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Daniel Nguyen : chargé d’enseignement et ergothérapeute en soins de longue durée, soins gériatriques et retour au travail

Daniel Nguyen, erg., a obtenu sa maîtrise (appliquée) en ergothérapie en 2012. Depuis, il a travaillé en soins gériatriques au sein de plusieurs établissements de soins de longue durée du CIUSSS Ouest-de-l’Île-de-Montréal, il a supervisé 19 étudiants et étudiantes en ergothérapie et il travaille actuellement dans le domaine du retour au travail. Il est chargé d’enseignement à l’École de physiothérapie et d’ergothérapie depuis 2018.

Daniel a rĂ©pondu Ă  nos questions dans le cadre de notre sĂ©rie d’entretiens visant Ă  prĂ©senter le programme d’ergothĂ©rapie de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ et Ă  illustrer la diversitĂ© au sein de la profession.

Comment avez-vous choisi la profession d’ergothérapeute?

Lorsque j’ai posé ma candidature en sortant du CÉGEP, je cherchais une carrière en soins de santé qui est pratique et concrète. Je ne savais pas grand-chose au sujet de la profession, mais elle me semblait être une option intéressante. C’est au cours de mes stages cliniques, notamment à l’Hôpital Villa Medica, que j’ai pris conscience de l’incidence importante et positive que nous avons sur le processus de rétablissement d’un client et sur sa vie personnelle. Je me souviens avoir été surpris de constater que j’étais en mesure d’appliquer directement à la clinique une grande partie de ce que nous avions appris en classe! Ça m’a fait réfléchir aux répercussions que nos décisions ont sur les conditions de vie d’autrui et à l’importance de contribuer à l’amélioration de sa propre qualité de vie. Notre objectif professionnel de maintien de la qualité de vie est très important, mais sa portée est telle qu’il est difficile de le décrire.

À votre avis, quelles habiletés trouve-t-on chez les bons et bonnes ergothérapeutes?

Il est important de savoir écouter activement et de s’intéresser sincèrement aux autres. L’exercice de l’ergothérapie est très centré sur le client, de sorte que vous pouvez voir le même problème dans le même environnement, mais produisant des effets complètement différents d’un client à l’autre, parce que chacun a ses propres besoins.

Une autre caractéristique essentielle est l’intérêt pour la résolution de problèmes. Nous apprenons l’anatomie, la physiologie et la pathologie des différentes affections, mais il n’y a pas de guide contenant les solutions à tous les problèmes et chaque personne ressent des effets différents. Dans le cadre de mon travail actuel, j’aide les prestataires de soins de santé atteints de problèmes de santé mentale les ayant menés à prendre congé du travail. Chaque milieu de travail est différent, chaque personne a des expériences de vie et des facteurs de stress qui lui sont propres. Les aider à renforcer leurs aptitudes pour reprendre le travail, déterminer des stratégies pour faire face aux différents facteurs de stress et mettre en place les bons plans d’intervention pendant leur période de retour au travail nécessite une résolution créative des problèmes.

Pour vous donner quelques exemples, mes interventions actuelles vont de l’assistance pour l’élaboration de stratégies d’adaptation de l’emploi du temps à la maison en vue d’un retour au travail, à la gestion d’une boîte de courriels surchargée, en passant par des jeux de rôle et des stratégies pour naviguer les discussions au travail afin d’éviter les sujets délicats.

Enfin, il est important d’avoir une vision holistique. J’ai entendu l’un de mes collègues dire que le super pouvoir de l’ergothérapeute réside dans sa capacité à analyser l’activité. Les ergothérapeutes sont capables de décomposer instantanément une activité précise en plusieurs éléments et de voir comment tous ces éléments interagissent. Comprendre comment les systèmes personnels et les composantes environnementales influent sur la participation à une activité est une compétence très spécifique en ergothérapie.

Comment décririez-vous l’ergothérapie à quelqu’un qui n’en fait pas?

J’explique habituellement que les ergothérapeutes répondent à trois questions fondamentales : qu’est-ce que le patient ne peut pas faire, pourquoi ne peut-il pas le faire et que pouvons-nous faire pour y remédier? C’est ça!

Si, par exemple, vous voyez un client atteint du syndrome du canal carpien (SCC) qui éprouve des difficultés dans son travail de bureau, votre première étape consisterait à déterminer les tâches qui sont affectées par le SCC. Dans notre exemple, taper sur le clavier pourrait être une réponse à la première question. Ensuite, nous nous interrogeons sur les raisons pour lesquelles le client ne peut pas taper. Ces éléments seront déterminés à l’aide de nos différents outils d’évaluation; nous pourrions mesurer de multiples facteurs comme l’amplitude des mouvements, l’endurance, la force, la dextérité motrice fine, le positionnement du corps, l’aménagement du bureau, le type de clavier, les aménagements potentiels de l’espace de travail, la relation que le client entretient avec son employeur et qui pourrait affecter la mise en œuvre de ces aménagements, etc. Enfin, nous nous demandons ce que nous, en tant qu’ergothérapeutes, pouvons faire, à savoir élaborer un plan de traitement pour maîtriser les symptômes, améliorer les limitations physiques qui ont été évaluées et formuler des recommandations sur l’optimisation de l’espace de travail afin qu’en fin de compte, le client accomplisse sa tâche d’une manière plus efficace et satisfaisante.

Pourquoi avez-vous choisi l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ?

Je suis né et j’ai grandi à Montréal et j’ai toujours été scolarisé en français, même si je suis bilingue. Je voulais avoir la possibilité d’apprendre en anglais au niveau universitaire.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui envisage une carrière en ergothérapie?

Je leur conseillerais de bien vous renseigner sur l’ergothérapie et le rôle d’un ergothérapeute en interrogeant divers professionnels de la santé. L’ergothérapie est un programme très vaste et holistique et le fait de mieux le comprendre au début du programme vous aidera à contextualiser ce que vous apprenez et à imaginer le type de pratique que vous pourriez exercer plus tard. Vous devez également vous intéresser à l’anatomie, la physiologie et au développement.

Avez-vous des questions sur l’ergothérapie?

N’hésitez pas à communiquer avecdaniel.nguyen2 [at] mcgill.ca (subject: Question%20regarding%20OT%20program%20or%20profession%20from%20OT%20webpage%20) ( Daniel par courriel.)

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