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L’intelligence artificielle prédit la démence avant l’apparition des premiers symptômes

Une nouvelle technique pourrait améliorer les soins offerts aux patients et accélérer la recherche sur le traitement de la maladie d’Alzheimer
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 22 August 2017

Imaginez si les mĂ©decins pouvaient Ă©tablir, des annĂ©es Ă  l’avance, quelles sont les personnes susceptibles d’être atteintes de dĂ©mence. De telles capacitĂ©s pronostiques pourraient donner aux patients et Ă  leur famille le temps de bien planifier et gĂ©rer leurs soins et leurs traitements. Grâce Ă  la recherche en intelligence artificielle menĂ©e Ă  l’Université ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, cette puissance prĂ©dictive pourrait bientĂ´t ĂŞtre Ă  la portĂ©e des cliniciens aux quatre coins du monde.

Des chercheurs du Laboratoire de neuro-imagerie translationnelle de l’Institut universitaire de santĂ© mentale Douglas de l’Université ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ ont employĂ© des techniques d’intelligence artificielle et des mĂ©gadonnĂ©es pour dĂ©velopper un algorithme capable de dĂ©tecter les signes distinctifs de la dĂ©mence deux ans avant l’apparition des premiers symptĂ´mes, au moyen d’une seule TEP-amyloĂŻde du cerveau chez des patients qui prĂ©sentent des facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer. Les donnĂ©es recueillies par les chercheurs figurent dans une nouvelle Ă©tude publiĂ©e dans la revue .

Le DrĚý±Ę±đ»ĺ°ů´ÇĚý¸é´Ç˛ő˛ą-±·±đłŮ´Ç, coauteur principal de l’étude, et professeur adjoint aux dĂ©partements de psychiatrie et de neurologie et neurochirurgie de l’Université ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, prĂ©voit que cette nouvelle technique amènera les mĂ©decins Ă  modifier leur prise en charge des patients, tout en accĂ©lĂ©rant grandement la recherche sur le traitement de la maladie d’Alzheimer.

« Dans le cadre d’essais cliniques, l’utilisation de cet outil permettra aux chercheurs de se concentrer exclusivement sur les patients qui prĂ©sentent un risque Ă©levĂ© d’être atteints de dĂ©mence au cours de l’étude, rĂ©duisant ainsi nettement les coĂ»ts et le temps nĂ©cessaires Ă  la conduite de ces Ă©tudes », d’ajouter le Dr Serge Gauthier, coauteur principal de l’étude et professeur de neurologie, de neurochirurgie et de psychiatrie Ă  l’Université ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ.

La présence de plaques amyloïdes : un biomarqueur de la démence

Les scientifiques savent depuis longtemps déjà qu’une protéine appelée bêta-amyloïde s’accumule dans le cerveau des patients atteints d’un déficit cognitif léger (DCL), lequel conduit souvent à la démence. Bien que l’accumulation de bêta-amyloïde débute plusieurs dizaines d’années avant l’apparition des symptômes de démence, cette protéine ne pouvait auparavant servir de biomarqueur prévisionnel, étant donné que le DCL ne mène pas à la maladie d’Alzheimer chez tous les patients.

Dans le cadre de leur Ă©tude, les chercheurs de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ se sont appuyĂ©s sur des donnĂ©es de l’Initiative en neuro-imagerie de la maladie d’Alzheimer (ADNI), un programme de recherche menĂ© chez des patients ayant acceptĂ© de se soumettre Ă  des examens d’imagerie et autres Ă©valuations cliniques.

Sulantha Mathotaarachchi, un informaticien de l’équipe des Drs Rosa-Neto et Gauthier, s’est servi des résultats de centaines de TEP-amyloïde effectuées chez des patients atteints de DCL tirés de la base de données de l’ADNI pour élaborer l’algorithme de l’équipe de recherche visant à établir, avec une précision de 84 %, quels patients seront atteints de démence, avant l’apparition des premiers symptômes. La recherche se poursuit sur les autres biomarqueurs de la démence qui pourraient être intégrés à l’algorithme dans le but d’améliorer les capacités prévisionnelles du logiciel.

« VoilĂ  un bel exemple des bienfaits tangibles que les mĂ©gadonnĂ©es et la science ouverte peuvent apporter dans le traitement des patients », de mentionner le Dr Rosa‑Neto, Ă©galement directeur du Centre de recherche et d’études sur le vieillissement de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ.

ł˘â€™ał¦ł¦Ă¨˛ő Ă  ce nouveau logiciel est d’ores et dĂ©jĂ  offert aux chercheurs et aux Ă©tudiants, mais son homologation par les autoritĂ©s de santĂ© publique est requise avant que les mĂ©decins puissent l’utiliser dans leur pratique clinique. Ă€ cette fin, l’équipe de recherche de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ procède actuellement Ă  des essais approfondis en vue de valider l’algorithme auprès de diffĂ©rentes cohortes de patients, tout particulièrement chez ceux qui prĂ©sentent des affections concomitantes, telles que de petits accidents vasculaires cĂ©rĂ©braux.


Cette étude a été financée par le Consortium canadien en neurodégénérescence associée au vieillissement (CCNV) et les Instituts de recherche en santé du Canada.

L’article « Identifying incipient dementia individuals using machine learning and amyloid imaging », par S. Mathotaarachchi et coll., a été publié dans la revue et est accessible à .

Lien vers le logiciel :

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