Les ISRS associée à l’échec des implants dentaires
«On rapporte que la prise d’antidépresseurs – lesquels sont prescrits en grand nombre aux quatre coins du monde – augmente le risque de fracture des os et réduit la formation osseuse. Nous avons donc cherché à savoir si cela avait une incidence sur l’ancrage d’implants dentaires», a indiqué Faleh Tamimi, auteur principal de l’étude et professeur à l’École de médecine dentaire de l’Université ۲ݮƵ. «Malgré les renseignements que nous détenions, nous avons été étonnés de découvrir que la prise d’ISRS entraînait des effets très négatifs sur les implants dentaires, presque aussi dommageables que le tabagisme, et qu’elle constituait un danger bien réel à l’égard de la santé buccodentaire.»
Les chercheurs sont parvenus à cette conclusion en consultant les dossiers portant sur la pose d’implants dentaires sur une période de six ans, de 2007 à 2013, dans une clinique de Moncton, au Nouveau-Brunswick. Il y a eu des suivis avec les patients entre trois et 67 mois après la mise en place d’implants pour évaluer leur succès. Cette information a permis aux chercheurs d’évaluer le risque d’échec associé à la prise d’ISRS.
Résultats sur 916 implants dentaires effectués auprès de 490 patients
Nombre de patients | Nombre d’implants | Nombre de réussite | Nombre d’échecs | Pourcentage d’échecs sur le total du nombre d’implants | |
Patients ne prenant pas des ISRS | 439 | 822 | 784 | 38 | 4.62 % |
Patients prenant des ISRS | 51 | 94 | 84 | 10 | 10.64% |
«Malheureusement, étant donné que cette étude est fondée sur des données recueillies une fois la procédure d’implant effectuée, plutôt qu’à l’issue d’entrevues avec de futurs patients, il est impossible pour le moment de préciser la dose d’ISRS susceptible d’entraîner cet effet», a souligné le professeur Tamimi. «Néanmoins, ce que cette étude démontre est, d’une part, que d’autres travaux doivent être menés dans ce domaine, et que, d’autre part, les individus qui prennent des ISRS et qui envisagent de recevoir un implant dentaire ou une prothèse de hanche ou de genou doivent consulter leur médecin et évaluer correctement les chances de réussite du traitement chirurgical, sachant qu’il y ait des risques que les ISRS augmentent le risque de fracture des os et réduit la formation osseuse.»
La recherche a été financée par the China Scholarship Council, Clifford Wong Fellowship, Instituts de recherche en santé du Canada, Institute of Musculoskeletal Health and Arthritis Bridge Funding, et Le Réseau de recherche en santé buccodentaire et osseuse
Pour lire le texte complet par X. Wu et al in the Journal of Dental Research
Pour communiquer directement avec le chercheur: faleh.tamimi [at] mcgill.ca
Personne-ressource aux relations avec les médias : katherine.gombay [at] mcgill.ca
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