Un groupe de 10ĚýĂ©tudiants et Ă©tudiantes de premier cycle de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ est la seule Ă©quipe canadienne Ă s’être classĂ©e parmi les dix premières lors de l’éditionĚý2022 du concours mondial de biologie synthĂ©tique iGEM, tenue Ă Paris. LancĂ© en 2003 par MIT, le concours iGEM est devenu depuis un Ă©vĂ©nement mondial annuel. La Fondation iGEM, organisatrice de l’évĂ©nement, est dĂ©diĂ©e Ă l’avancement de la biologie synthĂ©tique, Ă l’éducation et Ă la compĂ©tition, ainsi qu’au dĂ©veloppement d’une communautĂ© ouverte, collaborative et coopĂ©rative. Le concours invite des Ă©quipes Ă©tudiantes de niveau secondaire, de premier cycle universitaire et des cycles supĂ©rieurs (cette dernière catĂ©gorie regroupe les Ă©quipes comptant au moins une personne de plus de 23Ěýans) Ă choisir un thème – par exemple, l’alimentation et la nutrition, la thĂ©rapeutique ou l’environnement – puis Ă rĂ©aliser leur projet, du concept aux rĂ©sultats. Cette annĂ©e, plus de 350ĚýĂ©quipes rĂ©unissant plus de 3Ěý000Ěýpersonnes de 45Ěýpays ont prĂ©sentĂ© leurs projets dans le cadre du Grand Jamboree iGEM, l’évĂ©nement principal du concours.
L’initiative de ce projet revient entièrement aux membres de l’équipe iGEM, qui l’ont rĂ©alisĂ© parallèlement Ă leurs programmes Ă©tudes respectifs. «ĚýCes jeunes scientifiques sont de parfaits exemples de l’identitĂ© mcgilloise, caractĂ©risĂ©e par l’initiative, l’engagement et la rĂ©silience. Je suis très fière de leurs rĂ©alisations et j’espère qu’ils poursuivront leur parcours en recherche biomĂ©dicaleĚý», dĂ©clare Alba GuarnĂ©, Ph.ĚýD., vice-doyenne et directrice de l’École des sciences biomĂ©dicales. «ĚýJ’ai jouĂ© le rĂ´le de conseillère et de personne-ressource auprès de l’équipe Ă©tudiante, mais les membres se sont chargĂ©s eux-mĂŞmes de toutes les dĂ©marches et de la gestionĚý», explique Lisa MĂĽnter, Ph. D., professeure agrĂ©gĂ©e au DĂ©partement de pharmacologie et de thĂ©rapeutique. «ĚýCe que l’équipe a pu accomplir en seulement un an est vraiment remarquableĚý». Le groupe a lancĂ© son concept il y a un peu plus d’un an et travaille depuis Ă sa rĂ©alisation.
CoBiota – Prévenir les maladies cardiovasculaires grâce à l’usage proactif de probiotiques
L’équipe Ă©tudiante a rĂ©alisĂ© un projet de recherche translationnelle en biologie synthĂ©tique intitulĂ© CoBiota, axĂ© sur l’usage proactif (prĂ©coce) de probiotiques pour rĂ©duire le taux de cholestĂ©rol et ainsi prĂ©venir les maladies cardiovasculaires. «ĚýNous nous sommes intĂ©ressĂ©s Ă ce projet en raison de deux problèmesĚý: premièrement, les maladies cardiovasculaires sont les plus meurtrières au monde, et deuxièmement, on les traite trop tardĚý», explique Albert Nitu, coresponsable de l’équipe, Ă©tudiant en 2eĚýannĂ©e du baccalaurĂ©at en neuroscience.
Inspiration et résultats
Selon Jesse Lee, fondateur et coresponsable de l’équipe 2022, qui est en 4eĚýannĂ©e du baccalaurĂ©at spĂ©cialisĂ© en biochimie, l’idĂ©e d’un probiotique hypocholestĂ©rolĂ©miant a Ă©tĂ© inspirĂ©e par les recherches de maĂ®trise de Clara McMahon. MenĂ©s sous la direction de la Pre MĂĽnter et du Pr Irah King, ses travaux portent sur le coccobacille Eubacterium coprostanoligenes, dont on a dĂ©couvert qu’il mĂ©tabolise le cholestĂ©rol.
L’équipe s’est Ă©galement inspirĂ©e de travaux rĂ©cemment publiĂ©s dans sur la conversion du cholestĂ©rol en coprostanol, un processus chimique qui entraĂ®ne une diminution du taux de cholestĂ©rol. «ĚýLes scientifiques n’avaient pu identifier que la première enzyme responsable de ce processus de conversion en trois Ă©tapes; nous voulions voir si nous pouvions dĂ©couvrir les deux autres enzymes impliquĂ©es dans cette voie mĂ©taboliqueĚý», explique Jesse. Ayant rĂ©ussi Ă mettre au point une nouvelle voie mĂ©tabolique pour convertir le cholestĂ©rol en une molĂ©cule non absorbable dans l’intestin, l’équipe travaille actuellement Ă optimiser l’efficacitĂ© de la conversion.
Collaboration avec Yale et poursuite des recherches
«ĚýNotre processus a Ă©tĂ© très collaboratifĚý», dĂ©clare Albert. En plus de la collaboration au sein de l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ, menant des recherches et des expĂ©riences dans un espace de laboratoire fourni par le DĂ©partement de microbiologie et d’immunologie, l’équipe iGEM a Ă©galement collaborĂ© avec l’équipe iGEM de l’UniversitĂ© Yale pour partager les techniques de laboratoire. Les membres de l’équipe se sont Ă©galement entretenus avec des professionnels de l’industrie afin de mieux comprendre leur sujet de recherche. «ĚýNous voulions en faire quelque chose de rĂ©aliste et d’applicable dans le monde rĂ©elĚý», ajoute Jesse. Les deux Ă©tudiants affirment qu’ils aimeraient poursuivre le projet en vue d’une Ă©ventuelle crĂ©ation d’entreprise.Ěý
L’expérience iGEM
«ĚýC’était comme un grand Ă©vĂ©nement de rĂ©seautage, relate Albert. J’avais dĂ©jĂ participĂ© Ă des foires scientifiques et Ă des concours. Mais se retrouver avec des milliers de personnes des quatre coins du monde, chacune avec sa propre histoire et ses propres projets sur lesquels elle a travaillĂ© pendant des mois, a vraiment crĂ©Ă© un fort sentiment de communautĂ©. L’atmosphère Ă©tait Ă©lectrisante.Ěý» Selon les deux Ă©tudiants, l’une des plus grandes retombĂ©es de l’expĂ©rience est l’apprentissage hors du contexte habituel de la salle de classe, que ce soit auprès des autres Ă©quipes prĂ©sentes Ă l’évĂ©nement ou des professionnels de l’industrie qu’ils ont pu consulter tout au long de leur projet.
Pour que l’esprit de l’équipe iGEM 2022 perdure, Jesse et Albert ont crĂ©Ă© le club Ă©tudiant «ĚýSynBio CollectiveĚý», consacrĂ© Ă la biologie synthĂ©tique, oĂą les Ă©tudiants et Ă©tudiantes peuvent se rĂ©unir pour apprendre ensemble et Ă©changer des idĂ©es et des techniques. Pour vous joindre au groupe, Ă©crivez Ă igem [at] mcgill.ca.Ěý
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Photo : L’équipe de ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ lors du concours iGEM 2022, Ă Paris. De gauche Ă droite : Jesse Lee, Chandler Ochs, Albert Nitu, Elliott Cole, Hyerin Kim, Jonathan Cheng, Dan Voicu, Rylan Donohoe, Jade Tong, Emily Martin