Un nouveau programme de mentorat dirigĂ© par une Ă©quipe d’étudiantes de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ vise Ă donner aux cĂ©gĂ©piens issus de milieux dĂ©favorisĂ©s de meilleures chances d’accĂ©der aux programmes professionnels de santĂ© de l’UniversitĂ©.Ěý
L’initiative s’inspire en partie d’un programme d’ateliers dĂ©ployĂ© il y a plus de dix ans. DestinĂ©s aux Ă©lèves du secondaire, les ateliers visent Ă dĂ©mystifier et rehausser l’accès Ă une carrière en santĂ©.Ěý
Les deux programmes de sensibilisation sont gĂ©rĂ©s par des Ă©tudiants qui collaborent Ă©troitement avec le Bureau de la responsabilitĂ© sociale et de l’engagement communautaire de la FacultĂ© de mĂ©decine et des sciences de la santĂ©. Leur objectif commun est d’accroĂ®tre la participation des populations sous-reprĂ©sentĂ©es dans les processus de candidature aux programmes professionnels de santĂ© de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ,Ěýnotamment dans les programmes suivants: mĂ©decine, mĂ©decine dentaire, sciences infirmières, physiothĂ©rapie, ergothĂ©rapie, diĂ©tĂ©tique et orthophonie.
Une Ă©quipe diversifiĂ©eĚý
«  Je pense qu’il est important que les Ă©tudiants reflètent le visage de notre communautĂ©  », indique °äłó°ůľ±˛őłŮľ±˛Ô˛ąĚý´ˇ˛ÔłŮľ±˛Ô´Ç°ů˛ą, Ă©tudiante en mĂ©decine et cofondatrice du nouveau programme de mentorat en soins de la santĂ© de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ destinĂ© aux Ă©tudiants des cĂ©geps.Ěý
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Christina, qui a grandi dans un foyer Ă faible revenu de MontrĂ©al-Nord, est la première personne de sa famille Ă poursuivre des Ă©tudes au-delĂ du secondaire. Elle a obtenu un diplĂ´me de cĂ©gep du Collège Dawson et un baccalaurĂ©at en pharmacologie Ă ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ avant d’entreprendre ses Ă©tudes de mĂ©decine. «  Quand je suis passĂ©e de Dawson Ă ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, j’ai Ă©tĂ© frappĂ©e de voir Ă quel point les personnes issues de milieux plus privilĂ©giĂ©s avaient accès Ă des ressources et Ă un rĂ©seau que je n’avais pas, explique-t-elle. Le jour oĂą j’ai intĂ©grĂ© la FacultĂ© de mĂ©decine, j’ai voulu redonner aux autres  ».
Le programme de mentorat en soins de la santĂ© a Ă©tĂ© crĂ©Ă© l’hiver dernier, après que Christina et sa collègue Ă©tudiante en mĂ©decine, °ä˛ąľ±łŮ±ôľ±˛ÔĚýł§łŮ´Ç»ĺ»ĺ˛ą°ůłŮ, ont eu l’idĂ©e de bâtir un programme pour les Ă©tudiants du cĂ©gep. Toutes deux ont participĂ© bĂ©nĂ©volement au programme de sensibilisation des Ă©coles secondaires, Explore!ĚýCareersĚýinĚýHealth, et ont Ă©tĂ© inspirĂ©es par les expĂ©riences positives des jeunes au camp d’étĂ© Explore! «  Nous nous sommes dit que ce serait formidable de mettre sur pied un programme pour les Ă©tudiants du cĂ©gep et de maintenir le contact avec eux durant toute l’annĂ©e  », ajoute Christina.Ěý
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Caitlin a Ă©galement grandi dans un foyer aux revenus modestes oĂą personne n’était allĂ© Ă l’universitĂ©. Son expĂ©rience montre comment des initiatives comme le programme de mentorat et Explore! peuvent aider Ă orienter les jeunes Ă©tudiants qui n’ont pas de famille ou d’amis pour les guider. Elle explique qu’au cours de ses Ă©tudes secondaires, elle «  n’a jamais envisagĂ© la mĂ©decine  ». C’est au cĂ©gep, oĂą elle a Ă©tudiĂ© les sciences avec mention, qu’a germĂ© l’idĂ©e qu’une carrière dans les soins de santĂ© pourrait lui convenir. «  Je ne me suis pas pour autant lancĂ©e d’emblĂ©e, uniquement parce que je n’étais pas sĂ»re de moi et que je n’étais pas suffisamment informĂ©e.  » Caitlin a donc obtenu un diplĂ´me de premier cycle en neurosciences Ă ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, puis une maĂ®trise en bioĂ©thique, avant d’intĂ©grer la FacultĂ© de mĂ©decine. «  Je pense que mon parcours aurait pu ĂŞtre plus simple si ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ avait eu une initiative semblable au programme de mentorat Ă l’époque  », poursuit-elle.
Un programme qui comble une lacune importanteĚý
Caitlin et Christina ont soumis leur idĂ©e de programme de mentorat pour les cĂ©geps Ă la Pre Nicole Li‑Jessen, qui prĂ©side le ComitĂ©Ěýd’expansion de la participation (CEP) de la FacultĂ©.Ěý«  Je trouve l’idĂ©e du programme de mentorat tellement inspirante, et l’enthousiasme contagieux des leadersĚýĂ©tudiants m’impressionne, commente la Pre Li-Jessen. Auparavant, l’ensemble des programmes du CEP ciblait uniquement les Ă©lèves du secondaire. Le ComitĂ© a reconnu la nĂ©cessitĂ© de prolonger son soutien Ă ces Ă©tudiants. Le programme de mentorat est apparu au bon moment pour combler cette lacune importante.  »
La Pre Li-Jessen a mis Caitlin et Christina en contact avec deux étudiantes d’autres disciplines de la santé qui étaient également intéressées par la promotion de la diversité. Caitlin et Christina ont ainsi fait équipe avec Shan Wang, étudiante en soins infirmiers, et Dahlia Thompson, doctorante à l’École des sciences de la communication humaine, pour cofonder le programme de mentorat.
Shan et Dahlia, toutes deux immigrĂ©es au Canada, ont apportĂ© de nouveaux points de vue Ă l’équipe.Ěý
Shan Wang
Shan et ses parents ont immigrĂ© de Chine lorsqu’elle avait cinq ans. Ses parents, employĂ©s au salaire minimum, n’avaient d’autre choix que de vivre avec leur famille dans des appartements insalubres oĂą ils devaient dormir dans la mĂŞme pièce sur un matelas que le père de Shan avait ramassĂ© dans la rue. Ayant grandi dans la pauvretĂ© et forcĂ©e de se dĂ©brouiller seule, Shan a joint le programme de mentorat parce qu’elle voulait crĂ©er des occasions dont elle n’avait pas bĂ©nĂ©ficiĂ© pour les Ă©tudiants qui viennent, comme elle, de milieux dĂ©favorisĂ©s.Ěý
Dahlia Thompson
Dahlia a grandi en JamaĂŻque, oĂą elle a Ă©tudiĂ© les langues et la linguistique Ă l'UniversitĂ© des WestĚýIndies. Tout en obtenant une maĂ®trise en informatique, elle s’est installĂ©e au Canada et a travaillĂ© Ă temps plein. «  Je ne savais pas si je serais en mesure de poursuivre mes Ă©tudes  », dit-elle. Mais elle s’est finalement «  rĂ©solue Ă faire le grand saut  » et Ă suivre sa passion Ă temps plein, en espĂ©rant que son programme de doctorat Ă ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ la mènerait Ă une carrière dans le domaine des stratĂ©gies d’alphabĂ©tisation pour les jeunes enfants et les lecteurs en difficultĂ©.
Un dĂ©marrage sur les chapeaux de rouesĚý
Lancer le programme de mentorat pendant une pandĂ©mie n’a pas Ă©tĂ© de tout repos. Le projet a dĂ©butĂ© comme un projet pilote au cours du trimestre d’hiver 2021, avec 12 mentorĂ©s - tous au Collège Dawson - et six mentorsĚýmcgillois. «  Nous avons travaillĂ© sur Zoom pour former les duos de mentors et mentorĂ©s , explique Caitlin. «  Nous donnons la prioritĂ© au partage d’expĂ©riences de vie. Le mentorat est destinĂ© aux Ă©tudiants issus de milieux sous-reprĂ©sentĂ©s, et nous pensons qu’il est très important de se reconnaĂ®tre dans son mentor. Ă€ la fin du trimestre, nous avons obtenu beaucoup de rĂ©troactions positives de la part de nos mentors et de nos mentorĂ©s.  »
Cet automne, le programme de mentorat n’a pas perdu de temps. L’équipe de direction s’est adressĂ©e Ă davantage de cĂ©geps, en anglais et en français. Plus de 50 Ă©tudiants au cĂ©gep, d’aussi loin que le CĂ©gep de Shawinigan, ont Ă©tĂ© associĂ©s Ă des mentors de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ.
«  Nous ciblons les groupes qui sont sous-reprĂ©sentĂ©s dans les professions de la santĂ©, explique Dahlia. Il s’agit notamment d’étudiants issus de mĂ©nages Ă faible revenu, des communautĂ©s rurales et qui s’identifient comme autochtones ou noirs.Ěý»
Les quatre cofondatrices sont toutes animées par la passion de donner aux étudiants défavorisés des ressources qui peuvent les mener au succès.
« La raison pour laquelle nous donnons la priorité aux étudiants sous-représentés est que nous voulons assurer l’équité afin qu’ils puissent être sur le même pied que ceux qui sont nés avec des privilèges, explique Shan. Nous leur donnons des outils pour qu’ils puissent se lancer dans la carrière qu’ils souhaitent poursuivre, tout comme ceux qui disposent d’un réseau de relations et qui n’ont pas besoin de cette aide. »
Ateliers pratiques pour les Ă©lèves du secondaireĚý
Le programme Explore!ĚýCareersĚýinĚýHealthĚýa Ă©tĂ© lancĂ© en 2009 par des Ă©tudiants en mĂ©decine de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ pour offrir aux Ă©lèves du secondaire l’occasion de dĂ©couvrir les professions de la santĂ© par le biais d’ateliers et d’activitĂ©s pratiques.
Jusqu’à l’an dernier, le programme se dĂ©roulait sur le campus du centre-ville de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, Ă MontrĂ©al, pendant trois jours en Ă©tĂ©, permettant ainsi chaque annĂ©e Ă une quarantaine de participants de visiter des laboratoires et des cliniques et de s’y essayer Ă une formation par simulation dans des tâches telles que la suture, les prĂ©lèvements sanguins ou l’utilisation d’un appareil d’échographie. Ce camp gratuit couvre un Ă©ventail de programmes : mĂ©decine, sciences infirmières, mĂ©decine dentaire, physiothĂ©rapie, ergothĂ©rapie, orthophonie, gĂ©nĂ©tique et pharmacologie.
Lisa Nguyen, Ă©tudiante en troisième annĂ©e en diĂ©tĂ©tique, a participĂ© Ă Explore! alors qu’elle Ă©tait au secondaire, en 2016. « J’avais une idĂ©e thĂ©orique des programmes comme la mĂ©decine, mais l’expĂ©rience du camp de trois jours Ă ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ m’a ouvert les yeux sur diffĂ©rentes professions dans le domaine des soins de santĂ© », explique Lisa, qui est maintenant vice-prĂ©sidente des finances pour l’équipe de direction Ă©tudiante d’Explore!
Passage en ligneĚý
Étant donnĂ© que le programme met l’accent sur les activitĂ©s pratiques, le passage Ă un format en ligne l’annĂ©e dernière a Ă©tĂ© un dĂ©fi, explique VitaĚýBardal, Ă©tudiante en mĂ©decine dentaire et coprĂ©sidente d’Explore!
« Nous en avons discutĂ© avec la Pre Li-Jessen. Elle a suggĂ©rĂ© d’envoyer un colis de matĂ©riel Ă chaque Ă©tudiant pour optimiser l’aspect pratique des ateliers. » Pour l’atelier de physiothĂ©rapie, par exemple, les participants ont reçu un colis contenant diffĂ©rents types de ruban adhĂ©sif afin que les Ă©lèves puissent suivre le bandage d’un pied, filmĂ© pour eux - et essayer de reproduire le bandage, chez eux.Ěý
Elana Fogel and VitaĚýBardal
Parmi les Ă©lèves du secondaire qui participent Ă ĚýExplore!,Ěýplusieurs n’ont aucun membre de leur famille qui travaille dans le secteur de la santĂ© et qui pourrait les aider Ă s’orienter dans le processus très compĂ©titif de candidature aux programmes professionnels, note Elana Fogel, Ă©tudiante en mĂ©decine dentaire et coprĂ©sidente du programme. « Il est très gratifiant de les renseigner sur le processus de candidature et les carrières, et d’être une ressource pour eux. » Les participants sont encouragĂ©s Ă communiquer par courriel avec les animateurs des ateliers s’ils sont intĂ©ressĂ©s par une carrière en particulier.
De plus, le programme de mentorat pour les étudiants du cégep offre maintenant une autre piste de soutien continu, ajoute Vita. « Si un élève est en dernière année du secondaire, mais qu’il veut continuer à être encadré au cégep, nous le dirigeons vers le programme de mentorat. »
« Bravo aux leaders Ă©tudiants du programme de mentorat et d’Explore! pour leur grande crĂ©ativitĂ© et leur rĂ©silience, surtout pendant la pĂ©riode difficile de la pandĂ©mie, souligne la Pre Li-Jessen. Je tiens Ă©galement Ă remercier Dialogue ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ pour son gĂ©nĂ©reux soutien financier Ă ces importants programmes de sensibilisation. Nous espĂ©rons que certains de ces programmes seront de nouveau offerts en prĂ©sentiel afin que les participants puissent vĂ©ritablement faire l’expĂ©rience de l’environnement d’apprentissage dynamique et diversifiĂ© du campus de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ dans un proche avenir. »Ěý
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