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Mot du Directeur

Christopher Ragan
Christopher Ragan, Director of the Max Bell School of Public PolicyĚý

Pourquoi les politiques publiques? Pourquoi maintenant? Pourquoi Ă  ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ?

De bonnes politiques publiques sont au fondement de la paix et de la prospérité, même si leur importance est souvent sous-estimée. Il est en général difficile d’établir un lien de causalité entre une politique particulière et tel ou tel aspect de notre existence, pourtant nul ne devrait minimiser l’importance des politiques publiques.

La façon dont nos concitoyen.ne.ssont taxé.e.set nos aîné.e.ssont pensionné.e.s; la manière dont nous entrons en rapport avec les pays étrangers et commerçons avec eux; dont nous venons en aide à nos voisins lorsqu’ils tombent malades ou perdent leur emploi; comment nous concevons les villes et construisons les autoroutes; comment nous gérons nos forêts et protégeons notre eau douce : toutes ces politiques – et tant d’autres – affectent notre qualité de vie au quotidien, même s’il est rare que nous percevions directement leurs effets.

Tous ces domaines d’intervention politique sont par ailleurs bien plus complexes et controversés qu’il n’y paraît. Ils sont compliqués du point de vue technique, d’abord, car il est rare qu’on puisse prévoir avec précision les effets d’une politique. Politiquement, ils sont sujets à controverse, car ils mettent en jeu des convictions profondes et divergentes sur le rôle de l’État dans la société. Ils posent aussi des défis économiques, la plupart des politiques publiques procurant à certains des gains tangibles et à d’autres des pertes. Enfin, les politiques un tant soit peu complexes sont difficiles à expliquer au public en général, même si en bout de ligne le soutien de ce dernier est nécessaire à leur mise en œuvre.

À l’avenir, il y a fort à parier que les défis liés aux politiques publiques seront encore plus redoutables, étant donné qu’ils conjugueront des aspects scientifiques, économiques, sociaux et politiques.

Peut-on profiter des avantages des nouvelles technologies tout en s’assurant que les personnes dont les emplois disparaîtront à cause d’elles puissent poursuivre des carrières satisfaisantes? Y a-t-il moyen de partager plus équitablement la prospérité du Canada entre les divers segments de la société sans ralentir la croissance économique? Comment mieux intégrer les peuples autochtones à la vie économique et sociale du pays? De quelle façon les nations peuvent-elles continuer à bénéficier de marchés internationaux ouverts tout en faisant face au défi des migrations à grande échelle?

La complexité croissante de ces questions exige que nous pensions les politiques publiques différemment, que nous formions les concepteurs de politiques différemment, et que nos meilleures écoles de politiques publiques proposent une orientation quelque peu différente.

Il faut réunir des personnes d’horizons divers si l’on veut élaborer des solutions innovatrices. Il faut s’avancer bien au-delà de la théorie, et prendre en compte les multiples détails qui compliquent le travail d’élaboration des politiques en situation réelle. Il faut reconnaître la complexité de l’appareil gouvernemental et de son interaction avec la politique partisane et les groupes d’intérêt. Il nous faut, enfin, devenir de meilleurs communicateurs, afin d’expliquer les aspects compliqués des politiques aux décideurs et au grand public.

Pourquoi l’UniversitĂ© ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ est-elle bien placĂ©e pour accomplir cela? Parce qu’elle possède dĂ©jĂ  trois composantes clĂ©s d’une Ă©cole de politiques publiques conçue dans cet esprit nouveau.

Notre tradition d’excellence dans la recherche politique appliquée traverse les disciplines et les facultés et nous a permis d’établir notre nouvelle école sur des assises solides et diversifiées.

Depuis sa base Ă  MontrĂ©al, ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ a forgĂ© des relations solides avec des gouvernements Ă  tous les niveaux, au QuĂ©bec, au Canada et dans plusieurs rĂ©gions du monde. Ces relations sont au cĹ“ur de la mission d’une Ă©cole de politiques publiques.

Enfin, nous bĂ©nĂ©ficions depuis longtemps de la prĂ©sence d’étudiant.e.sremarquables venu.e.sde nombreux pays, des ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵois.e.s appelĂ©.e.sĂ  s’élever aux Ă©chelons supĂ©rieurs de l’élaboration des politiques dans des entreprises et des gouvernements du monde entier.

Concevoir une école de politiques publiques innovatrice oblige à prendre certains risques, qu’il s’agisse d’élaborer un nouveau cursus, d’améliorer les communications, de renforcer les liens tissés avec les décideurs ou d’accompagner les étudiant.e.sdans le développement de leur « tête » politique.

Tout au long de sa carrière exceptionnelle, Max Bell a compris que certains risques valaient la peine d’être courus. Des risques inhérents à l’édification d’une entreprise de presse, à l’élevage dans les Prairies, à l’exploration pétrolière.

Comme lui, nous devons évaluer les risques avec discernement. La principale motivation doit être le potentiel de gain. Et le gain, dans notre cas, ce sont de meilleures politiques publiques, et les vies meilleures qui en découlent.

Aujourd’hui, nous lançons une entreprise que Max Bell aurait pu admirer. Il voyait la noblesse des actions accomplies dans la recherche de l’intérêt public. Il savait l’importance des politiques publiques dans l’édification d’une société forte et prospère. Et il connaissait l’effort qui est requis pour réussir cela – un effort mille fois récompensé.

Je crois que Max Bell conviendrait que l’établissement d’une Ă©cole de politiques publiques novatrice Ă  ÎŰÎ۲ÝÝ®ĘÓƵ est, dans l’intĂ©rĂŞt des gĂ©nĂ©rations futures, un risque qui doit ĂŞtre couru. Je suis très heureux de faire partie de cette entreprise stimulante et prometteuse.

Cordialement,

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Christoper Ragan

Directeur, École de politiques publiques Max Bell

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