ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ

Nouvelles

Des scientifiques constatent des lacunes dans la recherche sur le développement durable

Pour résoudre la crise socio‑écologique,des travaux plus pertinents et axés sur les solutions sont nécessaires
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 28 October 2019

En dĂ©pit d’annĂ©es de recherches et de politiques internationales assorties d’objectifs clairs, la perte de la biodiversitĂ© se poursuit Ă  un rythme alarmant. Dans un article publiĂ© cette semaine dans la revue Nature Sustainability, une Ă©quipe internationale de scientifiques comptant des chercheurs de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ a cernĂ© sept aspects clĂ©s devant faire partie des prochains travaux afin de s’attaquer aux causes profondes du problème et mettre de l’avant des solutions efficaces. Les membres de l’équipe sont arrivĂ©s Ă  ces conclusions en Ă©tudiant tous les rapports rĂ©gionaux et thĂ©matiques importants de la . Organisme scientifique international de premier plan, l’IPBES a pour objectif d’amĂ©liorer l’interaction entre la science et les politiques sur les questions de biodiversitĂ© et de service Ă©cosystĂ©mique.

Afin de déterminer les lacunes à combler sur le plan des connaissances, les chercheurs se sont penchés sur la fréquence à laquelle ces lacunes étaient signalées dans les publications de l’IPBES aux quatre coins du monde, entre 2012 et 2019. Ils ont comparé ces résultats avec les lacunes mises en évidence dans l’Évaluation des écosystèmes pour le millénaire de 2005. L’objectif des chercheurs était de déterminer si les lacunes pouvaient nuire à l’atteinte des principaux objectifs internationaux de développement durable fixés par les Nations Unies.

« Nous avons accompli d’importants progrès en ce qui a trait aux Ă©valuations mondiales, mais les lacunes les plus urgentes n’ont pas Ă©tĂ© corrigĂ©es depuis 2005 : nous avons besoin de stratĂ©gies efficaces pour atteindre nos objectifs de dĂ©veloppement durable », affirme Elena Bennett, professeure agrĂ©gĂ©e Ă  l’École d’environnement de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ et l’une des coauteurs de l’étude. « De plus, cette rĂ©cente Ă©valuation a rĂ©vĂ©lĂ© des lacunes en ce qui concerne les savoirs autochtones et locaux qui permettent de profiter des bienfaits de la nature. Nous devons maintenant faire participer les personnes qui possèdent une vaste expertise du changement social et de la gouvernance, notamment les acteurs locaux et les dĂ©cideurs. »

Sept aspects clés à considérer lors de prochaines recherches

Selon l’étude, les sept aspects suivants doivent être davantage pris en compte dans les recherches :

  • Comment pouvons-nous mieux intĂ©grer les savoirs des communautĂ©s autochtones et locales dans la recherche afin d’élaborer des stratĂ©gies novatrices qui nous permettront de nous adapter aux changements environnementaux et de les attĂ©nuer?
  • En quoi les habitudes de consommation exercent-elles une pression sur la nature? Nous devons mieux comprendre les interactions entre les systèmes sociaux et Ă©cologiques pour Ă©laborer et mettre en Ĺ“uvre des plans efficaces de production et de consommation durables.
  • Quels indicateurs pouvons-nous utiliser pour mesurer l’efficacitĂ© d’autres systèmes de gouvernance Ă  promouvoir les changements socio-Ă©cologiques souhaitĂ©s grâce Ă  des dĂ©cisions et Ă  des politiques qui mettent en place, par exemple, des mesures contribuant Ă  l’amĂ©lioration de la biodiversitĂ©?
  • Quelle incidence les intĂ©rĂŞts et l’influence d’intervenants ont-ils sur la rĂ©partition des bienfaits de la nature au sein de la sociĂ©tĂ©? L’étude a permis de dĂ©terminer que pour promouvoir la santĂ© humaine, il est important de tabler sur des systèmes de gouvernance et des dispositions institutionnelles qui favorisent une rĂ©partition Ă©quitable des bienfaits de la nature parmi les gens.
  • Quels sont les synergies et les compromis Ă  faire entre la biodiversitĂ© et les avantages que les humains tirent de la nature? Par exemple, la production alimentaire est de toute Ă©vidence primordiale pour la survie de l’humanitĂ© et, pourtant, elle comporte souvent des coĂ»ts importants ou exige de trouver des compromis avec les autres avantages issus de paysages plus naturels, comme ceux destinĂ©s aux loisirs ou au stockage de carbone.
  • Comment les systèmes de comptabilitĂ© nationale et de planification du dĂ©veloppement peuvent-ils tenir compte des nombreux bienfaits que la nature procure aux humains, au-delĂ  des simples avantages Ă©conomiques?
  • Comment pouvons-nous mieux surveiller les tendances Ă  long terme dans les processus Ă©cologiques et sociaux clĂ©s afin de prĂ©venir la perte de biodiversitĂ© et de freiner la dĂ©gradation des sols associĂ©e aux changements climatiques?

Des stratégies efficaces au service des écosystèmes et de la biodiversité

« Nous avons constaté que les objectifs de développement durable mondiaux ne peuvent être réalisés sans une meilleure connaissance des interactions entre les systèmes sociaux et écologiques, sans des systèmes de gouvernance efficaces et sans des institutions qui peuvent offrir des services écosystémiques équitablement et protéger les personnes vulnérables », explique Matias Mastrangelo, chercheur à l’Université nationale de Mar del Plata, en Argentine, qui a dirigé l’étude. « Nous devons trouver des stratégies en matière de gestion et de politiques au service des écosystèmes et de la biodiversité efficaces, adéquates et inclusives et qui favorisent une bonne qualité de vie. »

En ce sens, les évaluations de l’IPBES reflètent un consensus grandissant sur la nécessité de trouver de nouvelles façons de valoriser le bien-être humain et la protection de la biodiversité. Kimberly Nicholas, coauteure de l’étude et professeure agrégée en sciences de la durabilité à l’Université de Lund en Suède, fait remarquer que les nouvelles évaluations marquent un changement de paradigme : « L’accent mis sur l’importance des valeurs et des institutions humaines que nous avons constaté met les gens au cœur de la protection de la nature. Pour appuyer les décisions qui garantissent l’épanouissement des humains et de la nature, nous devons trouver de nouvelles façons d’accorder de la valeur au bien-être de l’individu et de la nature qui vont au-delà de la définition d’une vie confortable, uniquement en fonction du produit intérieur brut. »

L’étude, intitulée « Key knowledge gaps to achieve global sustainability goals », a été publiée dans la revue Nature Sustainability le 28 octobre 2019.

DOI : 10.1038/s41893-019-0412-1

La recherche a été financée par : l’Agence nationale de la promotion de la science et de la technologie et l’ancien ministère de l’Environnement et du Développement durable de l’Argentine et une bourse du programme Juan de la Cierva du ministère de la Science, de l’Innovation et des Universités. Ces travaux ont vu le jour lors d’un atelier ecoSERVICES soutenu par Future Earth.

L’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ

FondĂ©e Ă  MontrĂ©al, au QuĂ©bec, en 1821, l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ est l’un des Ă©tablissements d’enseignement supĂ©rieur les plus prestigieux du Canada. Elle compte deux campus, 11 facultĂ©s, 13 Ă©coles professionnelles, 300 programmes d’études et plus de 40 000 Ă©tudiants, dont au-delĂ  de 10 200 aux cycles supĂ©rieurs. ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ accueille des Ă©tudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 Ă©tudiants internationaux reprĂ©sentant 31 pour cent de sa population Ă©tudiante. Plus de la moitiĂ© des Ă©tudiants mcgillois ont une langue maternelle autre que l’anglais, et la langue maternelle d’environ 19 pour cent d’entre eux est le français.

Personne-ressource :

Katherine Gombay

Service des relations avec les mĂ©dias, UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ

514 398-2189

Katherine.gombay [at] mcgill.ca

/newsroom/fr

Ěý

Back to top