MontrĂ©al-Nord, se rendent dans des cliniques externes pour recevoir des soins. Toutefois, Owen Dan Luo fait remarquer que ces personnes « ont des problèmes sociaux très complexes auxquelles les cliniques actuelles ne peuvent pas rĂ©pondre adĂ©quatement ».Â
« Nous croyons que les futurs mĂ©decins et les Ă©tudiants en mĂ©decine doivent ĂŞtre bien au fait des problèmes sociĂ©taux pour ĂŞtre capables de promouvoir la santĂ© », affirme l’étudiant en deuxième annĂ©e de mĂ©decine Ă ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ.Â
« Le programme encourage les Ă©tudiants Ă s’associer Ă des groupes pour Ă©laborer un projet axĂ© sur les besoins des membres de la communautĂ©. »Â
Par exemple, en 2017, les Ă©tudiants de la première cohorte ont remarquĂ© qu’il y avait très peu d’étudiants noirs dans les domaines liĂ©s Ă la santĂ©. Ils ont alors eu l’idĂ©e de crĂ©er des programmes d’encouragement et d’organiser la visite d’étudiants noirs mcgillois dans des cĂ©geps et des Ă©coles secondaires de la rĂ©gion de MontrĂ©al afin que les Ă©lèves noirs puissent s’imaginer travailler dans ce secteur.Â
« Les Ă©lèves voyaient des modèles et des visages familiers, des gens qui leur ressemblaient et qui les encourageaient Ă envisager une carrière dans ce domaine, ce qui leur semblait hors de portĂ©e jusque-là », prĂ©cise Owen Dan Luo.Â
Mentorat et durabilitĂ©Â
« Un groupe dirigĂ© par des Ă©tudiants qui donne aux Ă©tudiants les moyens d’agir – c’est ça l’essence de CHASM », ajoute Owen Dan Luo.Â
Actuellement, CHASM collabore avec 34 groupes communautaires des quatre coins de la ville. Le comitĂ© directeur de la quatrième cohorte est composĂ© de 11 étudiants, qui ne viennent pas tous de la FacultĂ© de mĂ©decine – certains Ă©tudient dans des domaines interdisciplinaires liĂ©s Ă la santĂ©, notamment Ă la maĂ®trise en Ă©pidĂ©miologie et en santĂ© publique, ou encore Ă l’École de santĂ© des populations et de santĂ© mondiale.Â
CHASM doit Ă©galement veiller Ă la durabilitĂ© de l’organisation. Habituellement, les Ă©tudiants quittent l’organisme au bout de trois ou quatre ans, et il faut absolument assurer une transition avec les cohortes subsĂ©quentes pour garantir la continuitĂ© des services.Â
C’est pourquoi la structure du programme doit pouvoir rĂ©sister au roulement des Ă©tudiants, surtout en ce qui concerne les partenariats avec les autres universitĂ©s.Â
Owen Dan Luo souligne le rĂ´le essentiel de mentor que le Dr Saleem Razack, directeur du Bureau de la responsabilitĂ© sociale et de l’engagement communautaire de la FacultĂ© de mĂ©decine et des sciences de la santĂ©, joue auprès du groupe.Â
« Nous recevons un excellent soutien du Bureau, et surtout du Dr Razack », soutient Owen Dan Luo.Â
Le directeur fournit des conseils et de la documentation, et il participe activement Ă toutes les activitĂ©s de planification stratĂ©gique du groupe.Â
« Il prend très souvent part Ă nos discussions; il prononce le mot d’ouverture. »Â
Les membres des Ă©quipes CHASM peuvent Ă©galement compter sur un rĂ©seau de professeurs-mentors, prĂ©sentement formĂ© de 24 personnes.Â
L’incubateur est composĂ© de quatre Ă©quipes : Plus Care participe Ă la crĂ©ation de modules en ligne utiles aux soignants qui Ĺ“uvrent auprès des personnes atteintes du VIH; Care through Tech procède Ă la collecte d’appareils technologiques pour ensuite aider les personnes en situation de logement prĂ©caire Ă se connecter Ă un rĂ©seau Wi-Fi, ce qui est particulièrement important en contexte de pandĂ©mie; Medical Herstory lutte contre le sexisme, la honte et la stigmatisation dont sont victimes les femmes dans le milieu de la santĂ©; et l’Association des Ă©tudiants en mĂ©decine de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ – urgence pĂ©diatrique aide des parents, principalement des immigrants et des demandeurs d’asile, Ă naviguer dans le système de santĂ© du QuĂ©bec et Ă trouver des ressources.