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1ère transplantation d’îlots pancréatiques au Québec

Le traitement novateur du diabète de type I constitue une première étape vers la création d’un réseau régional pour l’isolement et la transplantation des cellules des îlots pancréatiques

Le Centre universitaire de ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ (CUSM) vient de procĂ©der Ă  la première transplantation d’îlots pancrĂ©atiques auĚýQuĂ©bec. Cette percĂ©e scientifique faisait suite Ă  un processus complexe visant Ă  isoler les cellules des Ă®lots pancrĂ©atiques d’un donneur, rĂ©alisĂ© au laboratoire de transplantation d’îlots humains duĚýCUSM.

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 23 July 2015

Cette intervention, qui ne nĂ©cessite pas de chirurgie et qui rĂ©duit de 10Ěýfois la durĂ©e du sĂ©jour Ă  l’hĂ´pital, constitue une percĂ©e importante dans le traitement du diabète de typeĚý1; il s’agit Ă©galement de la première Ă©tape de ce que les chercheurs espèrent ĂŞtre la crĂ©ation d’un rĂ©seau rĂ©gional de distribution pour ce traitementĚýnovateur.

Le diabète de typeĚý1, que l’on appelle aussi parfois diabète auto-immune ou diabète juvĂ©nile, est attribuable Ă  l’incapacitĂ© du pancrĂ©as de produire suffisamment d’insuline, ce qui entraĂ®ne une perturbation de la rĂ©gulation de la glycĂ©mie dans l’organisme. Il est impossible de prĂ©venir cette maladie, qui nĂ©cessite le contrĂ´le de la glycĂ©mie la vie durant, de mĂŞme que des injections quotidiennes d’insuline, afin de prĂ©venir des complications graves Ă  long terme, comme la cĂ©citĂ©, un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral, l’insuffisance rĂ©nale et les maladiesĚýcardiovasculaires.Ěý

Sans chirurgie

«ĚýPour certains patients, la transplantation d’un pancrĂ©as peut s’avĂ©rer une option, mais cette intervention comporte des risques importants, et la chirurgie implique souvent des soins spĂ©cialisĂ©s dispensĂ©s dans une unitĂ© de soins intensifs ainsi qu’une hospitalisation qui peut durer jusqu’à un moisĚý», explique le DrĚýStevenĚýParaskevas, directeur du programme de transplantation d'Ă®lots pancrĂ©atiques et du pancrĂ©as auĚýCUSM. L’infusion d’îlots – les amas de cellules pancrĂ©atiques qui produisent l’insuline – est une technique non chirurgicale qui fait l’objet d’études dans certains centres hospitaliers universitaires; cette technique est utilisĂ©e comme solution de rechange Ă  la transplantation d’un pancrĂ©asĚýentier.

«ĚýComme la transplantation d’îlots pancrĂ©atiques est Ă  effraction minimale, elle reprĂ©sente une amĂ©lioration incroyable pour les patients et pour le système de ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ©, car elle rĂ©duit les risques et les taux d’infection, et raccourcit la pĂ©riode de convalescence; de plus, avec cette technique, les sĂ©jours Ă  l’hĂ´pital se mesurent en heures ou en jours plutĂ´t qu’en semainesĚý», ajoute le DrĚýParaskevas, qui est Ă©galement professeur agrĂ©gĂ© de chirurgie Ă  l’UniversitĂ©ĚýÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ.

« Je ne pouvais plus rester seule »

Pour la patiente ZohraĚýNabbus, originaire de Pointe-Claire, auĚýQuĂ©bec, vivre avec le diabète de typeĚý1 Ă©tait devenu un dĂ©fi de plus en plus exigeant. Après une transplantation de rein et une transplantation du pancrĂ©as qui n’avait pas fonctionnĂ©, les Ă©pisodes d’hypoglycĂ©mie se faisaient plus frĂ©quents. «ĚýJ’en Ă©tais rendue Ă  un point oĂą je ne pouvais plus rester seule; aussi, lorsque j’ai entendu dire que leĚýCUSM avait mis au point la technique de transplantation d’îlots pancrĂ©atiques, il n’y avait aucun doute dans mon esprit; je voulais recevoir ce traitementĚý», explique-t-elle.Ěý

L’intervention a commencĂ© en mai, au laboratoire de transplantation d’îlots humains, oĂą les cellules des Ă®lots ont Ă©tĂ© prĂ©levĂ©es du pancrĂ©as d’un donneur compatible – il s’agit d’un processus dĂ©licat qui a nĂ©cessitĂ© des annĂ©es d’expĂ©rience pratique en mĂ©decine et d’investissement dans la technologie. DeuxĚýjours plus tard, les Ă®lots ainsi isolĂ©s ont Ă©tĂ© infusĂ©s dans le foie de la patiente au moyen d’un petit cathĂ©ter introduit dans l’abdomen, et ce, sans qu’il soit nĂ©cessaire de procĂ©der Ă  une chirurgie. L’ensemble de l’intervention a Ă©tĂ© effectuĂ©e sur le site Glen duĚýCUSM, dans la salle de radiologieĚýinterventionnelle.

«ĚýUne fois que les cellules ont Ă©tĂ© transfusĂ©es dans le foie, nous avons surveillĂ© la patiente et avons attendu, commente le DrĚýBenoit Gallix, directeur du DĂ©partement de radiologie au CUSM et directeur du
DĂ©partement de Radiologie Diagnostique Ă  l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, qui a pratiquĂ© l’intervention avec la DreĚýTatiana Cabrera, radiologiste auĚýCUSM et professeure adjointe Ă  l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ. Quelques jours après l’intervention, la patiente a commencĂ© Ă  produire elle-mĂŞme de l’insuline; plusieurs semaines plus tard, elle Ă©tait devenue complètement non insulino-dĂ©pendante – l’ensemble de l’intervention n’aurait pas pu mieux se dĂ©rouler.Ěý»

De plus, l’ensemble du processus n’a nĂ©cessitĂ© qu’une seule infusion, plutĂ´t que les deux ou trois prĂ©vues par les chercheurs. «ĚýNotre Ă©quipe a fait Ă©voluer le protocole Ă©tabli en utilisant une nouvelle pièce d’équipement technologique appelĂ©e Giner Portable Pancreas Persufflation™ System, qui maintient le pancrĂ©as bien oxygĂ©nĂ© une fois qu’il est prĂ©levĂ© du donneur, avant que les Ă®lots soient isolĂ©s, a commentĂ© CraigĚýHasilo, directeur du Laboratoire de transplantation d’îlots humains. Nous croyons que cette technique a permis la transplantation de cellules de meilleure qualitĂ©, rĂ©duisant ainsi la nĂ©cessitĂ© de procĂ©der Ă  de multiplesĚýinfusions.Ěý»

La vie s’est rapidement transformĂ©e pour ZohraĚýNabbus.

«ĚýAprès avoir vĂ©cu pendant 35Ěýans avec le diabète de typeĚý1, il est difficile de se dĂ©barrasser de l’habitude de planifier ses repas, de surveiller son taux de glycĂ©mie ou de prĂ©parer ses injections d’insuline, mais, finalement, j’y arrive, dit-elle. J’ai plus de libertĂ© et de souplesse pour vivre ma vie et je me sens beaucoup plus en sĂ©curitĂ©.Ěý»

Le Québec, l’endroit idéal pour un réseau de transplantation d’îlots pancréatiques

Le CUSM dĂ©veloppe depuis une dizaine d’annĂ©es les connaissances et le savoir-faire pour effectuer la transplantation d’îlots pancrĂ©atiques; l’institution est le seul centre dans l’Est du Canada et l’un des quelque douze centres en AmĂ©rique du Nord Ă  ĂŞtre en mesure d’isoler et de transplanter les Ă®lots pancrĂ©atiques. «ĚýNous aspirons Ă  crĂ©er un rĂ©seau, oĂą les cellules des Ă®lots pancrĂ©atiques seraient traitĂ©es dans notre institution pour ensuite ĂŞtre infusĂ©es dans le cadre d’interventions pratiquĂ©es dans les Ă©tablissements de soins dans l’ensemble de la rĂ©gion, a ajoutĂ© leĚýDrĚýParaskevas. Le QuĂ©bec est l’endroit idĂ©al pour crĂ©er un rĂ©seau du genre, compte tenu des pourcentages de donneurs supĂ©rieurs Ă  la moyenne.Ěý»

« Transplant QuĂ©bec salue l'Ă©quipe chevronnĂ©e du CUSM, dirigĂ©e par le Dr Steven Paraskevas et se rĂ©jouit que le QuĂ©bec puisse compter sur le Laboratoire de transplantation d'Ă®lots humains pour offrir un traitement novateur et efficace Ă  des patients, dont la ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© et la qualitĂ© de vie seront grandement amĂ©liorĂ©es. Nous continuerons d'ĂŞtre au rendez-vous pour soutenirĚý le travail du Laboratoire comme nous l'avons fait dans la phase de recherche.Cette collaboration s'inscrit au coeur de la mission deĚý TQ qui coordonne le don d'organes au QuĂ©bec» a soulignĂ© Louis Beaulieu,directeur gĂ©nĂ©ral de Transplant QuĂ©bec.Ěý Ěý Ěý

La transplantation d’îlots pancrĂ©atiques est actuellement considĂ©rĂ©e comme un traitement novateur auĚýCanada; elle a fait l’objet d’une Ă©valuation par l’UnitĂ© d’évaluation des technologies de la ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© duĚýCUSM, en vue d’une utilisation plus rĂ©pandue, de mĂŞme que par la Food and Drug AdministrationĚý(FDA), aux fins d’approbation aux États-Unis. Cette intervention est dĂ©jĂ  reconnue pour le traitement du diabète au Royaume-Uni et enĚýEurope. Il y a environ trois millions de personnes atteintes de diabète auĚýCanada, dont plus de 300Ěý000 atteintes du diabète de typeĚý1.Ěý

Le projet de transplantation d’îlots pancrĂ©atiques a bĂ©nĂ©ficiĂ© du soutien de la Fondation de l’HĂ´pital Royal Victoria, de la Fondation de l’HĂ´pital gĂ©nĂ©ral de MontrĂ©al, de l’Institut de recherche duĚýCUSM, de Transplant QuĂ©bec et de la Fondation canadienne pour l’innovation.

Pour de plus amples renseignements, consultez le site Web suivantĚý:

Illustration: Giovanni Maki - Naftanel MA, Harlan DM (2004) Pancreatic Islet Transplantation. PLoS Med 1(3): e58Ěý
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PHOTO: Dave Sidaway, The Gazette (Dr. BenoĂ®t Gallix, directeur du DĂ©partement de radiologie au CUSM et directeur du DĂ©partement de Radiologie Diagnostique Ă  l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, Svetalna Bityutskaya, Technologue d'intervention en radiologie, Maria Renzullo, Technologue d'intervention en radiologie, Zohra Nabbus, Patiente, Dr. Steven Paraskevas, directeur du programme de transplantation d'Ă®lots pancrĂ©atiques et du pancrĂ©as au CUSM, Marco Gasparrini, Adjoint de recherche, Laboratoire de transplantation d'Ă®lots humains,ĚýCraig Hasilo, directeur du Laboratoire de transplantation d'Ă®lots humains)

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