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Des Ă©tudiantes en orthophonie de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ viennent en aide Ă  des communautĂ©s anglophones des Cantons de l’Est

Volume 5, numéro 1, 2008

En règle gĂ©nĂ©rale, les services d’orthophonie sont insuffisants Ă  l’échelle nationale pour rĂ©pondre aux besoins de la population, et ce manque est encore plus criant dans les collectivitĂ©s linguistiques minoritaires du Canada, telles que les communautĂ©s anglophones des Cantons de l’Est. Le Programme de maintien en poste, qui fait partie du vaste « Projet de formation et de dĂ©veloppement des ressources humaines » rĂ©gi par l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, offre aux aspirants professionnels de la santĂ© l’occasion d’acquĂ©rir de prĂ©cieuses aptitudes cliniques tout en contribuant Ă  rĂ©pondre aux besoins en services d’orthophonie additionnels de collectivitĂ©s telles que Granby, Knowlton et Sherbrooke.

Eleanor, qui en est Ă  son dernier semestre d’études supĂ©rieures Ă  ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, s’est rendue en mai 2007 dans les Cantons de l’Est, d’oĂą elle a rapportĂ© des aptitudes cliniques inestimables en Ĺ“uvrant auprès d’élèves du primaire de la commission scolaire anglophone de Granby et Knowlton. Aux cĂ´tĂ©s d’Eleanor, Gabrielle et StĂ©phanie, deux nouvelles diplĂ´mĂ©es de l’École des sciences de la communication humaine de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, ont terminĂ© au printemps dernier leur dernier stage clinique en orthophonie dans la ville de Granby. Pendant trois mois, Gabrielle a travaillĂ© dans un hĂ´pital avec des tout-petits de 18 mois Ă  5 ans prĂ©sentant des troubles de la dĂ©glutition, de la parole et du langage. Quant Ă  StĂ©phanie, elle a travaillĂ© dans un centre de rĂ©adaptation avec des enfants âgĂ©s de deux Ă  cinq ans aux prises avec des troubles du langage, des troubles moteurs du langage, des troubles moteurs et de multiples handicaps, de mĂŞme que des enfants autistes., Parmi les professions liĂ©es aux soins de la santĂ© et aux services sociaux reprĂ©sentĂ©es par des Ă©tudiants dans la rĂ©gion de Granby au printemps dernier figuraient, en plus de l’orthophonie, les soins infirmiers, la physiothĂ©rapie, l’ergothĂ©rapie et le travail social.

À l’époque où Eleanor se trouvait à Granby et Knowlton, la région des Cantons de l’Est n’était desservie que par deux orthophonistes dans la commission scolaire anglophone. Ils évaluaient les enfants de jusqu’à quinze écoles différentes, en plus de voir des patients provenant du système hospitalier. Eleanor ne manque pas de souligner que les orthophonistes qu’elle a côtoyés faisaient un travail fantastique compte tenu du soutien qu’ils recevaient. Une charge professionnelle lourde et variée, qui s’étend sur un vaste territoire, est le premier défi auquel fait face l’orthophoniste qui pratique en région rurale. Il faut faire preuve de beaucoup d’indépendance, de flexibilité, de créativité et d’ardeur au travail. D’ailleurs, l’une des raisons pour lesquelles Eleanor croit que le Programme de maintien en poste est important est que l’on peut observer comment fonctionnent les services d’orthophonie à l’extérieur de Montréal. Elle s’explique : « Je n’aurais jamais réalisé à quel point ils [les orthophonistes] sont démunis, même si c’est toujours ce qu’on entend dire. Il est important de constater les résultats pour les enfants qui pourraient recevoir des services, ainsi que pour les orthophonistes eux-mêmes. »

InterrogĂ©es sur les avantages de leur participation au Programme de maintien en poste, les Ă©tudiantes Ă©voquent les habitants et le mode de vie chaleureux des Cantons de l’Est, les stimulants financiers, la possibilitĂ© de travailler auprès de leur groupe social d’intĂ©rĂŞt dans le domaine de l’orthophonie, ainsi que le magnifique paysage. D’ailleurs, Knowlton, l’une des collectivitĂ©s oĂą Eleanor a effectuĂ© son stage, est parmi les cent plus beaux villages du QuĂ©bec. Tous ces atouts font peut-ĂŞtre partie des raisons qui ont poussĂ© StĂ©phanie et Gabrielle, les deux nouvelles diplĂ´mĂ©es de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, Ă  s’établir en tant qu’orthophonistes dans les Cantons de l’Est après avoir obtenu leur diplĂ´me.

Enfin, le Programme de maintien en poste est essentiel car il encourage les étudiants à acquérir de l’expérience clinique auprès des populations anglophones du Québec ainsi qu’à partager leur expertise, à long terme, avec les communautés qui ont désespérément besoin de services sociaux et de santé dans leur langue. Lorsqu’on lui demande pourquoi ce type de programme est important, Gabrielle répond : « Ils favorisent la migration des professionnels de la santé bilingues vers les milieux ruraux, afin que les populations tant francophones qu’anglophones soient bien servies dans la langue de leur choix. » Voilà exactement ce que vise le Programme de maintien en poste. Les trois étudiantes ont réellement aimé leur expérience dans les Cantons de l’Est. Elles y ont acquis des compétences utiles et découvert de nouveaux horizons à titre de futures orthophonistes. Elles recommandent fortement aux autres étudiants de sauter sur l’occasion de participer au Programme de maintien en poste. Comme l’a dit Eleanor : « Vous n’avez rien à perdre et beaucoup à gagner. »


Les Cantons de l’Est et le Programme de maintien en poste
Auteure: Alla Sorokin

Les Cantons de l’Est sont une région du Québec d’une superficie de 16 000 km². La culture bilingue de cette région remonte à deux siècles, à l’époque des premières colonies anglaises, puis françaises. Depuis les années 1860, la population des townshippers anglophones est toutefois en déclin en raison de la migration vers l’Ouest canadien, les États-Unis, Montréal et Toronto. Aujourd’hui, avec ses 41 000 anglophones, la communauté anglophone des Cantons de l’Est est devenue une minorité; elle ne représente plus que 6 % de la population totale de la région (Statistiques Canada, 2001). Malgré la diminution du nombre de personnes parlant anglais dans la région, les relations entre anglos et francos, fondées sur le respect mutuel et l’amitié, ne se sont jamais affaiblies. En fait, les deux groupes ont toujours cohabité en bons voisins, s’entraidant sans accorder d’importance à leurs différences linguistiques.

Les premières initiatives visant à promouvoir les intérêts de la communauté anglophone ont été lancées avec la fondation de l’Association des townshippers, en 1979. Les objectifs de cette association portent sur la création de débouchés économiques et sociaux pour les jeunes anglophones. De plus, l’association met en œuvre des mesures incitatives visant à encourager les anglophones à demeurer dans la région en renforçant leur identité culturelle et en prenant une part active dans le développement de leur propre communauté et de la collectivité en général.

En 2005, le « Projet de formation et de dĂ©veloppement des ressources humaines » a Ă©tĂ© conçu par l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, en collaboration avec le ComitĂ© consultatif des communautĂ©s anglophones en situation minoritaire (CCCASM) de SantĂ© Canada et le RĂ©seau communautaire de santĂ© et de services sociaux (CHSSN), ce dernier Ă©tant partenaire du ministère de la SantĂ© et des Services sociaux. Ce projet a pour but principal d’assurer aux personnes du QuĂ©bec parlant anglais un accès Ă©quitable, dans leur langue, aux services de santĂ© et aux services sociaux. Un budget fĂ©dĂ©ral de 11,5 millions de dollars a Ă©tĂ© allouĂ© par SantĂ© Canada Ă  l’application de la Loi sur les services de santĂ© et les services sociaux, qui vise la mise en Ĺ“uvre de programmes rĂ©gionaux d’accès aux services en langue anglaise.

Un sous-projet, le Programme de maintien en poste et de soutien professionnel et communautaire Ă  distance, est conçu pour encourager les Ă©tudiants des Ă©tablissements d’enseignement de langue anglaise du QuĂ©bec dans des programmes liĂ©s Ă  la santĂ© et aux services sociaux Ă  entreprendre dans les Cantons de l’Est leur pratique clinique, voire leur carrière professionnelle une fois leur diplĂ´me en poche. L’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ collabore activement avec les Ă©tablissements de santĂ© et de services sociaux locaux. Ceux-ci offrent des stages pratiques supervisĂ©s aux Ă©tudiants des disciplines suivantes : travail social, soins infirmiers, physiothĂ©rapie, ergothĂ©rapie, orthophonie ainsi que diĂ©tĂ©tique et nutrition humaine. Les Ă©tudiants profitent de plusieurs mesures incitatives pendant leurs stages pratiques temporaires, notamment un soutien financier pour leur transport et leur hĂ©bergement. Les Ă©tudiants reçoivent Ă©galement une aide financière pour leurs dĂ©placements en vue d’une entrevue d’emploi ou de leur rĂ©affectation vers un poste permanent.

Établissements de santé, impliquez-vous: Êtes-vous intéressés à accueillir un étudiant ou à lui offrir un stage qui améliorera les services offerts à vos clients? Tendez la main aux communautés anglophones du Québec.

En 2008, un projet novateur spĂ©cial a Ă©tĂ© montĂ© par la Commission scolaire Eastern Townships (CSET) et l’École des sciences de la communication humaine de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ : quatre diplĂ´mĂ©s en orthophonie travailleront par paires Ă  offrir des services d’orthophonie intensive et extensive Ă  des Ă©lèves, sous la supervision d’un orthophoniste de la CSET et de la directrice du programme clinique aux Ă©tudes supĂ©rieures. Ces enfants, qui autrement n’auraient pas accès Ă  de tels services en raison d’une pĂ©nurie d’orthophonistes, pourront maintenant profiter de services d’orthophonie deux fois par semaine pendant cinq semaines. Les services sont axĂ©s sur les besoins particuliers des enfants dans les domaines du langage rĂ©ceptif, du langage expressif, de la parole et de la conscience phonologique.

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