Les "Collaboration politiques" du DEEP sont des groupes de travail intersectoriels sur la recherche, la politique et la communauté, composés d'individus et d'organisations qui travaillent ensemble pour répondre à un défi pressant dans le monde réel.
Le Département d'équité, d'éthique et de politiques et la Mission Old Brewery s'associent pour mener une collaboration politique intersectorielle axée sur la prévention de l'itinérance. Cette collaboration, composée de membres d'institutions universitaires, gouvernementales et de la société civile, examinera les options et élaborera des recommandations fondées sur des données probantes afin de faire progresser de manière tangible la réforme politique en faveur de la prévention de l'itinérance.
CONTEXTE :
Les sans-abri commencent tous par être des personnes menacées d'exclusion liée au logement. Bien que l'histoire de chaque individu soit différente, nous savons qu'un grand nombre des expériences qui précèdent un épisode d'absence de chez-soi sont les mêmes, par exemple l'expulsion, la violence domestique, la toxicomanie, la santé mentale et le contact avec les institutions publiques. La sortie d'un hôpital, du système de protection de l'enfance ou d'une institution de santé publique, par exemple, conduit trop souvent à un voyage direct vers un refuge pour sans-abri. Afin de prévenir l'absence de chez-soi avant qu'elle ne survienne, il convient d'intervenir à la source de ces trajectoires, plutôt qu'à l'entrée d'un centre d'hébergement. Ces interventions nécessitent la responsabilisation de différents acteurs et institutions, à savoir les gouvernements et les institutions publiques.
Alors que les facteurs structurels de l'absence de chez-soi sont bien compris, les réponses politiques visant à garantir que les gouvernements et les services publics soient responsables de la prévention de l'absence de chez-soi des utilisateurs de services sont limitées au Québec. Quels sont les changements législatifs et réglementaires nécessaires pour obliger les gouvernements et les institutions publiques à évaluer et à intervenir pour prévenir l'absence de chez-soi ? Si l'on considère, par exemple, la manière dont les services de protection de l'enfance sont mandatés pour évaluer les abus, la négligence et le risque, comment d'autres entités peuvent-elles être tenues légalement responsables des interventions auprès de clients potentiellement sans-abri ? Peut-on exiger de la Régie du Logement qu'elle veille à ce que les locataires expulsés soient logés ? Quel est le coût public d'une intervention à la source de l'absence de chez-soi par rapport à une intervention une fois que la personne est déjà sans chez-soi ? Alors que la crise actuelle de l'itinérance et les coûts des interventions d'urgence, telles que les refuges pour sans-abri, augmentent au Québec, il est essentiel d'examiner et de défendre les stratégies de prévention.
À l'avenir, les stratégies de prévention pourraient inclure des logements pour les personnes risquant de devenir sans-abri, intégrés dans des institutions publiques ; par exemple, des logements directement associés aux hôpitaux et aux prisons à cette fin. D'autres interventions prospectives pourraient inclure des approches améliorées du continuum de soins pour les jeunes qui sortent progressivement des systèmes de protection de l'enfance et un placement accéléré dans des logements sociaux pour les locataires expulsés. En soi, ces solutions nécessitent la coordination des gouvernements et des institutions publiques et, à ce titre, des réformes politiques potentiellement complexes.\
Avec ces questions et ces pistes d'intervention potentielles, le Collectif québécois pour la prévention de l'itinérance examinera les options et élaborera des recommandations politiques fondées sur des données probantes pour faire avancer de manière tangible la réforme politique en faveur de la prévention de l'itinérance.