Coup d’œil sur la recherche : Design inspiré de l'origami et pourquoi les souris ont peur des bananes
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Environnement
Les populations Ă faible revenu seront touchĂ©es plus durement par les canicules |ĚýRisques environnementaux des eaux usĂ©es traitĂ©es dans le monde |ĚýL’air des villes enneigĂ©es est plus polluĂ© |ĚýDes projections climatiques plus justes |ĚýL’herbicide Roundup perturbe la biodiversitĂ© de l’eau douce |ĚýSĂ©quençage du gĂ©nome du touladi afin d’assurer la survie de l’espèce |ĚýComment les espèces Ă©lisent-elles leur habitat?Ěý| Des stratĂ©gies durables pour une meilleure gestion des eaux de ruissellement urbainĚý|Ěý1,4 million d’arbres mourront aux États-Unis d’ici 2050Ěý|ĚýIncidence de l’alimentation des orques sur les changements climatiques
Incidence de l’alimentation des orques sur les changements climatiques
Les orques – Ă©galement appelĂ©es « Ă©paulards » – envahissent l’Arctique, venant ainsi perturber considĂ©rablement un Ă©cosystème dĂ©jĂ fortement Ă©branlĂ© par les changements climatiques. En reconstituant l’alimentation de ces mammifères Ă partir des lipides prĂ©sents dans leur lard, une Ă©quipe de chercheurs de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ a fait des dĂ©couvertes lui permettant de mieux comprendre l’impact de ces cĂ©tacĂ©s sur leur milieu de vie.
« Cette analyse nous renseignera sur les changements intervenant dans leur alimentation et sur les perturbations possibles des rĂ©seaux alimentaires de l’Arctique », affirme , doctorante au DĂ©partement des sciences des ressources naturelles de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ et auteure principale de l’étude.
Pour reconstituer l’alimentation des cétacés, les chercheurs ont réalisé une analyse quantitative de la signature des acides gras (QFASA) dans des échantillons provenant d’orques en captivité. Ils ont ensuite évalué la composition en acides gras d’orques sauvages du Groenland et d’éventuelles proies de ces prédateurs. Au terme de l’analyse précitée, ils ont déterminé que les orques du Groenland se nourrissaient principalement de phoques du Groenland et de phoques à capuchon, espèces trouvées dans l’estomac de certains animaux.
Cette nouvelle analyse pourrait faciliter l’étude de l’alimentation des orques partout dans le monde et nous permettre de mieux prédire les incidences possibles de ces cétacés sur les réseaux alimentaires de l’Arctique.
L’article « », par Anaïs Remili et coll., a été publié dans la revue Nature.
Des stratĂ©gies durables pour une meilleure gestion des eaux de ruissellement urbainĚý
L’expansion des zones urbaines et des surfaces asphaltĂ©es ainsi que bĂ©tonnĂ©es entraĂ®ne inĂ©vitablement une augmentation drastique des eaux de ruissellement urbain. Ces surfaces quasi impermĂ©ables empĂŞchent l’infiltration des eaux dans le sol et la recharge des nappes phrĂ©atiques – source importante d’eau potable. De plus, les eaux de ruissellement urbain ne sont gĂ©nĂ©ralement pas traitĂ©es. Pourtant, elles contiennent leur lot de contaminants et servent consĂ©quemment de vecteur de transport vers les eaux naturelles.Ěý Des dĂ©bris de plastique, des dĂ©tergents, des pesticides, des mĂ©taux lourds et d’autres contaminants provenant des eaux de ruissellement peuvent causer des toxicitĂ©s aiguĂ«s pour certains organismes aquatiques. Des risques chroniques guettent Ă©galement les Ă©cosystèmes ainsi que les humains qui y sont exposĂ©s via la consommation d’eau potable, de poissons et fruits de mer.ĚýĚý
Une Ă©tude rĂ©cente rĂ©vèle que la toxicitĂ© des eaux de ruissellement urbain est mal dĂ©finie et pourrait ĂŞtre sous-estimĂ©e Ă l’échelle mondiale. , chercheur postdoctoral Ă l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, et Nathalie Tufenkji, professeure de gĂ©nie chimique Ă l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les biocolloĂŻdes et les surfaces, et Chelsea Rochman, professeure Ă l’UniversitĂ© de Toronto, demandent aux villes et aux experts du domaine de mieux Ă©valuer le risque liĂ© Ă ces eaux de ruissellement. En fonction du risque, les villes sauront s’il est nĂ©cessaire de mieux traiter leurs eaux de ruissellement urbain afin de protĂ©ger les sources d’eau potable et de rĂ©duire les effets nuisibles sur les Ă©cosystèmes aquatiques.Ěý
Ces chercheurs estiment qu’il faut mettre en place des politiques et des mesures internationales afin de prĂ©server nos ressources en eau. « Les villes densĂ©ment peuplĂ©es ont besoin de solutions durables et Ă©conomiquement viables, comme des bassins de rĂ©tention pour le stockage et le traitement simultanĂ©s de ces eaux», soutiennent les chercheurs de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ. « On pourrait penser Ă des rĂ©servoirs tampons capables d’éliminer plusieurs contaminants avant que les eaux de ruissellement ne se dĂ©versent dans les eaux naturelles. »Ěý
L’article « », par Mathieu Lapointe, Chelsea M. Rochman et Nathalie Tufenkji, a Ă©tĂ© publiĂ© dans Nature Sustainability.Ěý
Insectes envahissants : 1,4 million d’arbres mourront aux États-Unis d’ici 2050Ěý
Selon une nouvelle Ă©tude menĂ©e par des chercheurs de l’Université ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, de la station de recherche du Sud du Service des forĂŞts (DĂ©partement de l’Agriculture des États-Unis) et de l’UniversitĂ© d’État de la Caroline du Nord, des insectes envahissants pourraient causer la mort de 1,4 million d’arbres de rue au cours des 30 prochaines annĂ©es, et leur remplacement pourrait coĂ»ter plus de 900 millions de dollars US. Les rĂ©sultats de l’étude ont Ă©tĂ© publiĂ©s dans le de la British Ecological Society.Ěý
, titulaire d’un doctorat de l’Université ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ et auteure principale de l’étude, a fait pour la première fois des prĂ©visions spatiales nationales sur la mortalitĂ© des arbres de rue causĂ©e par les insectes envahissants. Elle a crĂ©Ă© des modèles applicables, par extrapolation, Ă environ 30 000 zones urbaines des États-Unis. Emma Hudgins, maintenant boursière postdoctorale Ă l’Université Carleton, avance que 90 % des 1,4 million d’arbres dont la mort est prĂ©vue dans l’étude seront tuĂ©s par l’agrile du frĂŞne (Agrilus planipennis); en effet, on prĂ©voit que cet insecte causera la mort de la quasi-totalitĂ© des frĂŞnes dans plus de 6 000 zones urbaines. Selon les chercheurs, les dĂ©gâts causĂ©s par les insectes envahissants ne seront pas rĂ©partis Ă©galement dans le pays : la mortalitĂ© sera concentrĂ©e Ă 95 % dans moins du quart des localitĂ©s amĂ©ricaines.ĚýĚý
Ces constats, croit l’équipe, pourront aider les responsables de la gestion des arbres en milieu urbain Ă dĂ©terminer quelles espèces, et quelles zones, seront les plus susceptibles d’être attaquĂ©es par les insectes envahissants. Ils pourront s’en servir pour faire ressortir l’importance de saines pratiques de gestion, comme la mise en quarantaine des produits du bois. « Nous espĂ©rons que les rĂ©sultats de notre recherche serviront de mise en garde contre la plantation d’une seule espèce d’arbre dans des villes entières, comme ce fut le cas pour les frĂŞnes en AmĂ©rique du Nord. En augmentant la diversitĂ© des arbres urbains, nous rĂ©sisterons mieux aux infestations de parasites », fait valoir Emma Hudgins.ĚýĚý
L’article «  », par Emma J. Hudgins et coll., a Ă©tĂ© publiĂ© dans Journal of Applied Ecology.ĚýĚý
Les populations Ă faible revenu seront touchĂ©es plus durement par les caniculesĚý
D’ici 2060, les rĂ©gions les plus pauvres du monde seront deux Ă cinq fois plus susceptibles d’être exposĂ©es aux canicules que les pays plus riches, selon une Ă©tude rĂ©cente dirigĂ©e par le professeur ´ł˛ą˛Ô A»ĺ˛ąłľ´Ç·É˛ő°ěľ± et , du DĂ©partement de gĂ©nie des bioressources. D’ici la fin du siècle, l’exposition Ă la chaleur chez le quart le plus pauvre de la population mondiale sera Ă©quivalente Ă celle du reste des habitants de la planète.Ěý
Pour Ă©valuer le changement de l’exposition aux canicules, les chercheurs ont analysĂ© les canicules des 40 dernières annĂ©es Ă l’échelle mondiale et Ă©tabli des projections Ă partir de modèles climatiques. Ils ont aussi estimĂ© la capacitĂ© des pays Ă s’adapter Ă la hausse des tempĂ©ratures pour ainsi diminuer leur risque d’exposition Ă la chaleur. Les chercheurs ont constatĂ© que, si les pays riches sont Ă mĂŞme d’attĂ©nuer les risques en investissant rapidement dans des mesures d’adaptation aux changements climatiques, le quart le plus pauvre de la planète, lui, mettra probablement davantage de temps Ă s’adapter et fera donc face Ă un risque accru de problèmes causĂ©s par la chaleur. Comparativement au quart le plus riche du monde, le quart le plus pauvre accuse un retard moyen d’environ 15 ans en ce qui a trait Ă l’adaptation Ă la hausse des tempĂ©ratures. Selon les chercheurs, cette Ă©tude montre, une fois de plus, que l’on devra absolument investir dans des mesures d’adaptation Ă l’échelle de la planète pour Ă©viter les catastrophes humaines d’origine climatique.Ěý
L’article «  », par ˛Ń´Çłó˛ąłľłľ˛ą»ĺ R±đłú˛ąâ€ŻA±ôľ±łú˛ą»ĺ±đłó et coll., a Ă©tĂ© publiĂ© dans Earth’s Future.Ěý
Risques environnementaux des eaux usées traitées dans le monde
On constate avec Ă©tonnement que, mĂŞme une fois traitĂ©es, les eaux usĂ©es peuvent constituer une source de pollution concentrĂ©e, notamment en raison des produits pharmaceutiques qu’on utilise Ă la maison. Afin de comprendre l’effet des effluents d’eaux usĂ©es sur la qualitĂ© des plans d’eau rĂ©cepteurs, les chercheurs doivent connaĂ®tre l’emplacement des usines d’épuration ainsi que les quantitĂ©s d’eaux usĂ©es qu’elles rejettent. C’est pourquoi des scientifiques de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ ont crĂ©Ă© une vaste base de donnĂ©es indiquant l’emplacement et les caractĂ©ristiques de 58 502 usines de traitement des eaux usĂ©es partout dans le monde. Ă€ l’aide de cette information, Heloisa Ehalt Macedo, doctorante au DĂ©partement de gĂ©ographie de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, et son Ă©quipe ont dressĂ© le relevĂ© de 1,2 million de kilomètres de cours d’eau qui reçoivent les eaux usĂ©es rejetĂ©es par ces installations. Cet afflux peut prĂ©senter un risque si les eaux usĂ©es ne sont pas traitĂ©es comme il se doit. En effet, certains des cours d’eau Ă©tudiĂ©s affichaient un taux de dilution des eaux usĂ©es considĂ©rĂ© comme risquĂ© sur le plan environnemental. Cette Ă©tude constitue la première Ă©tape de la mise au jour des zones les plus exposĂ©es Ă la pollution par des contaminants dits « nouvellement prĂ©occupants », comme les produits pharmaceutiques des mĂ©nages. ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ jette Ă©galement les bases qui permettront, Ă terme, de cibler les usines d’épuration dont la capacitĂ© de traitement doit impĂ©rativement ĂŞtre amĂ©liorĂ©e dans une optique de rĂ©duction des risques environnementaux.
L’article « », par Ehalt Macedo et coll., a été publié dans Earth System Science Data.
L’air des villes enneigées est plus pollué
La concentration de carbone noir, puissant polluant atmosphĂ©rique, est plus Ă©levĂ©e dans les villes enneigĂ©es comme MontrĂ©al que dans les villes au climat plus tempĂ©rĂ©. VoilĂ le constat de et de Parisa Ariya, du DĂ©partement des sciences atmosphĂ©riques et ocĂ©aniques et du DĂ©partement de chimie. La raison : les particules de carbone noir provenant du carburant diesel et d’autres combustibles fossiles se dĂ©posent sur les surfaces après un sĂ©jour sur la neige, puis sont rejetĂ©es dans l’atmosphère. Ainsi, pour un mĂŞme taux d’émission de carbone, la concentration de polluants sera beaucoup plus Ă©levĂ©e dans une ville froide que dans une ville tempĂ©rĂ©e. Par ailleurs, en comparant deux points chauds de la pollution Ă MontrĂ©al, l’équipe a constatĂ© que la concentration de carbone noir Ă©tait 400 % plus Ă©levĂ©e Ă l’aĂ©roport qu’au centre-ville. Dans l’étude, on souligne Ă©galement que les dangers des climats froids pour la ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© publique ne sont pris en compte nulle part dans le monde pour l’établissement des normes de qualitĂ© de l’air. Enfin, l’étude met en lumière un fait digne de mention : pendant le confinement instaurĂ© en mars 2020 en raison de la COVID-19, la concentration de carbone noir a diminuĂ© de 72 % dans le centre-ville de MontrĂ©al, ce qui montre que la plupart des polluants atmosphĂ©riques proviennent de l’activitĂ© humaine.
L’article « », par Houjie Li et coll., a été publié dans le Journal of Geophysical Research-Atmospheres.
Changements climatiques : des projections plus justes
Depuis des dizaines d’annĂ©es, les scientifiques ont recours Ă la puissance des superordinateurs pour prĂ©dire le rĂ©chauffement climatique. Mais quel est le degrĂ© d’exactitude de leurs prĂ©dictions? Dans les modèles climatiques actuels, des interactions complexes entre des millions de variables sont prises en compte grâce Ă la rĂ©solution d’équations mettant en Ă©vidence les effets de l’atmosphère, de l’ocĂ©an, de la glace, de la surface Ă©mergĂ©e et du soleil sur le climat de la Terre. Si toutes les projections vont dans le sens d’une atteinte imminente des seuils dangereux, elles diffèrent grandement quant au moment et aux circonstances. Mais voilĂ que des chercheurs de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ – dont le Pr Shaun Lovejoy et Roman Procyk, du DĂ©partement de physique – ont dĂ©cidĂ© de mettre un peu d’ordre dans ces projections. En s’appuyant sur un modèle pensĂ© par le chercheur nobĂ©lisĂ© Klaus Hasselmann, ils ont mis au point une mĂ©thode d’évaluation des changements climatiques Ă la fois plus prĂ©cise et plus exacte. Leurs projections s’appuient sur des Ă©quations prenant en compte le bilan Ă©nergĂ©tique de la planète ainsi que les processus atmosphĂ©riques lents et rapides. Cette percĂ©e ouvre de nouvelles avenues de recherche sur les climats qui ont ponctuĂ© et vont ponctuer l’évolution de la Terre, notamment les pĂ©riodes glaciaires. Le modèle peut mĂŞme servir Ă projeter avec prĂ©cision les tempĂ©ratures rĂ©gionales. En comparant leurs projections Ă celles, gĂ©nĂ©ralement admises, du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les chercheurs ont conclu Ă l’exactitude gĂ©nĂ©rale des projections du GIEC, Ă quelques diffĂ©rences notables près. Ainsi, selon le nouveau modèle, les seuils dangereux seront franchis un peu plus tard, mais ce passage se fera beaucoup plus rapidement. Les chercheurs estiment Ă 50 % la probabilitĂ© que nous dĂ©passions le seuil de 1,5 °C d’ici Ă 2040.
L’article « », par Roman Procyk et coll., a été publié dans Earth System Dynamics.
L’herbicide Roundup perturbe la biodiversité de l’eau douce
Alors que ł§˛ą˛ÔłŮĂ© Canada repousse la date limite de consultation publique sur le rehaussement des quantitĂ©s limites d’herbicides dans certains aliments, une Ă©tude de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ montre que l’herbicide Roundup, Ă des concentrations couramment mesurĂ©es dans les eaux de ruissellement agricoles, peut avoir des effets dramatiques sur les communautĂ©s bactĂ©riennes naturelles. « Dans les Ă©cosystèmes d’eau douce, les bactĂ©ries sont le premier maillon de la chaĂ®ne alimentaire. La rĂ©percussion en cascade des effets du Roundup sur les Ă©cosystèmes d’eau douce et ses effets potentiels sur leur Ă©quilibre Ă long terme mĂ©rite d’être Ă©tudiĂ©e beaucoup plus en profondeur », soutiennent les chercheurs.
ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ « » a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Molecular Ecology.
Séquençage du génome du touladi afin d’assurer la survie de l’espèce
Une Ă©quipe internationale de chercheurs des États-Unis et du Canada, notamment de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, a rĂ©ussi Ă constituer un gĂ©nome de rĂ©fĂ©rence pour le touladi (truite grise) afin d’aider les organismes fĂ©dĂ©raux et amĂ©ricains dans leurs efforts de rĂ©introduction et de conservation de l’espèce. Jadis le poisson prĂ©dateur le plus important des Grands Lacs, le touladi a frĂ´lĂ© l’extinction entre les annĂ©es 1940 et 1960 en raison de la pollution, de la surpĂŞche et de la prĂ©dation par l’anguille lamproie, une espèce envahissante. Alors que les populations de touladi prĂ©sentaient autrefois des niveaux de diversitĂ© Ă©tonnants en termes de taille, d’apparence et de capacitĂ© d’adaptation Ă des environnements variĂ©s, elles n’ont survĂ©cu que dans les lacs SupĂ©rieur et Huron. Selon l’équipe de recherche, les gĂ©nomes des salmonidĂ©s (la famille qui comprend le touladi) sont plus difficiles Ă reconstituer que ceux de nombreux autres animaux. « Il y a 80 Ă 100 millions d’annĂ©es, le gĂ©nome complet de l’ancĂŞtre de toutes les espèces de salmonidĂ©s auxquelles appartient le touladi s’est dupliquĂ©. Par consĂ©quent, il est difficile de reconstituer les gĂ©nomes des salmonidĂ©s, en raison de leur nature hautement rĂ©pĂ©titive et de la multitude de rĂ©gions gĂ©nomiques dupliquĂ©es qui prĂ©sentent des sĂ©quences similaires », explique , chef des sciences du gĂ©nome au Centre de gĂ©nomique de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, oĂą le sĂ©quençage a eu lieu.
ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ « » a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Molecular Ecology Resources.
Comment les espèces élisent-elles leur habitat?
Au fil des changements climatiques, quels facteurs dĂ©termineront les lieux oĂą les espèces pourront survivre et prospĂ©rer? Les scientifiques tentent de rĂ©pondre Ă cette question en Ă©tudiant les critères de choix d’habitat des espèces aujourd’hui. Le climat rude et froid joue un rĂ´le, en particulier vers les pĂ´les, comme au Canada. Mais les chercheuses, Anna Hargreaves, professeure adjointe au DĂ©partement de biologie de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, et Alexandra Paquette montrent que les interactions avec d’autres espèces (comme les relations de concurrence et de prĂ©dation) sont Ă©galement des facteurs importants, surtout dans des climats plus chauds, vers l’équateur.
ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ « » a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Ecology Letters.
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L'insĂ©curitĂ© alimentaire et la ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© mentale des enfants |ĚýUn gradateur pour la croissance des cellules cĂ©rĂ©brales humaines |ĚýDe nouvelles avenues pour la crĂ©ation d’implants |ĚýUn outil pour prĂ©dire l’issue du comaĚý|ĚýUne nouvelle cible pour le traitement de l’infertilitĂ© |ĚýDes chercheurs Ă©tudient l’aorte humaine pour mieux l’imiter |ĚýDouleurs parkinsoniennes et dopamine |ĚýLe traitement d’une maladie rare dĂ©couverte au QuĂ©bec |ĚýCĹ“ur et musique au diapason | Le stress fait fuir la difficultĂ© |ĚýDes vaccins contre la COVID-19 moins coĂ»teux et plus accessibles
L'insĂ©curitĂ© alimentaire et ses effets Ă long terme sur la ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© mentale des enfants
Selon une recherche menĂ©e par l'UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, l'insĂ©curitĂ© alimentaire dans l'enfance est Ă©troitement associĂ©e Ă divers problèmes de ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© mentale et Ă des difficultĂ©s scolaires Ă l'adolescence. Une nouvelle Ă©tude a rĂ©vĂ©lĂ© que les enfants qui avaient connu l'insĂ©curitĂ© alimentaire avant l'âge de 13 ans Ă©taient confrontĂ©s Ă de plus grandes difficultĂ©s scolaires Ă l'âge de 15 ans, notamment Ă davantage d'intimidation et Ă un risque plus Ă©levĂ© de dĂ©crochage scolaire. Ils Ă©taient Ă©galement plus susceptibles que leurs pairs de consommer du cannabis.Ěý
« La pandĂ©mie de COVID-19 a fait basculer de nombreux mĂ©nages dans des situations de prĂ©caritĂ©. Dans ce contexte, il est important que les professionnels de la ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© puissent identifier les enfants affectĂ©s et que les familles aient accès aux services dont elles ont besoin », explique l'auteur principal, Dr Vincent Paquin, rĂ©sident en psychiatrie Ă la FacultĂ© des sciences mĂ©dicales et de la ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ©. La recherche s'est basĂ©e sur la comparaison des trajectoires de 2 032 individus faisant partie de la cohorte de l'Étude longitudinale du dĂ©veloppement des enfants du QuĂ©bec. Environ 4 % des jeunes participants avaient un risque persistant d’être exposĂ©s Ă l'insĂ©curitĂ© alimentaire entre la petite enfance et l'adolescence.Ěý
par Vincent Paquin et al publiĂ© dans JAMA Network Open.Ěý
Un gradateur pour la croissance des cellules cérébrales humaines
La croissance harmonieuse des cellules est essentielle au bon dĂ©veloppement du cerveau et Ă l’interruption de la croissance des tumeurs cĂ©rĂ©brales agressives. Le rĂ©seau des molĂ©cules qui rĂ©gissent la croissance des cellules cĂ©rĂ©brales est vaste et complexe, mais des chercheurs de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ ont isolĂ© un gène capable Ă lui seul de maĂ®triser la croissance des cellules cĂ©rĂ©brales chez l’humain.
Dans un article publiĂ© rĂ©cemment dans la revue Stem Cell Reports, Carl Ernst, professeur agrĂ©gĂ© au DĂ©partement de psychiatrie de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, et son Ă©quipe rĂ©vèlent que l’anomalie du gène FOXG1 dans les cellules cĂ©rĂ©brales de patients atteints d’une forme grave de microcĂ©phalie – maladie se caractĂ©risant par un cerveau anormalement petit – avait pour effet de rĂ©duire la croissance de ces cellules. Ă€ l’aide du gĂ©nie gĂ©nĂ©tique, les chercheurs ont activĂ©, Ă diffĂ©rents degrĂ©s, le gène FOXG1 dans les cellules d’un patient atteint de microcĂ©phalie et observĂ© des augmentations correspondantes de la croissance des cellules cĂ©rĂ©brales. Ils ont ainsi dĂ©couvert un formidable gradateur qui augmente ou rĂ©duit la croissance des cellules cĂ©rĂ©brales.
Ces recherches indiquent qu’on pourrait éventuellement cibler un seul gène pour freiner la croissance de cellules de tumeurs cérébrales. Ou encore, que la thérapie génique pourrait un jour permettre l’activation de ce même gène chez les patients présentant une microcéphalie ou un autre trouble neurodéveloppemental.
L’article « », par Nuwan C. Hettige et coll., a été publié dans Stem Cell Reports.
Tissus humains imprimés et congelables – de nouvelles avenues pour la création d’implants
Les implants de tissus mous sont utilisĂ©s dans diverses interventions : chirurgie des plis vocaux, reconstruction mammaire et rĂ©paration de la paroi abdominale, notamment. Depuis plus de dix ans, les scientifiques crĂ©ent ces implants Ă partir de tissus artificiels bio-imprimĂ©s composĂ©s d’hydrogels, de cellules vivantes et d’autres biomatĂ©riaux. Toutefois, les tissus fabriquĂ©s par bio-impression au moyen des mĂ©thodes classiques doivent ĂŞtre utilisĂ©s immĂ©diatement après leur impression, ce qui en limite l’application dans un contexte clinique. Pour remĂ©dier Ă ce problème, une Ă©quipe internationale de chercheurs a mis au point une nouvelle technique, la « cryobio-impression », en ajoutant une combinaison de cryoprotecteurs Ă la bio-encre. Les travaux Ă©taient dirigĂ©s par Hossein Ravanbakhsh, ancien doctorant Ă l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, sous la supervision des professeurs Luc Mongeau (DĂ©partement de gĂ©nie mĂ©canique, UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ) et Yu Shrike Zhang (Harvard Medical School, Brigham and Women’s Hospital). Pour fabriquer les tissus congelĂ©s, ils ont utilisĂ© la bio-encre sur une plaque congelĂ©e maintenue Ă une tempĂ©rature constante de -20 °C. Les Ă©chantillons Ă©taient ensuite conservĂ©s Ă -196 °C jusqu’à leur rĂ©activation pour utilisation comme implants de tissus mous. Fait intĂ©ressant, les expĂ©riences de viabilitĂ© et de diffĂ©renciation cellulaires rĂ©alisĂ©es après la rĂ©activation des tissus ont dĂ©montrĂ© que les cellules « cryobio-imprimĂ©es » Ă©taient toujours vivantes et fonctionnelles au bout de trois mois de stockage. Les cellules « cryobio-imprimĂ©es » n’ont pas encore Ă©tĂ© utilisĂ©es en milieu clinique, mais des chercheurs et des utilisateurs finaux, dont des cliniciens, pourraient un jour collaborer pour ouvrir la voie Ă l’utilisation de tissus « cryobio-imprimĂ©s » prĂŞts Ă l’emploi pour des applications cliniques.
L’article « », par Hossein Ravanbakhsh et coll., a été publié dans Matter.
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Un outil pour prédire avec certitude l’issue du coma : étude préliminaire
Une Ă©quipe dirigĂ©e par l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ a mis au point un indice qui permet de prĂ©dire avec un taux d’exactitude de 100 % si un patient dans un Ă©tat vĂ©gĂ©tatif ou comateux pourra un jour reprendre connaissance. Les traumatismes cĂ©rĂ©braux et toute lĂ©sion privant le cerveau d’oxygène, par exemple un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral ou une surdose, peuvent conduire Ă un Ă©tat vĂ©gĂ©tatif ou Ă un coma. Jusqu’à maintenant, les proches et l’équipe soignante pouvaient difficilement Ă©valuer le niveau de conscience et les probabilitĂ©s de rĂ©tablissement. Or, dans une Ă©tude prĂ©liminaire, le tout nouvel « Indice de reconfiguration adaptative » a permis de prĂ©dire, pour chaque patient, la probabilitĂ© de sortie de l’état vĂ©gĂ©tatif ou comateux dans un dĂ©lai de trois mois. C’est lĂ une information cruciale pour les dĂ©cisions difficiles que doivent prendre les proches et les professionnels de la ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ©. L’équipe de chercheurs, dont fait partie Stefanie Blain-Moraes, professeure adjointe Ă l’École de physiothĂ©rapie et d’ergothĂ©rapie, se prĂ©pare Ă la prochaine phase des Ă©tudes; elle sera menĂ©e d’un ocĂ©an Ă l’autre chez des patients venant de recevoir un diagnostic de trouble de la conscience.
L’article « », par Catherine Duclos et coll., a été publié dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine.
Une nouvelle cible pour le traitement de l’infertilité
Une équipe de chercheurs dirigée par le Pr Daniel Bernard, du Département de pharmacologie et de thérapeutique, a découvert que le retrait d’une protéine nouvellement mise au jour pouvait accroître la fertilité. En effet, lorsqu’on élimine la protéine TGFBR3L chez la souris femelle, cette dernière produit plus d’ovules par cycle et donne naissance à un plus grand nombre de souriceaux. Ce constat pourrait mener à la découverte de médicaments contre l’infertilité chez l’être humain. En retirant cette protéine, les chercheurs ont atténué les effets d’une hormone, l’inhibine B, qui inhibe la production de l’hormone folliculostimulante (FSH), essentielle à la formation des ovules et des spermatozoïdes. Selon les chercheurs, si on empêche l’inhibine B de se fixer à cette même protéine chez l’humain, on devrait obtenir une hausse de la FSH qui pourrait se révéler efficace en traitement de l’infertilité chez la femme et de l’hypogonadisme chez l’homme.
L’article « », par E. Brule et coll., a été publié dans Science Advances.
Micro-image de la coupe transversale d’une aorte. Photo : Marco Amabili et coll.Des chercheurs étudient l’aorte humaine pour mieux l’imiter
Des chercheurs de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ jettent les bases qui permettront de mettre au point des aortes artificielles capables d’adopter le comportement de la plus grosse artère de l’organisme. On sait que l’aorte transporte le sang oxygĂ©nĂ© provenant du cĹ“ur vers le reste du corps, mais jusqu’à maintenant, les scientifiques en savaient très peu sur l’effet des contractions du muscle lisse sur les tissus composant cette artère. Dans le cadre d’une nouvelle Ă©tude, le Pr Marco Amabili, du DĂ©partement de gĂ©nie mĂ©canique, est le premier chercheur Ă recenser ces effets. Les rĂ©sultats de ce projet serviront Ă concevoir des greffons aortiques mieux adaptĂ©s aux mouvements naturels de l’aorte et contribueront Ă amĂ©liorer la vie des patients victimes d’un anĂ©vrisme ou atteints d’une maladie cardiovasculaire.
L’article « », par Marco Amabili et coll., a été publié dans Proceedings of the National Academy of Sciences.
Douleurs parkinsoniennes et dopamine
Les douleurs chroniques, qui affligent des millions de personnes atteintes de la maladie de Parkinson dans le monde, peuvent ĂŞtre soulagĂ©es au moyen d’opiacĂ©s, mais non sans effets indĂ©sirables graves. Or, une solution de rechange pourrait s’offrir Ă ces patients. Dans une Ă©tude rĂ©cente menĂ©e au sein du laboratoire de Philippe SĂ©guĂ©la au Neuro et Ă l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, des chercheurs ont montrĂ© que la dopamine agissait sur la perception de la douleur chez les rongeurs. En effet, ce neurotransmetteur peut attĂ©nuer l’activitĂ© neuronale par l’entremise d’un rĂ©cepteur spĂ©cifique – le rĂ©cepteur D1 – dans le cortex cingulaire antĂ©rieur, rĂ©gion du cerveau en jeu dans la douleur chronique. Cette dĂ©couverte pourrait mener Ă la mise au point de traitements analgĂ©siques plus efficaces et exempts des effets indĂ©sirables des opiacĂ©s. Par ailleurs, ce mĂ©canisme nouvellement mis au jour pourrait expliquer la frĂ©quence Ă©levĂ©e des douleurs chroniques chez les patients parkinsoniens, puisque cette maladie neurodĂ©gĂ©nĂ©rative dĂ©truit des cellules essentielles Ă la production de dopamine dans le cortex.
L’article « », par Kevin Lançon et coll., a été publié dans Cell Reports.
Une avenue prometteuse pour le traitement d’une maladie rare découverte au Québec
En 2006, Sonia Gobeil et Jean Groleau ont appris que leur fils aĂ®nĂ©, alors âgĂ© de trois ans, Ă©tait atteint d’une maladie rare appelĂ©e ataxie spastique autosomique rĂ©cessive de type Charlevoix-Saguenay (ASARCS). Ă€ l’époque, peu de recherches avaient Ă©tĂ© menĂ©es sur cette maladie qui touche la coordination et l’équilibre dès la petite enfance. La plupart des patients sont contraints de se dĂ©placer en fauteuil roulant au tournant de la trentaine ou de la quarantaine. La maladie est incurable, et les traitements actuels ne procurent qu’un soulagement limitĂ© des symptĂ´mes. Cette maladie dĂ©tectĂ©e pour la première fois au QuĂ©bec frappe des patients de partout dans le monde, malgrĂ© ce qu’indique son nom. Depuis 15 ans, la , organisme montrĂ©alais nĂ© de la dĂ©termination de Sonia Gobeil et de Jean Groleau, amasse des fonds pour soutenir la recherche sur l’ASARCS et le travail d’un nombre grandissant de spĂ©cialistes, notamment ceux de l’Institut-HĂ´pital neurologique de MontrĂ©al et de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ. Et ce soutien porte ses fruits : deux chercheuses mcgilloises viennent de rĂ©aliser une avancĂ©e majeure dans notre comprĂ©hension de cette maladie. Les rĂ©sultats de l’étude menĂ©e par Anne McKinney et Alanna Watt jettent un peu de lumière sur les schĂ©mas de vulnĂ©rabilitĂ© des cellules cĂ©rĂ©brales chez les patients atteints d’ASARCS et indiquent que l’ASARCS et d’autres formes d’ataxie partageraient certaines voies pathologiques. Selon les chercheuses, la dĂ©couverte de mĂ©canismes communs Ă plusieurs maladies est particulièrement importante dans la recherche sur des maladies rares. On peut ensuite envisager d’employer des mĂ©dicaments existants et de mener des essais Ă partir de bibliothèques pharmaceutiques pour voir si un mĂ©canisme en particulier a un effet bĂ©nĂ©fique pour tous ces troubles.
L’article « », par Brenda Toscano Márquez et coll., a été publié dans Frontiers in Neuroscience.
CĹ“ur et musique au diapason
Lorsque vous écoutez ou que vous jouez de la musique, vous avez peut-être remarqué que les mouvements de votre corps s’harmonisent avec le tempo. Cette synchronisation peut se prolonger de manière inconsciente, par exemple par les battements de votre cœur. Des scientifiques mcgillois, dirigés par , titulaire de la Chaire de recherche du Canada en neurosciences cognitives de la performance, ont étudié les variations des rythmes cardiaques de pianistes lorsqu’ils interprétaient des mélodies familières et inconnues à différents moments de la journée. Les scientifiques ont constaté que, contrairement à ce que l’on eut pu prédire, le rythme cardiaque des musiciens était plus prévisible et plus saccadé lorsque ces derniers interprétaient des mélodies inconnues, tôt le matin. Ces résultats indiquent que le moment de la journée, ainsi que la nouveauté et la difficulté d’un morceau peuvent influencer le rythme cardiaque des musiciens. En fin de compte, cette recherche contribue à optimiser l’utilisation de la musique dans des contextes thérapeutiques tels que les interventions qui ciblent les anomalies des battements cardiaques.
ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ « » a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Frontiers in Human Neuroscience.
Le stress fait fuir la difficulté
Une nouvelle recherche de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ montre que le stress augmente notre tendance Ă Ă©viter les tâches cognitivement exigeantes, sans forcĂ©ment altĂ©rer notre capacitĂ© Ă les accomplir. « Nous avons tendance Ă fuir la difficultĂ© », explique Ross Otto, professeur adjoint au DĂ©partement de psychologie. « Notre Ă©quipe a constatĂ© que le stress accentue cette tendance. » Les participants Ă l’étude ont eu le choix entre la rĂ©pĂ©tition d’une tâche unique Ă l’infini et le processus plus exigeant cognitivement de passer frĂ©quemment d’un type de tâche Ă un autre. Les chercheurs ont ensuite comparĂ© les choix effectuĂ©s par les individus soumis Ă un stress aigu Ă ceux d’un groupe tĂ©moin. « Ce qui est intĂ©ressant, poursuit Ross Otto, c’est que les effets du stress n’ont pas affectĂ© le niveau de performance des participants. Ils se sont rĂ©vĂ©lĂ©s aussi efficaces dans les deux cas. Cependant, confrontĂ©s au choix entre les deux types de tâches, les individus stressĂ©s avaient plus tendance Ă Ă©viter l’effort ».
ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ « » a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Psychological Science.
Des vaccins contre la COVID-19 moins coûteux et plus accessibles
On assistera peut-ĂŞtre Ă la production de vaccins plus efficaces, accessibles Ă l’échelle mondiale et prĂŞts Ă ĂŞtre utilisĂ©s en cas de pandĂ©mie grâce aux travaux d’une Ă©quipe de recherche mcgilloise dirigĂ©e par Amine A. Kamen, professeur au DĂ©partement de gĂ©nie biologique de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ. La lignĂ©e cellulaire Vero est considĂ©rĂ©e comme l’une des plateformes de fabrication de vaccins antiviraux les plus efficaces contre les maladies infectieuses telles que le MERS-CoV, le SARS-CoV et plus rĂ©cemment le SARS-CoV-2. Au cours de la pandĂ©mie, cette lignĂ©e s’est rĂ©vĂ©lĂ©e ĂŞtre un prĂ©cieux outil de dĂ©couverte et de dĂ©pistage pour soutenir l’isolement et la rĂ©plication du SARS-CoV-2, la production de vaccins viraux et l’identification de potentielles cibles mĂ©dicamenteuses. Cependant, la productivitĂ© des cellules Vero s’est trouvĂ©e restreinte par l’absence d’un gĂ©nome de rĂ©fĂ©rence. La comprĂ©hension limitĂ©e des interactions hĂ´te-virus a jusqu’à prĂ©sent empĂŞchĂ© de caractĂ©riser l’intĂ©gralitĂ© de la lignĂ©e cellulaire Vero. Les chercheurs pensent qu’un sĂ©quençage de novo avancĂ© et un dĂ©codage plus poussĂ© des donnĂ©es gĂ©nomiques publiĂ©es antĂ©rieurement, qui mettaient en Ă©vidence les mĂ©canismes en jeu lors de la croissance du virus Ă l’intĂ©rieur des cellules pourraient accĂ©lĂ©rer la production de nouveaux vaccins contre les maladies infectieuses Ă©mergentes et rĂ©Ă©mergentes.
ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ « » a Ă©tĂ© publiĂ©e dans npj Vaccines.
Science
AmĂ©lioration des rendements de maĂŻs en Tanzanie |ĚýConfirmation de l’existence d’un nouveau type de tremblements de terre |ĚýLa structure chimique de l’eau de Javel enfin dĂ©voilĂ©e | Le toucher comme vecteur d’informationĚý|ĚýPourquoi les souris mâles ont-elles peur des bananes?Ěý|ĚýDes matĂ©riaux reconfigurables inspirĂ©s de l’origami et du kirigami
Pourquoi les souris mâles ont-elles peur des bananes?
Une Ă©quipe de recherche de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ a dĂ©couvert qu’en prĂ©sence de souris femelles en gestation ou en pĂ©riode de lactation, les souris mâles sĂ©crĂ©taient davantage d’hormones du stress et devenaient moins sensibles Ă la douleur. L’équipe attribue ce stress Ă une substance chimique produite par les souris femelles, qui indiquent ainsi qu’elles sont prĂŞtes Ă tout pour dĂ©fendre leurs petits. « Ces constatations nous aideront grandement Ă amĂ©liorer la fiabilitĂ© et la reproductibilitĂ© des expĂ©riences menĂ©es chez la souris. Il s’agit d’un autre des facteurs jusque-lĂ inconnus qui pourraient influer sur les rĂ©sultats des Ă©tudes scientifiques menĂ©es en laboratoire », explique Jeffrey Mogil, professeur au DĂ©partement de psychologie de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ et titulaire de la Chaire E.-P.-Taylor d’études sur la douleur.
D’après Sarah Rosen, coauteure de l’étude, « face à une souris mâle qui risquerait de s’attaquer à ses petits, la souris femelle enverrait des signaux indiquant qu’elle défendra sa progéniture bec et ongles. C’est la perspective de devoir se battre qui cause le stress chez la souris mâle ».
« Les souris communiquent entre elles beaucoup plus qu’on pourrait le croire, et une grande partie des messages sont véhiculés par les odeurs », précise le Pr Mogil. Dans sa quête de l’odeur responsable, l’équipe a décelé plusieurs composés chimiques, dont l’acétate de pentyle. Cette substance, présente dans l’urine des souris en gestation ou en période de lactation, s’est avérée particulièrement efficace pour causer du stress chez des souris mâles. « Étrangement, c’est également l’acétate de pentyle qui est à l’origine de l’odeur de banane. Nous avons acheté de l’extrait de banane et avons pu confirmer que l’odeur de banane engendrait chez la souris mâle autant de stress que l’odeur de l’urine d’une souris en gestation », ajoute Lucas Lima, coauteur de l’article.
Il s’agit d’une découverte très importante pour l’étude des signaux sociaux chez les mammifères. « Les exemples de communication par signaux olfactifs du mâle vers la femelle sont assez nombreux chez les rongeurs, mais les cas de signaux transmis par la femelle le sont beaucoup moins, surtout en dehors des interactions sexuelles », souligne le Pr Mogil.
L’article « », par Sarah Rosen et coll., a été publié dans Science Advances.
Des matériaux reconfigurables inspirés de l’origami et du kirigami
L’origami, art japonais du pliage de papier en formes décoratives, est depuis longtemps une source d’inspiration pour le design industriel. Le pliage a été utilisé pour la construction de structures reconfigurables qui changent de fonction lorsqu’elles changent de forme. L’utilisation de ces structures, notamment pour faire des nanorobots administrant des médicaments, des panneaux solaires pliables pour l’industrie aérospatiale, et des revêtements et des pare-soleil transformables employés en architecture, s’annonce prometteuse. Toutefois, la plupart de ces modèles ne peuvent pas supporter une charge lourde, et ceux qui le peuvent supportent la charge dans une direction seulement, s’effondrant dans la direction dans laquelle ils plient. Leur utilisation comme matériau structural est ainsi limitée.
Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par un groupe de chercheurs de l’UniversitĂ©ĚýÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ pourrait apporter une solution Ă ce problème. En combinant l’origami et le kirigami, art du pliage et du dĂ©coupage du papier, les chercheurs ont crĂ©Ă© une catĂ©gorie de mĂ©tamatĂ©riaux cellulaires qui peuvent se plier Ă plat et ĂŞtre bloquĂ©s dans plusieurs positions en demeurant rigides dans de multiples directions.
«ĚýOn peut mettre Ă profit leur capacitĂ© de supporter une charge et de se plier Ă plat, et leur caractère reprogrammable, pour crĂ©er des structures qui se dĂ©ploient, comme des sous-marins, des robots reconfigurables et des emballages de faible volume, expliqueĚýDamianoĚýPasini, professeur auĚýDĂ©partement de gĂ©nie mĂ©canique et chercheur principal de l’étude. Nos mĂ©tamatĂ©riaux demeurent rigides dans plusieurs directions, tout en pouvant se plier Ă plat, des caractĂ©ristiques jamais vues dans la littĂ©rature actuelle.Ěý»
L’article «ĚýĚý», par DamianoĚýPasini et coll., a Ă©tĂ© publiĂ© dansĚý.
ĚýLe toucher comme vecteur d’informationĚý
Pour savoir s’il reste assez de cĂ©rĂ©ales ou de lait pour le dĂ©jeuner, on secoue la boĂ®te. On arrive aussi Ă deviner facilement la quantitĂ© de dentifrice dans le tube ou de vitamines dans la bouteille. Ces informations sont transmises par le toucher (et par l’ouĂŻe). Une Ă©tude rĂ©cente menĂ©e par ±ő±ôÂᲹ F°ůľ±˛ő˛ő±đ˛Ô, professeur agrĂ©gĂ© Ă l’École des sciences de l’information de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, en collaboration avec la Pre °ä˛ąłŮłó±đ°ůľ±˛Ô±đ GłÜ˛ą˛őłŮ˛ą±ąľ±˛Ô´Ç, dĂ©montre que les humains ont la capacitĂ© innĂ©e d’interprĂ©ter les mouvements d’un objet Ă l’intĂ©rieur d’un contenant et jette un nouvel Ă©clairage sur les types d’information pouvant ĂŞtre transmise par le toucher.Ěý
Selon ±ő±ôÂᲹ F°ůľ±˛ő˛ő±đ˛Ô, en comprenant comment une personne arrive Ă dĂ©terminer la quantitĂ© de produit dans un contenant, on pourrait simplifier et optimiser les interactions entre l’humain et les machines, qu’il s’agisse d’appareils intelligents, d’outils pĂ©dagogiques de simulation ou encore de technologies d’accessibilitĂ© pour les personnes ayant une dĂ©ficience visuelle.Ěý
Les chercheurs ont crĂ©Ă© un jeu de cinq tubes en fibre de verre qui contenaient une boule de mĂ©tal pouvant se dĂ©placer entre deux parois internes. Dans le cadre de cette Ă©tude perceptuelle, les chercheurs ont d’abord demandĂ© Ă 17 participants d’évaluer la distance parcourue par la boule Ă l’intĂ©rieur d’un tube. Dans un deuxième temps, ils ont eu recours Ă la rĂ©alitĂ© virtuelle pour simuler et isoler les divers indices physiques, comme le roulement de la boule sur une surface ou le rebondissement contre une paroi interne. « Nos participants, qui n’avaient reçu aucune formation particulière, ont fait preuve d’une Ă©tonnante habiletĂ© Ă effectuer cette curieuse tâche. Et grâce Ă la rĂ©alitĂ© virtuelle, nous commençons Ă comprendre le rĂ´le des diffĂ©rents indices physiques », constate ±ő±ôÂᲹ F°ůľ±˛ő˛ő±đ˛Ô.Ěý
L’article «  », par ±ő±ôÂᲹ F°ůľ±˛ő˛ő±đ˛Ô et coll., a Ă©tĂ© publiĂ© dans Quarterly Journal of Experimental Psychology.Ěý
Amélioration des rendements de maïs en Tanzanie
Les agriculteurs tanzaniens vivant sous le seuil de la pauvreté ne veulent pas forcément investir dans des engrais chimiques afin de suppléer aux carences du sol, et pour cause : ils n’en ont pas les moyens. Cependant, les travaux d’une équipe de recherche multidisciplinaire révèlent que la pratique d’analyses de sol peu coûteuses ainsi que l’utilisation ciblée et parcimonieuse du bon engrais peuvent avoir des retombées notables sur la productivité et les profits agricoles, et améliorer considérablement le rendement du maïs, aliment de base de la plupart des Tanzaniens.
Les chercheurs, dont AurĂ©lie Harou, professeure adjointe au DĂ©partement des sciences des ressources naturelles de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, ont analysĂ© le sol de plus de 1 000 parcelles de terrain rĂ©parties dans 50 villages du Morogoro, rĂ©gion dotĂ©e d’un bon potentiel agricole, mais affichant de faibles rendements de maĂŻs. La quasi-totalitĂ© des parcelles analysĂ©es Ă©taient dĂ©ficientes en soufre, Ă©lĂ©ment essentiel pour l’obtention de rendements Ă©levĂ©s de cette culture. En gĂ©nĂ©ral, les engrais qu’utilisent les agriculteurs ne sont pas ceux dont le sol a besoin pour offrir les meilleurs rendements; quant au soufre, il ne figure actuellement pas dans les recommandations de fertilisation rĂ©gionales et nationales du gouvernement tanzanien.
ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ montre que l’on peut accroĂ®tre la productivitĂ© et les profits agricoles par des recommandations de fertilisation adaptĂ©es Ă la parcelle de terrain analysĂ©e, conjuguĂ©es Ă l’octroi de subventions pour l’achat d’engrais. Les agriculteurs ayant reçu une subvention, mais aucune recommandation de fertilisation ont fait un usage accru d’engrais, certes, mais leurs rendements de maĂŻs ne se sont pas amĂ©liorĂ©s, puisque l’engrais utilisĂ© n’était pas adaptĂ© aux carences du sol. Quant aux agriculteurs ayant reçu des recommandations, mais aucune subvention, ils n’ont pas utilisĂ© d’engrais, faute d’argent pour s’en procurer. Il n’y a eu ni augmentation des Ă©missions de gaz Ă effet de serre ni lessivage au cours de l’étude, et le risque d’atteinte Ă l’environnement est extrĂŞmement faible, prĂ©voient les chercheurs.
L’article « », par Aurélie P. Harou et coll., a été publié dans le Journal of Development Economics.
Confirmation de l’existence d’un nouveau type de tremblements de terre
Une équipe de recherche du Canada et d’Allemagne a identifié un nouveau type de tremblements de terre : les séismes induits par l’injection de fluides. Plus lents et de plus longue durée que les séismes classiques de même ampleur, ces événements sismiques sont déclenchés par la fracturation hydraulique, une méthode utilisée dans l’ouest du Canada pour l’extraction du pétrole et du gaz. L’équipe de chercheurs, dont faisait Yajing Liu, professeur agrégé au Département des sciences de la Terre et des planètes, a enregistré les données sismiques de près de 350 tremblements de terre et constaté qu’environ dix pour cent d’entre eux présentaient des caractéristiques uniques qui indiquaient des ruptures plus lentes, à l’instar des séismes principalement observés dans les zones volcaniques. Leur existence confirme une théorie sur les origines de la sismicité induite par l’injection de fluides, jusqu’à présent insuffisamment étayée par des mesures scientifiques.
ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ « » a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Nature Communications.
La structure chimique de l’eau de Javel enfin dévoilée
Claude-Louis Berthollet a dĂ©couvert l’eau de Javel dans les annĂ©es 1780 et nous l’utilisons depuis près de 250 ans. Cependant, personne n’avait jusqu’à prĂ©sent dĂ©crit la structure du composant chimique actif de l’eau de Javel, connue des chimistes sous le nom d’hypochlorite de sodium. Les recherches menĂ©es par Tomislav Friščić, professeur au DĂ©partement de chimie de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, ont permis d’élucider la structure de l’hypochlorite de sodium, un composĂ© très simple et très instable, ce qui le rend difficile Ă isoler. Il fait Ă©galement partie de la grande famille des hypohalites, des composĂ©s simples, hautement rĂ©actifs, d’une importance capitale en chimie, qui figurent dans tous les manuels de chimie gĂ©nĂ©rale ou inorganique. Cette Ă©tude, la première Ă fournir une caractĂ©risation structurelle d’un hypochlorite et d’un hypobromite (Ă©galement un dĂ©sinfectant de piscine bien connu), comble une lacune importante en chimie structurale.
ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ « » a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Angewandte Chemie.
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La mĂ©sinformation en temps d’élection | Les perfectionnistes s’adaptent fort mal Ă la pandĂ©mie |ĚýL’influence des stĂ©rĂ©otypes sur la première impression
La mésinformation en temps d’élection
Selon un nouveau rapport rĂ©digĂ© par des chercheurs de l’École de politiques publiques Max‑Bell de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, la mĂ©sinformation Ă©tait très prĂ©sente durant les dernières Ă©lections fĂ©dĂ©rales. On a recensĂ© de nombreux cas de mĂ©sinformation, diffusĂ©s en grande partie par des groupes conspirationnistes bien organisĂ©s et en croissance. Bien que la mĂ©sinformation n’ait pas eu une influence marquĂ©e sur les rĂ©sultats de l’élection, les chercheurs soutiennent qu’il y a nĂ©anmoins lieu de s’inquiĂ©ter.
DirigĂ©e par le professeurĚýĚýetĚý, directeur du Media Ecosystem Observatory, l’équipe a analysĂ© les flux d’informations dans les mĂ©dias sociaux et audiovisuels ainsi que les donnĂ©es provenant d’un sondage national sur les points de vue Ă l’égard de la mĂ©sinformation et de l’exposition Ă celle-ci. Les chercheurs ont constatĂ© que, parmi certains groupes, des allĂ©gations de fraude Ă©lectorale gĂ©nĂ©ralisĂ©e circulaient sur les plateformes de mĂ©dias sociaux. Ils ont Ă©galement remarquĂ© que la mĂ©sinformation sur la COVID-19 avait jouĂ© un rĂ´le important dans la campagne Ă©lectorale. Des opposants aux mesures sanitaires et aux politiques de vaccination, dont les croyances Ă©taient souvent alimentĂ©es par de la mĂ©sinformation, se sont acharnĂ©s contre plusieurs candidats et ont rĂ©ussi Ă faire des questions liĂ©es Ă la pandĂ©mie le point de mire de la campagne Ă©lectorale.
Ce qui inquiète le plus les chercheurs est l’émergence d’un groupe transmettant de la mĂ©sinformation. Ce groupe connaĂ®t bien le numĂ©rique et est extrĂŞmement mĂ©fiant Ă l’égard des gouvernements, des experts et des grands mĂ©dias canadiens. «ĚýLa menace pour la dĂ©mocratie est l’érosion lente et constante du consensus factuel, de la confiance dans les institutions et de la cohĂ©sion sociale, et non la plĂ©thore d’activitĂ©s en pĂ©riode Ă©lectorale, affirme AengusĚýBridgman. Les gouvernements, les mĂ©dias, les entreprises de mĂ©dias sociaux et le public ont tous un rĂ´le Ă jouer pour restreindre l’effet pernicieux de la mĂ©sinformation pendant et après les Ă©lections.Ěý» Dans leur rapport, les chercheurs formulent des recommandations visant la rĂ©solution de ces problèmes et l’augmentation de la rĂ©silience du Canada face Ă la mĂ©sinformation.
Le rapportĚý«ĚýĚýa Ă©tĂ© publiĂ© par leĚýĚý», un projet de recherche de l’École de politiques publiques Max‑Bell de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ et de l’École des affaires mondiales et des politiques publiques Munk de l’UniversitĂ© de Toronto.
Les perfectionnistes s’adaptent fort mal Ă la pandĂ©mieĚý
Les effets de la pandĂ©mie sur la population se sont manifestĂ©s de diffĂ©rentes façons : certains ont saisi l’occasion d’essayer de nouvelles expĂ©riences pour composer avec la situation, alors que d’autres se dĂ©solaient de devoir renoncer aux projets qu’ils avaient faits et en Ă©prouvaient de grands regrets.Ěý
Selon une Ă©tude rĂ©cente dirigĂ©e parĚý, doctorante en psychologie Ă l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, les Ă©tudiants très perfectionnistes et portĂ©s Ă se critiquer sĂ©vèrement ont Ă©tĂ© plus dĂ©pressifs et avaient davantage tendance Ă se concentrer sur les expĂ©riences manquĂ©es en raison de la pandĂ©mie que sur les leçons qu’ils avaient tirĂ©es. Selon les chercheurs, les perfectionnistes se sont moins bien adaptĂ©s, parce qu’ils ne voyaient que les Ă©lĂ©ments qui avaient Ă©chappĂ© Ă leur contrĂ´le. Les perfectionnistes peinaient Ă composer avec la situation et Ă trouver de nouvelles façons de regagner leur sentiment d’autonomie, de compĂ©tence et d’inclusion au sein d’un groupe. ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ montre par ailleurs que le perfectionnisme est un facteur de vulnĂ©rabilitĂ© Ă la dĂ©pression; en effet, les sujets les plus perfectionnistes Ă©taient moins aptes Ă s’adapter et Ă changer leur vision des choses.Ěý
Il s’agit de l’une des premières Ă©tudes oĂą l’on s’est intĂ©ressĂ© aux Ă©vĂ©nements « manquĂ©s » dans un contexte de pandĂ©mie, alors que bien des gens ont dĂ», soudainement, renoncer Ă des Ă©vĂ©nements importants. Fait intĂ©ressant, l’étude rĂ©vèle que la majoritĂ© des sujets sont parvenus Ă reconnaĂ®tre des expĂ©riences « gagnĂ©es » (qu’il s’agisse de moments passĂ©s en famille ou de gestes favorisant le bien-ĂŞtre personnel, par exemple), ce qui leur a permis d’attĂ©nuer la perte d’autonomie et de compĂ©tence et l’effritement des liens sociaux occasionnĂ©s par la pandĂ©mie, gĂ©nĂ©ratrice de grand stress. « En dressant un bilan des pertes et des gains, il pourrait ĂŞtre plus facile de reconnaĂ®tre ce qu’on a gagnĂ© Ă l’issue d’une expĂ©rience difficile, ou encore de retrouver un sentiment d’autonomie, de compĂ©tence et d’inclusion dans un groupe social », explique la doctorante, qui a eu l’idĂ©e de cette recherche après avoir dĂ» reporter son mariage Ă trois reprises en raison de la crise sanitaire. ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ montre aussi que la pensĂ©e manichĂ©enne peut nuire aux perfectionnistes. « Chez les Ă©tudiants universitaires, plusieurs sont perfectionnistes, et cette Ă©tude met le doigt sur les dangers de ce trait de personnalité », conclut Shelby Levine.Ěý
L’article «  », par Shelby Levine et coll., a Ă©tĂ© publiĂ© dansĚýPersonality and Individual Differences.Ěý
L’influence des stéréotypes sur la première impression
L’influence des stĂ©rĂ©otypes sur la première impressionĚý
Les jugements hâtifs fondĂ©s sur les apparences peuvent ĂŞtre lourds de consĂ©quences et se rĂ©percuter sur les rĂ©sultats d’élections ou sur les peines imposĂ©es au criminel. Les gens se fient aux caractĂ©ristiques faciales pour jauger rapidement les autres et dĂ©terminer, par exemple, si un inconnu est digne de confiance, ou encore, s’il est compĂ©tent. On a tendance Ă croire que la première impression est influencĂ©e par les traits du visage – comme la bouche recourbĂ©e vers le haut ou les sourcils pointant vers le bas et que ce processus est le mĂŞme pour tout le monde –, mais une nouvelle Ă©tude indique que la race et le genre sont dĂ©terminants. Dans une Ă©tude dirigĂ©e par , candidate au doctorat, en collaboration avec les professeurs Eric Hehman et Jessica Flake du DĂ©partement de psychologie, les participants devaient Ă©tudier des visages de personnes blanches, noires et est-asiatiques afin de les Ă©valuer selon 14 caractĂ©ristiques, dont la compĂ©tence, la fiabilitĂ©, la cordialitĂ© et la force. Cette Ă©tude rĂ©vèle que les stĂ©rĂ©otypes que nous associons personnellement Ă chaque groupe influent sur l’impression que nous nous faisons d’une personne. Autrement dit, les gens ont des attentes par rapport aux membres des diffĂ©rents groupes sociaux, et ces attentes forment la base sur laquelle se forge leur opinion. C’est la première fois que l’on Ă©tudie en bonne et due forme le rĂ´le des stĂ©rĂ©otypes dans la formation de la première impression Ă la vue d’un visage.Ěý
L’article « », par Sally Y. Xie et coll., a été publié dans Psychological Science.
Technologie
L’autoassemblage simple comme do, rĂ©, mi |ĚýDes batteries de vĂ©hicules Ă©lectriques peu coĂ»teuses, c’est possible? |ĚýLa dĂ©pendance au tĂ©lĂ©phone intelligent en hausse |ĚýAu menu dans l’espaceĚý|ĚýTĂ©lĂ©phones mobiles et Ă©galitĂ© des genres en politiqueĚý|ĚýEnvie de vous dĂ©brancher? Suivez le guide!
Envie de vous débrancher? Suivez le guide!
Passez-vous trop de temps Ă votre goĂ»t les yeux rivĂ©s Ă votre tĂ©lĂ©phone? Avez-vous du mal Ă rĂ©duire votre temps d’écran? Dans l’affirmative, sachez que nous sommes nombreux dans cette galère. Ceci dit, des chercheurs de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ pourraient avoir trouvĂ© une solution pour dompter cette dĂ©pendance : les coups de pouce, Ă savoir de petits changements apportĂ©s aux rĂ©glages du tĂ©lĂ©phone ou au comportement de son utilisateur. L’intervention comporte de multiples composantes; par exemple, on peut opter pour le filtre « niveaux de gris » et sortir le tĂ©lĂ©phone de la chambre Ă coucher pendant la nuit. Les participants qui ont appliquĂ© l’intervention ont rĂ©duit leur temps d’écran, se sont sentis moins dĂ©pendants de leur tĂ©lĂ©phone et ont vu la qualitĂ© de leur sommeil s’amĂ©liorer, constatent les chercheurs.
« La plupart des participants passaient de quatre Ă cinq heures par jour sur leur tĂ©lĂ©phone. L’intervention a retranchĂ© environ une heure Ă ce temps d’écran quotidien et, dans certains cas, a libĂ©rĂ© l’équivalent d’une semaine entière de travail Ă temps plein par mois », fait observer , le boursier postdoctoral de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ qui a dirigĂ© l’étude.
« Le téléphone intelligent et les médias sociaux font désormais partie de notre quotidien, mais de nombreuses personnes ont encore du mal à en faire une utilisation qu’elles jugent saine », explique le Pr Samuel Veissière, professeur de psychiatrie, qui a supervisé l’étude. « Notre intervention constitue un modeste élément de solution. »
L’équipe a récemment mis en ligne un site Web, , où le grand public peut évaluer sa dépendance au téléphone en répondant à un bref questionnaire, puis découvrir des stratégies à mettre en œuvre pour faire un usage moins intense de cet appareil.
L’article « A », par Olson, J. A., Sandra, D. A., Chmoulevitch, D., Raz, A. et Veissière, S. P. L.[JF1] , a été publié dans la revue International Journal of Mental Health and Addiction.
Le téléphone mobile : une protection contre la violence conjugale
Les femmes qui possèdent un tĂ©lĂ©phone portable sont-elles moins vulnĂ©rables Ă la violence conjugale que les autres? C’est la question Ă laquelleĚý, professeur adjoint au DĂ©partement de sociologie, a entrepris de rĂ©pondre en analysant des donnĂ©es recueillies dans dixĚýpays Ă revenu faible ou intermĂ©diaire. Après avoir pris en compte les facteurs socioĂ©conomiques et le niveau de dĂ©veloppement des collectivitĂ©s, il a constatĂ© que dans sept de ces pays, les femmes propriĂ©taires d’un tĂ©lĂ©phone portable avaient Ă©tĂ© entre 9 et 12Ěý% moins exposĂ©es Ă la violence Ă©motionnelle, physique et sexuelle que les autres femmes au cours des douzeĚýmois prĂ©cĂ©dant l’étude.
«ĚýGlobalement, les rĂ©sultats corroborent l’idĂ©e selon laquelle le tĂ©lĂ©phone mobile serait un outil d’autonomisation des femmes, particulièrement dans les pays et les populations les plus pauvres. La tĂ©lĂ©phonie mobile a Ă©galement un effet protecteur pour les femmesĚýpuisqu’elle facilite les communications, Ă©largit l’accès Ă l’information et favorise la mobilisation communautaire », explique le professeur Pesando.
Les donnĂ©es ont Ă©tĂ© recueillies avant la pandĂ©mie, mais on peut Ă©tablir un parallèle important entre les conclusions de cette Ă©tude et la dynamique d’un mĂ©nage dans le contexte de la COVID-19. «ĚýPendant les pĂ©riodes de confinement, une femme et son agresseur sont obligĂ©s de rester ensemble pendant de longues pĂ©riodes, ce qui augmente les risques d’exposition Ă la violence conjugale. Le tĂ©lĂ©phone mobile aide Ă©galement les femmes Ă surmonter certains obstacles, et c’est particulièrement vrai pour les femmes qui n’ont pas accès Ă un rĂ©seau de soutienĚý», ajoute le professeur, dont le travail s’appuie sur le constat de plus en plus Ă©vident que l’utilisation du tĂ©lĂ©phone mobile pourrait attĂ©nuer les inĂ©galitĂ©s entre les genres et ainsi contribuer Ă l’atteinte des objectifs de dĂ©veloppement durable des Nations Unies.
L’article «ĚýĚý», par LucaĚýMariaĚýPesando, a Ă©tĂ© publiĂ© dansĚýDemography.
L’autoassemblage simple comme do, rĂ©, miĚý
L’essor de la robotique et, plus prĂ©cisĂ©ment, de l’automatisation dans le secteur manufacturier a rĂ©volutionnĂ© la production mondiale des biens. Toutefois, des solutions plus polyvalentes et plus durables poignent Ă l’horizon. En effet, des chercheurs de l’Université ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ ont conçu une technique d’autoassemblage qui fonctionne Ă l’aide de vibrations musicales et qui pourrait, un jour, servir Ă la fabrication d’une variĂ©tĂ© de matĂ©riaux aux fonctions biomĂ©dicales, aĂ©rospatiales ou autres. S’appuyant sur des principes de mĂ©canique et de physique, l’équipe – dirigĂ©e par Aram Bahmani du DĂ©partement de gĂ©nie mĂ©canique et François Barthelat, de l'universitĂ© du Colorado Ă Boulder – s’est servie de vibrations pour organiser de petits blocs en une structure prĂ©conçue. Les rĂ©sultats concluants de cette expĂ©rience ouvrent la voie Ă de nouvelles mĂ©thodes rapides d’assemblage, de dĂ©sassemblage et de rĂ©paration de matĂ©riaux et de structures plus complexes, notamment dans le corps humain. Ainsi, les chercheurs envisagent l’application de cette mĂ©thode Ă la coagulation du sang, l’idĂ©e Ă©tant de stopper rapidement les saignements après une blessure. Cette fonction pourrait aussi, Ă terme, s’appliquer Ă la guĂ©rison des os.Ěý
L’article «  », par Aram Bahmani et coll., a Ă©tĂ© publiĂ© dans Matter.ĚýĚý
Des batteries de véhicules électriques peu coûteuses, c’est possible?
Une accessibilitĂ© accrue aux vĂ©hicules Ă©lectriques et aux Ă©nergies renouvelables passe nĂ©cessairement par la crĂ©ation d’une batterie aux ions de lithium rechargeable peu coĂ»teuse, Ă haute densitĂ© Ă©nergĂ©tique et durable. Une Ă©quipe de chercheurs de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, dirigĂ©e par le professeur Jinhyuk Lee au DĂ©partement de gĂ©nie des mines et des matĂ©riaux, a rĂ©alisĂ© la première analyse poussĂ©e d’une nouvelle catĂ©gorie prometteuse de cathodes de batterie aux ions de lithium. Bon marchĂ© et de grande capacitĂ©, ces cathodes sont composĂ©es de sels de manganèse Ă structure dĂ©sordonnĂ©e, un matĂ©riau peu coĂ»teux et abondant. La recherche a fait ressortir quatre amĂ©liorations que les scientifiques devront absolument apporter afin de mettre au point et de commercialiser une nouvelle gĂ©nĂ©ration de batteries aux ions de lithium rentables, de grande densitĂ© Ă©nergĂ©tique et Ă ultra-haute performance : rĂ©duire la porositĂ© des Ă©lectrodes, maximiser le contenu en matière active, amĂ©liorer la conductivitĂ© Ă©lectronique et Ă©viter l’utilisation de particules pulvĂ©risĂ©es. Les rĂ©sultats de cette recherche pourraient mener Ă une augmentation de la densitĂ© Ă©nergĂ©tique et de la rentabilitĂ© des batteries aux ions de lithium, et contribuer Ă rendre les vĂ©hicules Ă©lectriques très abordables. En fait, ces travaux sont si prometteurs que le professeur Lee a reçu plusieurs subventions du Conseil de recherches en sciences naturelles et en gĂ©nie du Canada et qu’il obtiendra bientĂ´t une subvention importante d’un fabricant de batteries de vĂ©hicules Ă©lectriques. Une annonce officielle Ă cet Ă©gard sera faite sous peu.
L’article « », par H. Li, R. Fong et coll., a été publié dans Joule.
La dépendance au téléphone intelligent en hausse
Le lien entre les tĂ©lĂ©phones intelligents et la ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© mentale demeure flou, mais selon des chercheurs mcgillois, les donnĂ©es de près de 34 000 participants dans 24 pays semblent indiquer que la dĂ©pendance au tĂ©lĂ©phone intelligent a connu une hausse considĂ©rable partout dans le monde entre 2014 et 2020. Dans cette Ă©tude, la Chine et l’Arabie saoudite prĂ©sentaient les taux de dĂ©pendance au tĂ©lĂ©phone intelligent les plus Ă©levĂ©s, tandis que l’Allemagne et la France prĂ©sentaient les taux les plus faibles. Un Ă©chantillon recueilli Ă l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ a Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ© un taux plutĂ´t Ă©levĂ© pour le Canada. D’après les chercheurs, les Ă©carts entre les pays pourraient ĂŞtre attribuables aux diffĂ©rences dans les normes sociales et les attentes culturelles Ă l’égard de l’utilisation du tĂ©lĂ©phone intelligent pour garder contact avec ses proches. Leurs conclusions sur l’augmentation de la dĂ©pendance au tĂ©lĂ©phone intelligent reposent sur l’analyse de 81 Ă©tudes effectuĂ©es auprès d’adolescents et de jeunes adultes du monde entier au moyen de l’échelle de la dĂ©pendance au tĂ©lĂ©phone intelligent (Smartphone Addiction Scale), l’outil de mesure le plus utilisĂ© pour Ă©tablir des liens entre l’utilisation d’un tĂ©lĂ©phone intelligent et les perturbations de la vie quotidienne, la perte de contrĂ´le et les symptĂ´mes de sevrage. L’équipe a Ă©galement crĂ©Ă© un permettant au grand public de comparer son niveau de dĂ©pendance au tĂ©lĂ©phone intelligent Ă celui d’autres pays. Le site renferme aussi des conseils pour la rĂ©duction du temps d’écran.
L’article « », par Jay Olson et coll., a été publié dans Computers in Human Behavior.
Au menu dans l’espace : pâte de grillons et cocktails de spiruline
Les voyages dans l’espace lointain seront peut-être bientôt possibles, mais de quoi se nourriront les astronautes quand leurs missions les emmèneront loin de la Terre pendant des années? Deux équipes dirigées par des étudiants mcgillois ont été sélectionnées comme demi-finalistes du Deep Space Food Challenge, une initiative conjointe de la NASA, de l’Agence spatiale canadienne et d’Impact Canada.
Le premier de ces deux projets est une solution inédite d’élevage et de récolte de grillons propres à la consommation humaine : à partir de quelques centaines d’œufs, l’équipe du projet prévoit que le système d’élevage, de collecte et de transformation des insectes permettra de produire rapidement, chaque mois, des dizaines de milliers de grillons, qui seront réduits en poudre. La fine mouture ainsi obtenue sera conservée en toute sécurité dans l’unité de production, puis hydratée afin de former une pâte comestible, un ingrédient polyvalent et riche en protéines.
Le deuxième projet, le photobioréacteur InSpira, est un système hautement automatisé de culture, de récolte et de conditionnement de boissons à base de spiruline. Ce type d’algue bleu-vert au fort pouvoir nutritif est généralement proposé comme complément alimentaire dans les boutiques d’aliments naturels. Le photobioréacteur unique, dont le fonctionnement repose sur un système de cartouches, est couplé à une unité interne de récolte, de déshydratation et de transformation de la culture en denrées comestibles.
Les équipes construiront bientôt des prototypes des solutions qu’elles proposent pour la production alimentaire dans l’espace.
DĂ©couvrez « Deep Space Dine », de l’unitĂ© Recherche et innovation, de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ.
Téléphones mobiles et égalité des genres en politique
Les utilisateurs de tĂ©lĂ©phones portables sont-ils plus en faveur de l’égalitĂ© des genres en politique? Une Ă©quipe internationale de recherche, dont fait partie Luca Maria Pesando, professeur adjoint au DĂ©partement de sociologie de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, a entrepris d’explorer la question dans 36 pays africains. Les chercheurs ont constatĂ© que l’utilisation rĂ©gulière de tĂ©lĂ©phones mobiles est associĂ©e Ă des opinions plus positives Ă l’égard de la participation des femmes Ă la politique, toutefois observĂ©es uniquement chez les femmes et non chez les hommes. Ces rĂ©sultats renforcent l’idĂ©e que l’adoption de la technologie par les femmes, en amĂ©liorant la connectivitĂ©, en Ă©largissant l’accès Ă l’information et les rĂ©seaux physique et virtuel de chacune, peut ĂŞtre un levier prometteur pour promouvoir l’égalitĂ© des sexes et le bien-ĂŞtre social, ainsi que pour atteindre certains des objectifs de dĂ©veloppement durable des Nations unies. Les chercheurs soulignent Ă©galement une question importante, quoique souvent nĂ©gligĂ©e : les politiques qui visent Ă modifier les opinions fondĂ©es sur le genre s’adressent souvent aux femmes, mais les opinions des hommes peuvent s’avĂ©rer plus difficiles Ă modifier, et nĂ©cessitent des approches diffĂ©rentes.
ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ » a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Sociology of Development.